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Quand la démineuse allemande relève le défi et quand le Don Quichotte italien refait surface : c’est l’actualité subaquatique des montres de la rentrée
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Mais aussi le bronzage d’un nouveau chic subaquatique, la montre qui savait étalonner les paliers, l’icône sous-marine d’une marque pionnière et la « plongeuse » qui préfère les baignoires…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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Avec son cadran orange, cette « plongeuse » avait séduit le bonnet rouge du commandant Cousteau…

EBERHARD & CO : La touche « sportive chic » d’une icône méconnue…

Il n’est pas impossible que la maison suisse Eberhard & Co, fondée en 1887, ait été la première manufacture horlogère à faire breveter un concept de montre-bracelet « étanche ». C’était en 1921 et il s’agissait surtout de mettre ces montres-bracelets – les hommes commençaient à peine à prendre l’habitude d’en porter – à l’abri de la poussière et de l’humidité. Cette attitude pionnière était cependant suffisante pour positionner Eberhard & Co parmi les principaux acteurs du marché des « montres de plongée », timidement ouvert à la fin des années 1940, mais devenu stratégique dans les années 1950-1960. C’est la collection Scafograf qui a depuis porté les couleurs de la marque en milieu subaquatique : la tendance vintage nous remet aujourd’hui au poignet une Scafograf 300 lancée en 1964 (300 pour 300 m d’étanchéité), dans une version modernisée qui s’est bien gardée de trahir son aînée. Le boîtier en acier (43 mm) a été dotée d’une lunette tournante en céramique et d’une « valve à hélium » pour les plongées « professionnelles » très profondes. Aiguilles et index ont une indéniable touche rétronostalgique, qui assure à cette montre l’indispensable touche « sportive chic » qui permet de la porter à la ville comme en week-end. Une plongeuse élégante, mais accessible (autour de 2 500 euros), qui reste encore le meilleur moyen de prolonger l’esprit des vacances pendant les derniers mois de l’année…

DOXA : L’orange « professionnelle » du commandant Cousteau…

Allez, encore une « plongeuse », histoire de ne pas décrocher trop vite de l’insouciance active et sportive de l’été ! Encore une réédition, puisque la maison Doxa – fondée en 1889, mais aujourd’hui en pleine renaissance – relance sa Sub 200 T.Graph, née en 1969 et vue à l’époque au poignet des célébrités de l’univers sous-marin : aisément reconnaissable à son cadran orange, cette montre suisse équipait notamment l’équipage de la Calypso du commandant Cousteau. En 43 mm, la nouvelle version (toujours étanche à 200 m) a conservé la lunette tournante qui faisait alors sa célébrité : c’était la seule montre de plongée un tant soit peu « professionnelle » dont la lunette rotative permettait de calculer les « paliers » de décompression en affichant la durée de la plongée et la profondeur d’évolution du plongeur [tout ceci se calcule aujourd’hui avec des ordinateurs de poignet d’une précision très électronique]. Reste le goût de la légende, le bracelet métallique à maillons « grains de riz », le cadran orange et – comble de plaisir pour les amateurs – une série limitée de 300 montres équipées d’un mouvement chronographe mécanique d’origine, le fameux Valjoux 7734, dont Doxa conservait un stock dans ses réserves. Pour l’indispensable touche vintage, le SuperLumiNova des aiguilles et des index a été teinté de beige clair : plus rétro, tu meurs… Un délice de gourmet horloger, qui vous sera facturé sous les 5 000 euros : les légendes n’ont pas de prix !

ORIS : Le bronzage d’un nouveau chic subaquatique…

Bon, avant d’en finir avec les vacances, une autre montre de plongée, toujours suisse, toujours rétro-nostalgique des années 1960, toujours réinterprétée dans le goût des « sportives chic » contemporaines. Question de mode et de tendance pour la rentrée. Comme son nom ne l’indique pas en français, la Sixty-Five est née en 1965 pour la cible – nouvelle pour l’époque – des amateurs de plongée sous-marine. La version 2019 marie l’acier et le bronze (maillons de du bracelet et lunette tournante). Le boîtier de 40 mm a conservé le verre bombé de l’époque, mais il est cette fois en verre saphir, autrement plus résistant, et le mouvement automatique Swiss Made et à présent automatique. Étanche à 100 m, cette « plongeuse » possède une certaine allure, que son prix (moins de 2 000 euros) rend quasiment irrésistible compte tenu de l’image de la marque et du style de la montre…

DINO ZEI : Un hommage au « Don Quichotte des mers »…

Le « colonel » Dino Zei était, avant le rachat de Panerai par le groupe Richemont, la tête pensante de cette marque « militaire » italienne qu’il aimait trop pour renoncer à en prolonger la légende par de nouvelles créations. Il a donc continué à concevoir, à produire et à proposer des montres de plongée dans le « goût Panerai », mais sans les codes Panerai, comme cette Todaro étanche à 500 mètres (boîtier en acier de 49 mm doté d’une valve à hélium : des versions en bronze ou en titane sont disponibles), ici remusclée par une aiguille « GMT » capable d’afficher un second fuseau horaire sur vingt-quatre heures (au centre du cadran). La précision du mouvement automatique suisse est certifiée « chronomètre ». Reste cette évidence : cette montre est indéniablement italienne, et « Made in Italy », comme les Panerai historiques. Elle tire son nom d’un célèbre officier de l’arme sous-marine italienne, Salvatore Todaro, qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, avait été surnommé le « Don Quichotte des mers » avant d’être fauché par les mitrailleuses d’un Spitfire anglais qui attaquait son sous-marin.

HYSEK : Les détails et les couleurs qui comptent pour cette rentrée…

Bon, promis, on arrête pour quelques semaines avec les montres de plongée, en terminant par cette Abyss signée Hysek, une marque « rare » qu’on ne trouve pas au poignet de Monsieur Tout-le-Monde – ce qui rend ces montres plus précieuses aux yeux de ceux qui se piquent de distinction et de singularité dans leurs choix personnels. Le design est puissant (boîtier de 44 mm en titane) et il compile beaucoup de détails devenus très tendance dans les collections contemporaines : des cornes pivotantes usinées dans la masse, une subtile alternance d’angles et de lignes plus galbées, une lunette en verre saphir, des « oreilles » de part et d’autre du boîtier, l’un pour protéger des chocs la couronne de remontage, l’autre, à gauche, pour l’équilibre esthétique, une symphonie de bleu et d’orange, les couleurs les plus à la mode sur les cadrans de cette saison. Certes, la montre n’est étanche qu’à 50 m, ce qui n’en fait qu’une « plongeuse » de baignoire (au mieux de piscine), mais son esthétique et son bracelet traité en orange et bleu imposent sa présence au poignet dès le premier regard…

LEDERER : La démineuse des plongées à risque…

Quand même, une toute dernière « plongeuse » pour la route, la « der des der », parce qu’il serait dommage de passer à côté de la Diver Cent Mille Gauss de Lederer. Sauf si vous êtes déjà lecteur de Business Montres, il n’y a pas une chance sur 100 000 pour que vous n’ayez jamais entendu parler de cette marque : c’est normal, c’est nouveau, ça vient de sortir ! Son créateur n’est pas un inconnu, mais un horloger sexagénaire d’origine allemande établi en Suisse, où il cultive une farouche et bougonne discrétion. Comme sa montre, il aime rester sous la surface médiatique ! Il a choisi pour revenir sur le marché une « plongeuse » aux propriétés étonnantes : totalement amagnétique, cette montre en titane peut résister à des champs magnétiques d’au moins 100 000 Gauss, performance qui intéresse apparemment les démineurs de la Marine allemande qui sont appelés à désarmer les mines magnétiques en mer. D’autres corps de troupes et de forces spéciales ont marqué leur curiosité pour cette montre de 45 mm, étanche à 300 m, dont la technologie brevetée a été maîtrisée par le département d’ingénierie des matériaux de Leuwen (Belgique). Le mouvement mécanique est à remontage manuel. Si le style est un peu brutal, le prix ne l’est pas moins : comptez dans les 15 000 euros…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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