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Quand le temps fait rigoler la mort et quand New York veut battre un record suisse : c’est l’actualité des montres pour cette fin de printemps
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Atlantic-tac

Mais aussi les diamants artificiels qui vont ubériser les diamants naturels, les vagues géométriques d’une première icône féminine, les ronds dans le carré d’une seconde icône féminine, le tonneau qui s’allonge pour séduire les milliardaires et le goût de la transparence d’une profession hantée par l’omerta…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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BELL & ROSS : Les éclats de rire d’un remontage crânien…

La collection des montres Skull de Bell & Ross a imposé dans l’horlogerie contemporaine un concept de boîtiers taillés en têtes de mort très expressives. La nouvelle version de cette interprétation modernisée des anciennes « vanités » philosophiques – on parlait de « Memento Mori » – est encore plus impressionnante avec son crâne remodelé en trois dimensions et avec le sourire que dessine la mâchoire du crâne quand on 

remonte le mouvement mécanique (vidéo ci-dessous). Notes horlogères supplémentaires : le balancier qui fait tic-tac sur le front de la tête de mort, elle-même encadrée par les deux tibias cloués aux quatre coins du boîtier de 46 mm et le guillochage en « clous de Paris » de la surface de la montre. Cette BR 01 Laughing Skull est tout sauf morbide : elle s’inscrit dans une tradition méditative sur la mort, à laquelle le rire du remontage ajoute une note presque insolente

EBEL : L’art de faire des vagues…

Héritage du passé prestigieux de la maison Ebel, la montre Wave tire son nom des « vagues » de son bracelet métallique, lui-même inspiré par les maillons du bracelet de la Sport Classic de la fin des années 1970 (une montre qui avait consacré le « sport chic » parmi les disciplines de base de l’horlogerie suisse). Ebel relance cette icône féminine en animant son cadran de vagues stylisées, disponibles en trois couleurs (rose pâle, bleu clair, argenté) qui joue à merveille avec les reflets de la lumière. L’élégance des lignes de cette montre féminine (30 mm) et la souplesse du bracelet restent inchangées, le mouvement électronique lui donnant une fiabilité absolue pendant de longues années. Cette nouvelle Wave a l’art de… surfer sur la vague !

RICHARD MILLE : Les subtiles chatoyances de la lumière…

Le plus brillant des horlogers français et le plus célèbre dans le monde ne fait pas que des montres pour les sportifs et les riches machos. Il sait aussi parler aux femmes ! Témoin, cette RM 71-01, qui s’impose à la fois par sa mécanique raffinée (un tourbillon automatique de toute beauté), par son esthétique (un tonneau allongé très féminin) et par sa décoration joaillière de très haut niveau. Les dix versions proposées sont mises en valeur par la lumière des diamants, l’éclat de l’onyx, la mystérieuse densité des diamants noirs ou la précieuse chatoyance de la nacre. C’est une montre porte-bonheur, qui ne saurait parler que des moments heureux dans la vie d’une femme, avec des cadrans tentés par des évocations symboliques qui jouent avec les formes de leur figure centrale. Le squelettage du mouvement – par ailleurs bourré de subtilités mécaniques inattendues –  répond à la géométrie parfaitement maîtrisée de la décoration. On ne vous avouera pas le prix tellement il semblera indécent à ceux qui n’ont pas compris que la haute joaillerie horlogère est un des beaux-arts contemporains. De toute façon, il y aura si peu de ces montres à travers le monde que vous n’aurez sans doute pas l’occasion d’en croiser une, sauf si vous avez l’habitude de baiser les mains de quelques poignets milliardaires…

SAINT HONORÉ : La politesse de l’élégance horlogère française… 

Si la belle Kiera Chaplin ne vous convainc pas quand elle porte la nouvelle montre Enjoy que lance la maison française Saint Honoré, votre cas est désespéré ! C’est la montre des femmes sûres d’ellesmêmes, actives et déterminées, comme le confirme la forme du boîtier aux proportions délicates (un rectangle aux angles adoucis de 23 mm x 33 mm). Un champ de nacre, quelques diamants, des bracelets délicats et un mouvement à quartz pour la fiabilité quotidienne, en plus d’une sérieuse touche d’élégance française dans l’esthétique générale. La politesse de cette montre pleine de caractère est aussi de savoir rester accessible…

GREUBEL FORSEY : La transparence d’un grand secret…

Alors que l’industrie horlogère suisse reste obstinément cramponnée à sa culture du secret (un réflexe traditionnel de paysan « taiseux »), elle n’en affiche pas moins d’intéressant fantasmes de transparence, comme le démontre la mode des boîtiers en verre saphir qui ne cachent plus aucun détail du mouvement et des « entrailles » de la montre. Avec cette montre à deux balanciers inclinés (pour compenser les éventuelles irrégularités de précision dues à la gravité terrestre), la manufacture Greubel Forsey – une des plus attachées aux plus rigoureuses des traditions horlogères suisses – a poussé cette transparence très 

loin : l’intérieur du boîtier a même été repoli pour mieux refléter la lumière, comme on peut le vérifier à gauche du cadran dans les jeux de miroirs qui dédoublent le balancier comme dans un miroir. Cette série limitée de onze montres sera réservée au marché américain, où les collectionneurs les plus fortunés devront acquitter une facture qui dépassera les 600 000 dollars (à peu près autant en euros avec une TVA française). C’est effectivement très coûteux, mais est-ce aussi déraisonnable pour une telle somme de finitions superlatives et d’attentions portées au plus infime détail ?

BRÈVES DE REMONTOIR : Pas belle, la vie des montres ?

••• LIV WATCHES : ne pas manquer, ces jours-ci, la chasse au record qui s’organise sur Kickstarter avec le lancement d’une nouvelle campagne pour les montres LIV Watches, Swiss Made en dépit de leur identité newyorkaise : avant même l’ouverture de la souscription, la marque avait déjà enregistré près d’un demi-million de dollars de commandes préalables. C’est donc bien parti pour une équipe dont les campagnes précédentes ont été souscrites à hauteur de 2,9 millions de dollars. D’autant plus que la proposition est alléchante : des montres Swiss Made à ce prix (dès 270 dollars), ça ne se refuse pas. Le record à battre pour une montre Swiss Made est à 1,5 million d’euros et, pour une montrebracelet, à 4,8 millions d’euros…

••• WITHINGS : bonne nouvelle pour le laboratoire français d’objets de santé connectés Withings, tombé imprudemment sous le contrôle de Nokia, qui n’a rien su en faire et qui rend la main au créateur de la marque. Un retour sur le marché est annoncé pour bientôt, avec des montres plutôt très bien dessinées qui seront directement concurrentes des Apple Watch. Les nouveaux horlogers français ont du génie et ça commence à se remarquer sur la scène internationale…

••• DE BEERS : coup de tonnerre dans l’univers de la joaillerie ! La maison De Beers, qui est à l’origine des fameuses campagnes de publicité « Diamond is forever », qui nous a tant fait rêver sur les diamants « éternels » et leur valeur irremplaçable de joyau « naturel », vient d’annoncer qu’elle créait une marque, Lightbox, pour commercialiser des « diamants de synthèse » (nés en laboratoire) – qui seront dix fois moins chers que les diamants « naturels » et cinq fois moins chers que les diamants « artificiels » qu’on trouve sur le marché. Une ubérisation de la haute joaillerie se dessine pour tenter de recoller les wagons de l’art joaillier à des nouvelles générations qui ne supportent plus les « diamants de sang » extraits dans des conditions environnementales ravageuses et commercialisés dans des conditions éthiques scandaleuses…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES 

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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