Quand l’Élysée encourage la montre tricolore et quand l’art de la fugue se décline en français : c’est l’actualité des montres aux ides de Mars<!-- --> | Atlantico.fr
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Un goût de l’abondance ornementale et des volutes influencé par l’art populaire du fileteado argentin…
Un goût de l’abondance ornementale et des volutes influencé par l’art populaire du fileteado argentin…
©DR

Atlantic-tac

Mais aussi la passion des chiffres pour un anniversaire en couleurs, le style latino-pop d’un nouveau sport chic, le fétiche pétrolier du King of Cool et les six chiffres au poignet des milliardaires qui vont au marché…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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FRANCK DUBARRY : Une précieuse générosité décorative…

Pour l’édification des jeunes générations, rappelons que Franck Dubarry s’est rendu célèbre en inventant, à la fin des années 1990, des montres dont les diamants étaient sertis dans des boîtiers en silicone : il fallait oser et cela a fait le succès foudroyant de TechnoMarine, marque aujourd’hui à la dérive. Le même Franck Dubarry revient aujourd’hui sur le marché, avec sa propre marque, pour nous proposer une vision originale de ce que devrait être une montre contemporaine. Comprenez par là une montre à la fois chic et sportive, précieuse et technique, culturelle et identitaire. Cette Revolution Fileteado GMT en témoigne : elle tire son nom d’un courant artistique sud-américain, importé dans l’Argentine des débuts du XXe siècle par des immigrés italiens influencés par l’Art nouveau européen. Un style fileteadosensible au souvenir des calaveras mexicains, cet art populaire qui intègre lui-même d’autres veines populaires d’inspiration artistique – on n’est plus très loin du pop art !L’abondance décorative et la générosité dans les volutes sont les marqueurs du style fileteado. À ce bagage « culturel » mis en évidence par la décoration de la montre, exécutée selon les techniques des métiers d’art européens (gravure, cloisonné et peinture miniature), on ajoutera les diamants et la nacre de la tradition joaillière, ainsi que le mouvement automatique suisse, qui indique par son aiguille rouge un second fuseau horaire. Il n’en faut pas plus pour créer des montres féminines qui ont de la personnalité…

SWATCH : Une amitié artistique en sept lustres…

On aurait tendance à l’oublier tant la marque s’est ancrée dans le paysage contemporain, mais la Swatch n’a jamais que trente-cinq ans cette année – ce qui est très jeune pour une rebelle horlogère dont personne ne pensait, en 1983, qu’elle serait autre chose qu’un éphémère feu de paille mercantile. Pour fêter cet anniversaire, Swatch a fait appel au créateur Ugo Nespolo, qui avait déjà signé quelques-unes des 200 éditions de Swatch « artistiques » réalisées depuis 1984. L’édition, qui porte sur son cadran le chiffre 35, ne sera évidemment limitée et numérotée qu’à 3 535 exemplaires. Pour cette nouvelle Swatch Art, qui célèbre aussi une amitié artistique, le peintre et sculpteur italien a donné libre cours à sa passion pour les chiffres, qu’il fait courir sur le bracelet et sur le cadran, avec ces touches chromatiques qui reprennent les « couleurs de l’année » définies pour 2018. Trente-cinq ans d’émotions esthétiques avec Swatch : qui l’eut cru ?

FUGUE : Une influence musicale pour mieux goûter le temps…

Dans la série des nouvelles « petites marques » françaises, il faut saluer la naissance de Fugue, maison placée sous le signe de la fugue musicale (un thème qui se répète de ton en ton sans perdre son identité) aussi bien que sous le symbole de la fugue comme évasion ou parenthèse. L’idée est de proposer, pour chaque montre, un « container » horloger (cadran et mouvement) qui vient se loger dans une carrure qu’on peut facilement changer, le bracelet lui-même venant compléter la palette des options possibles. Dans l’esprit de la fugue chère à Jean-Sébastien Bach, on a ainsi toujours la même montre sans avoir exactement la même esthétique. Chaque montre Chronostase [encore un nom qui arrêtele temps] est livrée avec deux carrures et deux bracelets, mais on peut s’en procurer d’autres (différents styles sont annoncés). La bonne surprise de ce concept de montre Swiss Made à mouvement automatique, dont le style affiche une volonté d’élégance à la française, reste son prix : moins de 1 300 euros pour une montre qui va évoluer quotidiennement au gré des humeurs et des émotions du jour…

MARCH LA.B : Le choix générationnel d’un jeune président de la République…

Les montres présidentielles ne sont plus ce qu’elles étaient : à la pompe décorative et statutaire des poignets élyséens d’antan succède aujourd’hui le goût des montres influencées par les tendances de la mode et le goût de la citation vintage. Dans un esprit très louis-quatorzien d’encouragement aux beaux-arts vernaculaires, Emmanuel Macron vient d’opter pour une montre March LA.B on ne peut plus Made in France – c’est marqué sur le cadran – et on ne peut plus générationnellement tricolore, quoique le nom de la marque, March LA.B [LA pour Los Angeles, B pour Biarritz] soit légèrement anglicisé et basquisé – c’est sans doute plu chic. Sinon, la marque est intrinsèquement parigote, avec deux boutiques hyper-branchées (dans le Marais et au Palais-Royal), un style rétro-nostalgique ultra-tendance (quelque part entre les années 1960 et les années 1980), des codes identitaires bien soulignés (la couronne de remontage à 4 h) et un prix médiatiquement irréprochable – sous les 500 euros, personne ne polémiquera sur la « montre du président » comme on avait pu le faire avec la « Rolex de Sarkozy » (Business Montres du 9 mars). On peut même ajouter une touche sexy chic très parisienne elle aussi, puisqu’on doit à March LA.B quelques-uns des clips horlogers les plus chauds et les plus élégants de ces dernières années. Très malin, Emmanuel Macron a su faire le bon choix, à la fois pour son image et pour donner un coup de pouce à la nouvelle génération horlogère française : quand on sait que March LA.B a célébré, dans une de ses récentes collections, les régiments de l’Empire [c’est assez inhabituel pour une marque « branchée »], on se dit que le choix de notre « Bonaparte présidentiel » n’est peut-être pas innocent…

MARCH LA.B : Le choix générationnel d’un jeune président de la République…

Les montres présidentielles ne sont plus ce qu’elles étaient : à la pompe décorative et statutaire des poignets élyséens d’antan succède aujourd’hui le goût des montres influencées par les tendances de la mode et le goût de la citation vintage. Dans un esprit très louis-quatorzien d’encouragement aux beaux-arts vernaculaires, Emmanuel Macron vient d’opter pour une montre March LA.B on ne peut plus Made in France – c’est marqué sur le cadran – et on ne peut plus générationnellement tricolore, quoique le nom de la marque, March LA.B [LA pour Los Angeles, B pour Biarritz] soit légèrement anglicisé et basquisé – c’est sans doute plu chic. Sinon, la marque est intrinsèquement parigote, avec deux boutiques hyper-branchées (dans le Marais et au Palais-Royal), un style rétro-nostalgique ultra-tendance (quelque part entre les années 1960 et les années 1980), des codes identitaires bien soulignés (la couronne de remontage à 4 h) et un prix médiatiquement irréprochable – sous les 500 euros, personne ne polémiquera sur la « montre du président » comme on avait pu le faire avec la « Rolex de Sarkozy » (Business Montres du 9 mars). On peut même ajouter une touche sexy chic très parisienne elle aussi, puisqu’on doit à March LA.B quelques-uns des clips horlogers les plus chauds et les plus élégants de ces dernières années. Très malin, Emmanuel Macron a su faire le bon choix, à la fois pour son image et pour donner un coup de pouce à la nouvelle génération horlogère française : quand on sait que March LA.B a célébré, dans une de ses récentes collections, les régiments de l’Empire [c’est assez inhabituel pour une marque « branchée »], on se dit que le choix de notre « Bonaparte présidentiel » n’est peut-être pas innocent…

Lien Business Montres : https://businessmontres.com/article/les-nouveaux-horlogers-francais-ont-du-genie-quatrieme-sequence-marchlab-emmanuelmacron-alainmarhic-am69-electricsteel-presidentrepublique-marcel-chatbengal-

RICHARD MILLE : La super-montre des super-conducteurs de super-cars…

Richard Mille étant, à ce jour, le plus célèbre horloger français à travers le monde et le plus adulé des super-riches de cette planète, on ne saurait rester indifférent à ses créations, aussi Swiss Made et baroques qu’elles soient. Personnellement fou de voitures, il n’aime rien tant que respirer les vapeurs d’échappement sur les circuits automobiles : il était donc naturel qu’il en vienne à s’associer avec McLaren, un constructeur (britannique) un peu dans son genre, qui ne pratique que les voitures à six chiffres, voire sept avec les nouveaux « monstres » en fibre d carbone récemment présentés au Salon de l’auto de Genève. Dédiée à McLaren, la nouvelle RM 11-03 est donc elle aussi un « monstre », tant sur le plan mécanique que sur le plan esthétique [des goûts et des couleurs…] – on pourrait presque ajouter aussi sur le plan économique, puisque cette montre en matériaux composites [les méchantes langues diront en… « plastique »] est tout de même facturée autour des 190 000 euros. Tout est innovant dans ce chronographe avant-gardiste, de l’infinie subtilité du mouvement automatique, dont l’architecture est très inspirée par les moteurs des voitures de course, à la combinaison des matériaux, plus innovants les uns que les autres. Si le résultat est un peu surprenant au poignet, c’est qu’il est prévu pour plaire aux très fortunés propriétaires des nouvelles McLaren Ultimate Series, qui n’imagineront pas une seconde aller faire leur marché sans cette Richard Mille au poignet, puisque son numéro de série correspondra au numéro de série de leur super-car. Rien n’est trop beau pour les trop riches…

TAG HEUER : Un « doudou » délicieusement régressif et nostalgique…

Les marques suisses n’en finissent plus de se cloner et de se recloner grâce au matériel génétique légué par les générations précédentes. C’est parfois pitoyable, mais ça fait du bien au poignet quand c’est réussi. Bon exemple avec la nouvelle Monaco « Gulf » de TAG Heuer, qui marie deux légendes : celle de la Monaco, qui s’est imposée en 1969 comme le premier chronographe automatique de l’histoire dans un boîtier carré [c’était un exploit pour l’époque] et celle de la Gulf Oil, compagnie pétrolière dont on oublie qu’elle a été la première à ouvrir une station d’essence (1913) avant d’imposer ses fameuses couleurs – celles du cadran de la montre – sur les plus fameux circuits de compétition automobile, notamment avec Steve McQueen aux Vingt-Quatre Heures du Mans. La nouvelle Monaco Gulf – couronne à gauche, comme en 1969 – est donc une friandise pour les amateurs, une sorte de « doudou » délicieusement régressif pour rêver d’une époque moins marketée, qui n’avait pas peur d’un design un peu audacieux et qui créait des icônes aujourd’hui survalorisées aux enchères : si la Monaco personnelle du King of Cool – Steve McQueen, qui n’avait jamais signé le moindre contrat avec la marque ! – repassait aux enchères, combien faudrait-il de millions de dollars pour se l’offrir ?

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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