Quand le temps se liquéfie et quand les icônes nous reviennent bonzées : c’est l’actualité des montres sans gilets jaunes<!-- --> | Atlantico.fr
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« Time is fluid », la preuve par la progression des heures teintées de rouge dans le tunnel du temps…
« Time is fluid », la preuve par la progression des heures teintées de rouge dans le tunnel du temps…
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Atlantic-Tac

Mais aussi le pavillon d’un Brexit horloger, l’esprit néo-renaissant des armures post-féodales, les rouages mécaniques de la faune sauvage et la pendulette qui renverse l’initiale de sa marque…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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HYT : Un nouveau chapitre dans l’histoire des objets du temps…

La conviction fondatrice de la jeune marque indépendante HYT relève de la spéculation métaphysique [puisque personne n’a jamais pu établir avec pertinence ce qu’était le temps] : « Le temps est fluide », nous affirme HT. On est tenté de le croire. La preuve par cette montre H2 Zéro, qui affiche l’heure par la progression d’un fluide rouge dans un capillaire, alors que les heures se lisent sur un compteur circulaire guilloché et doré, les secondes rythmant le temps sur un compteur argenté. Au cas où on l’aurait oublié, la maxime « Time is fluid » nous est rappelée tout autour de la « bulle » qui coiffe la montre et sa mécanique complexe, qui articule un mouvement horloger « classique » autour d’un module micro-fluidique capable de gérer avec une extrême précision la circulation horaire du fluide autour du cadran. Cette fluidité conceptuelle est confirmée par les lignes « fluides » du design de cette H2 Zéro, étonnante « capsule » avant-gardiste qui ouvre un nouveau chapitre de l’histoire des objets du temps. Quelle plus belle allégorie que cette montre pour nous démontrer que nous vivons dans une société « liquide », selon le concept de Zygmunt Bauman ?

ETERNA : Le retour d’une « icône » qu’on n’espérait plus…

Tout le monde considérait la manufacture Eterna comme plus ou moins morte et enterrée, victime de ses propres errements comme de la médiocrité de ses actionnaires. La dernière fois qu’Atlantic-tac vous a parlé d’une montre Eterna, c’était en… avril 2016 ! Cette nouvelle KonTiki en bronze n’est peut-être que le chant du cycle d’une maison qui a compté parmi les plus prestigieuses en Suisse, elle n’est peut-être qu’une ultime tentative de recycler quelques mouvements mécaniques en stock, mais qu’est-ce qu’elle fait plaisir à regarder et à porter ! On en oublie le passé récent et chaotique de la marque pour retrouver l’esprit du meilleur Eterna des grandes années, quand la collection KonTiki était une de ces références « iconiques » dont rêvent aujourd’hui les amateurs de montres. La nouvelle version se présente avec un boîtier en bronze de 44 mm, qui s’oxydera gentiment avec le temps, et un cadran grainé vert de toute beauté – le tout avec une lunette tournante très esthétique en plus d’être fonctionnellement très technique (affichage des temps de plongée et non des minutes du palier, en lecture directe par les aiguillles). Si Eterna sait encore faire d’aussi belles montres, tout espoir n’est pas perdu…

ARTYA : Pour faire sonner l’esprit des armures de la Renaissance…

On a déjà vu la maison Artya collectionner les ailes de papillons exotiques pour créer de magnifiques cadrans colorés, mais elle sait aussi se surpasser dans l’exception mécanique, comme en témoigne cette montre à « répétition minutes » en platine, minutieusement gravée dans le goût des ornementations de la Renaissance. Une « répétition minutes » permet de faire sonner les heures et les minutes, bref d’écouter le temps au lieu de le lire en calculant l’angle géométrique des aiguilles du cadran : il s’agit de compter les frappes des marteaux sur les timbres qui font cercle à l’intérieur du boîtier. Les virtuosités de la gravure rehaussée d’un émaillage bleu rappellent les techniques des artisans qui embellissaient les armures de parade à l’aube des temps modernes. Pièce unique exceptionnelle, ce carillon mécanique annoncerait-il l’avènement d’une horlogerie néo-renaissante ? 

VACHERON CONSTANTIN : Une faune apprivoisée par le temps…

Dans sa quête de l’excellence appliquées aux belles mécaniques horlogères, la manufacture Vacheron Constantin organise le mariage entre la très haute horlogerie et la décoration naturaliste. La série des « Mécaniques sauvages » est ainsi dédiée à la faune des grands animaux emblématiques de la vie sauvage (le lion, le tigre, le faucon, le serpent), en les associant à des complications mécaniques réenchantées par différentes disciplines des « métiers d’art » (« maillage, mutiples techniques de gravure du cadran et du boîtier). On voit ainsi les belles mécaniques du temps apprivoiser la faune sauvage et remettre l’homme au cœur de la nature : l’horlogerie de tradition n’a rien perdu de sa pédagogie philosophique…

GRAHAM : Le Brexit sans prendre de gants…

Même si la marque Graham est formellement suisse, son nom est un hommage au grand maître-horloger britannique George Graham, pionnier de la précision pour les montres mécaniques. Par ces temps de Brexit plus ou moins consommé, il était donc fatal que la maison Graham déploie l’Union Jack pour habiller un de ses Chronofighter, montre chronographe qui reconnaît à son « déclencheur » de style militaire : c’est la reproduction des dispositifs qui aidaient les aviateurs alliés à régler leurs missions de bombardement pendant la Seconde Guerre mondiale – dans les avions qui n’étaient pas pressurisés et qui volaient à des altitudes glaciales, les équipages portaient des gants et il leur fallait des « poussoirs » faciles à déclencher avec de tels harnachements. Sept décennies plus tard, ces instruments « mortels » font de très spectaculaires montres dotées d’une forte identité. Pas très moral, mais très efficace, donc très anglais, of course…


FENDI : L’esprit du temps dans la décoration contemporaine…

Il n’y a pas que les montres dans la vie, il y a aussi les pendulettes de table, qu’on peut aimer banalisées et industrialisées en Chine, mais on peut leur préférer l’élégance d’un dessin contemporain, avec une vraie signature de marque et une qualité Swiss Made qui rassure. Excellent exemple de cette exigence : la pendulette Run Away de Fendi, reconnaissable à son grand F sur le cadran, avec un joli contraste bicolore (une seconde version propose une « lunette » en cuir) et une indéniable touche italienne – Fendi oblige ! Cet pendulette Run Away est un superbe objet de décoration, qui sera un excellent cadeau de Noël pour les amateurs de beaux objets du temps contemporains…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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