Quand les empereurs se télescopent et quand les champions de la haute horlogerie se posent des questions : c’est l’actualité des montres en mode pré-électoral

BRISTON: Le frisson des grandes profondeurs en style urbain…

Une vraie montre de plongée (étanche à 200 m et parfaitement fonctionnelle avec sa lunette tournante intérieure pour calculer les temps de décompression), mais aussi une vraie « bête de mode » : c’est la nouvelle Clubmaster Diver de Briston. Au choix : boîtier en acier brossé ou poli de 42 mm ou boîtier en acétate écaille de tortue, toujours en 42 mm. Le style est résolument vintage, les deux couronnes latérales (à 2 h pour la lunette tournante, à 4 h pour le remontage et la mise à l’heure de la montre) ajoutant à la virilité d’un ensemble que Briston nous propose avec un mouvement automatique. La collection des bracelets facilement interchangeables ajoute à la séduction de cette Diver ultra-chic, qui sera à l’aise en ville comme sur les pontons. Jeune marque indépendante française partie à la conquête du monde, Briston a parfaitement su capter cette touche de « style français » qui fait toute la différence. Pour moins de 500 euros, cette montre des vacances heureuses est une option très sérieuse pour la Fête des pères ou pour cet été…

FRANCK DUBARRY: Des heures qui cassent les codes horlogers…

Quelle heure est-il au cadran de cette Crazy Wheel, qui porte les ambitions de la nouvelle marque Franck Dubarry, lancée par le Français qui avait orchestré, à la fin des années 1990, l’immense succès international de la marque Technotime ? Il se relance avec un concept original d’affichage de l’heure : l’heure est indiquée par le compteur rouge, selon le code horaire traditionnel (ici, il est 10 h ou 22 h) – à ce détail près que ce compteur va graviter tout autour du cadran, sur 360°, toutes les heures, pendant soixante minutes, sans jamais cesser de rester dans la bonne position de lecture horizontale. Les minutes sont affichées par la grande aiguille centrale, qui est couplée à ce compteur des heures. La date du jour est logée sous une loupe dans le cercle rouge à 3 h. Un mouvement automatique anime cette montre en titane Swiss Made, qui est proposée avec différentes couleurs, dont une version « tatouée » dans le plus spectaculaire des styles océaniens. Le fond de la montre est très philosophique, avec un Homo Tempus stylisé qui exprime notre relation protéiforme au temps qui passe. Une montre résolument non-conformiste pour les nouveaux casseurs de codes de la génération milléniale…

HYT: Que la lumière soit… mécanique !

Jusqu’ici, les heures « fluidiques » étaient assez peu spectaculaires : chères à la jeune marque créative HYT, ces heures hydro-mécaniques (affichage de la progression d’un liquide coloré dans un capillaire) se présentent désormais en pleine lumière, dans une sorte de Las Vegas de poignet qui voit s’illuminer des LED violettes capables d’exciter la fluorescence du liquide qui marque les heures et des autres indications de la montre (notamment le cadran des minutes, à 12 h). Pas la moindre pile dans cette montre mécanique, mais un très astucieux système de génération d’énergie par une « couronne » située à 4 h (la compression de cette couronne enclenche un micro-générateur). En prime, une indication des secondes par disque à 9 h et la réserve de marche de la montre précisée à 3 h (soixante-cinq heures sans remonter la montre). Un jouet de garçon coûteux, mais très démonstratif au poignet : même sans être Bond, James Bond, il y a là de quoi engager la conversation avec n’importe laquelle de vos voisines de bar. Ce qui n’a pas de prix…

FENDI: Pierres et peaux à la puissance 100 000…

La mode est aux Meccano horlogers : personne ne voulant plus porter la même montre que tout le monde, chacun s’évertue à personnaliser la sienne. Fendi a choisi sa collection Policromia pour pousser le plus loin possible cette exigence : avec les différents inserts (pierres et matières naturelles plus ou moins précieuses) et les multiples bracelets de ce programme « Policromia Made-to-Order » proposés sur les deux boîtiers de la collection (33 mm et 38 mm), on arrive à plus de 100 000 combinaisons possibles pour un design purement unique. À chacune sa montre de joaillerie, dans un esprit de raffinement très couture. Œil de tigre ou corail fossilisé, opale ou malachite, diamants ou émeraudes, la vraie difficulté est de choisir entre les couleurs, les peaux, la taille des pierres et le style des quatre inserts personnalisables pour chaque montre. Nous avons gardé le meilleur pour la fin : les prix de certaines de ces combinaisons restent parfaitement abordables…

MONTRES IMPÉRIALES: Sic transit gloria mundi…

Hasard ou coïncidence cosmique, deux montres qui appartenaient à deux empereurs déchus d’empires disloqués à la fin du XXe siècle reviennent sur le marché des enchères en même temps. Christie’s dispersera à la mi-mai, à Genève, une Patek Philippe réf. 2497de 1954 (à gauche) qui appartenait au négus d’Éthiopie Haïlé Sélassié, lequel en avait fait cadeau à une personnalité africaine. On s’attend à une adjudication entre un et deux millions d’euros. Le même week-end, toujours à Genève, la maison Phillips proposera une Rolex réf. 6062 (à droite) qui appartenait à l’empereur vietnamien Bao Daï : une montre dont les amateurs murmurent qu’elle pourrait bien devenir la « Rolex-la-plus-chère-du-monde » [au-dessous de deux, voire trois millions, ce serait une déception]. On notera la troublante parenté stylistique de ces montres qui proposent un triple calendrier (jour, date, mois) avec l’affichage des phases de la Lune. Le temps et l’histoire ont eu raison du pouvoir de ces empereurs : leur mémoire ne survivra bientôt plusqu’à travers les objets du temps qu’ils chérissaient et qui ont survécu aux convulsions fatales qui ont emporté la splendeur de leurs empires. Sic transit gloria mundi : un beau sujet de méditation pour le baccalauréat ! On vous le répète souvent : une montre, c’est toujours beaucoup plus qu’une montre…

HH ACADEMY: Des questions pour les champions de la montre…

Tout savoir (ou presque) sur la haute horlogerie, les mécaniques du temps et les montres : la Fondation de la haute horlogerie (FHH) vient de mettre au point une application gratuite (tous systèmes d’exploitation pour mobiles) qui va permettre de tester ses connaissances des fondamentaux de l’horlogerie, avec une approche « ludo-pédagogique » à base de jeux sur la culture des objets du temps, leur histoire, les marques et les techniques de base. HH Academyest une des meilleures applications de ce type (vidéo ci-dessous), et probablement la plus sérieuse puisqu’elle peut déboucher sur des cours de formation quasiment « professionnels » : vous n’avez pas fini de vous amuser, ni d’épater vos copains ! Une des « missions » les plus amusantes consiste à apprendre à rassembler tous les composants indispensables à la construction de sa propre montre virtuelle : pas évident d’arriver à ce que ça fasse tic-tac – l’horlogerie suisse est un vrai métier !

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...