Quand il devient très compliqué de compter jusqu’à 57, quand il faut ajouter 4 ou 8 et quand 12 chiffres s’imposent : c’est l’actualité des montres…<!-- --> | Atlantico.fr
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Une allure légèrement pré-industrielle, mais un parti-pris très horloger dans la disposition des chiffres, qu’un décalage subtil dans le décompte des heures et des secondes vient subvertir avec ironie…
Une allure légèrement pré-industrielle, mais un parti-pris très horloger dans la disposition des chiffres, qu’un décalage subtil dans le décompte des heures et des secondes vient subvertir avec ironie…
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Atlantic-tac

Mais aussi les trois compteurs d’une tradition bien française, les 45 mm d’un bronze prêt à traverser la Manche et les quatre index qui préfèrent la position horizontale…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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SEVENFRIDAY : Les heures qu’on additionne et les secondes qu’on ajoute…

La troisième collection de la jeune marque indépendante SevenFriday est une évolution intéressante sur un parcours horloger qui a prouvé qu’il y a avait plus qu’un marché (environ 50 000 montres déjà vendues) pour des pièces à la fois très désignées et très accessibles. La Série V bénéficie d’un nouveau boîtier (toujours dans des dimensions respectables : 44 mm dans un sens, 49 dans l’autre), qui est prévu pour l’insertion d’une puce NFC (utilisable par exemple pour le paiement sans contact ou l’authentification d’un accès réclamé par le porteur). La lecture des heures n’est pas spécialement intuitive, mais très amusante une fois qu’on a compris l’astuce : si l’aiguille des minutes fait très classiquement le tour du cadran, le disque central des heures se positionne sur le chiffre de l’heure en cours, avec le nombre à ajouter (4+ ou 8+, voire 0+ pour la lecture directe) pour que le compte soit bon sur le segment gradué de 0 à 4. On procède de même pour les secondes, en additionnant le nombre de secondes indiqués par le disque intérieur (00, 20 ou 40) pour une exactitude irréprochable. SevenFriday – marque suisse qui n’est pas très attachée au Swiss Made – ne nous avait pas habitués à autant de calculs mathématiques dans la gestion des chiffres du temps qui passe ! Aux alentours de 1000 euros et avec un mouvement automatique, c’est une montre de nouvelle génération qui sait se faire respecter au poignet.

ICE-WATCH : Le minimalisme stylistique à l’avant-garde de l’élégance…

Signe des temps : même une marque ultra-tendance comme Ice-Watch, dont les collections sont généralement un festival de couleurs siliconées, en tient cette saison pour un retour accéléré au plus classique des styles néo-classiques. Boîtier rond, ultra-plat, sans fioritures, lignes minimalistissimes, douze chiffres simplement élégants, cadrans dépouillés : les couleurs sont apaisées, voire même légèrement précieuses. Le bracelet cuir souligne un peu plus cette volonté d’honorer les codes de l’âge d’or des belles montres, mais Ice-Watch a le beau geste de nous offrir, en plus, un second bracelet plus sportif et plus décontracté, en nylon uni. Accessible par son prix autant que par son style minimaliste, cette collection Ice-City est peut-être le prochain best-seller de l’automne…

PÉQUIGNET : La belle histoire d’une belle horlogerie française…

Que demander de plus à un chronographe qui a la coquetterie de se baptiser « Élégance » ? Péquignet a l’intelligence de nous proposer une montre effectivement élégante, mécaniquement intéressante (chronographe à remontage automatique, doté d’une roue à colonnes et d’un embrayage vertical qui signalent sa qualité horlogère), avec trois compteurs pour respecter les bons usages et un fier « Fabriqué en France » sur le cadran pour enraciner cette tradition. Intelligente intégration de la date dans le compteur vers les 3 h. Même le prix a l’élégance de ne pas dépasser les 2 000 euros (c’est même un peu moins). Il n’y a pas que la Suisse dans la vie des montres : la belle horlogerie à la française a encore de belles histoires à nous raconter…

ZENITH : La montre que Blériot porterait s’il retraversait la Manche…

Les montres de pilote sont à présent, comme les montres de plongée, une catégorie à part entière de l’offre horlogère. Certaines maisons s’y consacrent avec davantage de légitimité que leurs concurrentes : c’est notamment le cas de Zenith, marque associée à l’aviation depuis les premières années de ce siècle. C’est sur le cadran d’une Zenith que Louis Blériot comptait les minutes de sa mémorable première traversée de la Manche en 1909. La manufacture suisse – qui est la seule à pouvoir apposer le mot « Pilot » sur un cadran – perpétue cette tradition aéronautique avec sa Pilot Type 20 façonnée dans un bloc de bronze qui va se patiner avec les années (45 mm pour le boîtier) : les codes de la montre de pilote y sont respectées (chiffres surdimensionnés et luminescents sur un cadran noir mat, « chemin de fer » des minutes, aiguilles cloisonnées à l’ancienne, couronne de remontage d’une épaisseur qui lui permet d’être actionnée avec des gants, etc.). Une gravure au dos de la montre perpétue la mémoire de l’exploit de Louis Blériot. Une montre que Blériot aurait pu porter – c’est peut-être là le secret de son charme on ne peut plus vintage…

MARCH LA.B : Le néo-chic vintage qui tente les anciens ministres…

Sans être absolument fan d’Arnaud Montebourg, on peut aimer la même montre que lui : une March LA.B (LA pour Los Angeles, B pour Biarritz) franco-française comme son nom ne l’indique pas et Made in France puisque c’est marqué sur le cadran. Une montre AM2 à boîtier carré de 39 mm, gentiment vintage dans ses formes, automatique et même Automatic — c’est plus chic ! – pour ce qui est du mouvement, avec des index très structurés pour le vrai chic seventies : notez les quatre index horizontaux (11 h, 1 h, 5 h et 7 h) qui sont un vrai clin d’œil aux montres d’avant-garde des années 1970. Notez aussi le gris ardoisé soleillé du cadran : c’est un marqueur de qualité horlogère que trop de grandes marques négligent. Pour deux billets de 500 euros et un peu de monnaie, vous pourrez en dénicher une à la boutique March LA.B de la rue Charlot, dans le Marais, en demandant bien le bracelet en buffle noir à perforations latérales : plus authentic, tu meurs !

VACHERON CONSTANTIN : On n’avait jamais rien fait de plus compliqué…

Notez bien les cinq chiffres de la référence 57260, une pièce unique que vient de lancer la manufacture Vacheron Constantin. 57 pour le nombre de complications (dispositifs et affichages mécaniques intégrés dans le mouvement) et 260 pour le 260e anniversaire de la marque. C’est la montre mécanique la plus compliquée jamais mise au point dans l’histoire de l’horlogerie : il aura fallu huit ans à une équipe d’horlogers, de constructeurs et de designers pour mener ce projet de pièce unique – il s’agit d’une commande spéciale – à bon port. Le « bébé », qui n’est pas mince (50 mm d’épaisseur pour 98 mm de diamètre), pèse tout de même près d’un kilo (960 g) et on y décompte 31 aiguilles, 19 au recto et 12 au verso. Certaines de ces 57 complications sont des premières mondiales, comme ce quantième perpétuel hébraïque, capable d’afficher en hébreu la date, le jour, le mois, l’année calendaire et même le Yom Kippour – une mécanisme d’autant plus difficile à concevoir que le calendrier juif est luni-solaire, avec des années de douze et de treize mois (années embolismiques) sept fois tous les dix-neuf ans ! Autre innovation : si la réf. 57260 comprend aussi un quantième perpétuel classique (calendrier grégorien), on y trouve un troisième calendrier calé sur 400 ans, l’année « professionnelle », avec le quantième de la semaine dans l’année et le quantième du jour dans la semaine (du 1 de lundi au 7 de dimanche). On n’en finirait plus de détailler les autres mécanismes de cette montre, qui sait sobre et élégante en dépit de la haute intensité de ses fonctions. Il n’y en aura qu’une dans ce style : pour vous consoler, dites-vous que vous n’aviez probablement pas huit millions de dollars (prix estimé non officiel) à consacrer à un tel objet de vitrine…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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