Quand les designers font ricocher un nouveau galet et quand les heures restent funky jusqu’à la mort : c’est l’actualité des montres à la veille de l’été<!-- --> | Atlantico.fr
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Le boîtier profilé comme une soucoupe volante d’une légende du design horloger contemporain…
Le boîtier profilé comme une soucoupe volante d’une légende du design horloger contemporain…
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Atlantic-Tac

Mais aussi l’élégance en mode costaud dans le grand bleu, l’inspiration rétro-mécanique d’un design contemporain, le Jet d’eau qui se mouille en grand feu et la plongeuse tricolore bardée d’acier…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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IKEPOD : La fierté d’un Made in France mieux dessiné que jamais…

Deux bonnes nouvelles pour une même marque. D’abord, la renaissance annoncée et programmée de la maison Ikepod, célèbre référence du design horloger des années 1990, dont les montres avaient été dessinées par Marc Newson, le créateur associé au design de l’Apple Watch. On reconnaissait les collections Ikepod à leur style « galet » de soucoupe volante pour poignets non-conformistes : la nouvelle équipe – française ! – qui relance la marque affirme vouloir se maintenir dans cette tradition créative. Tous les amateurs de belles montres apprécieront d’autant plus qu’une autre star du design horloger contemporain, Emmanuel Gueit (le créateur de la Royal Oak Offshore chez Audemars Piguet), s’est occupé de dessiner les cadrans des nouvelles collections. Si la taille des boîtiers a été corrigée à la baisse, on a conservé le principe très élégant des attaches invisibles du bracelet en caoutchouc (qui est à peu près le même que celui que Marc Newson a recyclé pour l’Apple Watch). Seconde bonne nouvelle : au lieu d’être tarifée dans les 10 000 euros (positionnement qui avait précipité le naufrage de la marque quand le « bulle horlogère » s’était dégonflée, au début des années 2010), la nouvelle équipe a enlevé un zéro, et même plus puisque les nouvelles collections de base devraient proposées, en souscription dès la rentrée, au-dessous des 500 euros. Tous les amateurs de belles montres apprécieront et les nouvelles générations vont pouvoir goûter aux délices d’une belle esthétique horlogère – Made in France, comme il se doit et comme on peut en être fiers !

MARCH LA.B : Un style costaud dans un registre élégant…

Toujours dans la série des jeunes et sympathiques marques emblématique de la nouvelle horlogerie française, voici une proposition pré-estivale de l’équipe qui anime March LA.B (LA pour Los Angeles, B pour Biarritz-, dont on se souviendra qu’elle équipe désormais le poignet du président Macron (révélation Atlantic-tac du 9 mars dernier). Cette AM89 s’annonce avec un boîtier en acier de 38 mm (très portable, donc, pour les garçons et par les filles), un mouvement automatique, un superbe cadran au bleu profond très bord de mer, deux guichets pour le jour et la date (histoire de mieux savourer le temps qui passe, un bracelet « sportif » perforé et la célèbre couronne à quatre heures. L’élégance y est, sans rien faire perdre du style costaud de la montre, tout comme le style (on appréciera les index surdimensionnés) et même le prix (à peu près 1 150 euros montre en main). On peut aussi opter pour différents bracelets en métal…

MICHEL HERBELIN : La plongeuse virile et accessible…

La seizième édition de la régate Porquerolles Classique, dont la maison française Michel Herbelin est partenaire, nous a permis de découvrir la nouvelle montre automatique de plongée Trophy. Étanche à 300 m, c’est une vraie « plongeuse » de 42 mm, que son bracelet en acier rend à peu près indestructible et dont le verre saphir traité antireflets garantit une lecture optimale du cadran dans toutes les conditions de lumière. Le mouvement automatique est de qualité suisse, mais la montre est résolument tricolore – ne serait-ce que par son prix (790 euros sur acier, 750 euros sur cuir). Dans ces conditions, pourquoi s’en priver pour s’immerger dans les eaux troubles des villes de grande solitude ?

ATELIERS DEMONACO : Les couleurs d’un « monument liquide »…

Les cadrans émaillés figuratifs sont une spécialité des horlogers de Genève depuis trois siècles et demi : cette tradition est née de l’interdiction de porter des bijoux frivoles lancées par Calvin du temps où il « régnait » sur Genève, au milieu du XVIe siècle. Pour survivre, les artisans de la ville avaient lancé la mode des montres précieusement ornées et décorées, puisque Calvin prétendait que les Genevois devaient « chaque minute à Dieu » – c’était d’autant moins évident à pratiquer que les montres de l’époque ne comptaient pas d’aiguille des minutes ! Les Ateliers DeMonaco, installés à Genève en dépit de leur nom, fêtent cette année leurs dix ans avec une évocation du plus fameux attrait touristique de la ville : le fameux Jet d’eau, qui était à l’origine une soupape pour soulager la surpression dans les réseaux d’énergie hydraulique de la ville, en soirée et le dimanche, quand les ateliers d’horlogerie étaient fermés. Si vous n’avez jamais visité Genève, c’est le moment de découvrir ce « monument liquide » qui expédie à 140 mètres de hauteur l’équivalent permanent de sept tonnes d’eau à la vitesse de 200 km/h. Les techniques de décoration émaillée sont ici celles de l’émail cloisonné et de l’émail champlevé, qui nous viennent du haut Moyen-Age, avec des couleurs nées de l’émail grand feu. Un travail superbe, forcément en série limitée et à des prix que nous n’osons même pas vous avouer…

GORILLA : inspiration rétromobile ultra-contemporaine…

Même si l’horlogerie suisse persiste à se vautrer dans des rééditions qui ressassent jusqu’à l’obscénité les icônes de son passé, on trouve quand même dans les watch valleys des équipes créatives qui prennent des risques et qui osent parier sur la force de leur design. Avec sa nouvelle Bandit, qui vous sera facturée à moins de 1 200 euros, Gorilla illustre cette résistance esthétique aux sorcières du vintage – encore qu’on soit ici dans l’évocation des lignes de la Firebird Bandit américaine, lancée par Pontiac 1977. Jolie maîtrise des codes couleur, construction très soignée (titane en 44 mm, céramique, aluminium, bracelet caoutchouc plutôt spectaculaire), cadran superbement architecturé avec une lecture des heures par disque, mouvement automatique : pour rester à un prix accessible, on a passé le Swiss Made par-dessus bord, mais, à part les fameuses perches du lac, personne ne semble s’en être aperçu ! 

CLVII : Funky jusqu’à la mort…

Si vous avez oublié vos humanités classiques et l’art de lire les chiffres romains, « CLVII » est notre 157 : c’était le numéro de la rue du Faubourg-Saint-Honoré (Paris) où s’est ouvert, voici une dizaine d’années, la boutique de mode ultra-chic et ultra-branchée qui a pris ce numéro comme nom de baptême. Depuis, la célébrité internationale s’est confirmée et il était tentant pour l’équipe de CLVII de tenter une incursion sur le terrain des montres, en reprenant le motif fétiche de la maison : une tête de mort aux orbites masquées par des lunettes de soleil, motif décliné sur les vêtements et les accessoires de la maison. « Quand on est fun, on l’est jusqu’à la mort », explique Julien Léonard, le fondateur de CLVII, dont le concept store est aujourd’hui ouvert dans le Marais. Les montres de cette première collection sont très expressives dans le genre funky et très spectaculaires au poignet, à des prix plutôt sévères pour leur Made in France fièrement revendiqué : disons que l’idée et la création sont françaises, tout comme l’assemblage final, avec des éléments d’habillage asiatiques et un mouvement automatique japonais, qui affiche l’heure par des chiffres qui défilent dans un guichet aménagé dans le haut du crâne (comptez entre 1 250 euros pour le PVD or rose et 4 700 euros pour le modèle serti de diamants noirs). Pop rock, neo-grunge ou hip hop chic, ce street wear new wave ? Si vous n’avez pas la réponse, c’est que vous n’êtes pas dans la cible…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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