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Primaire de gauche : j'y vais ou j'y vais pas ?
©Reuters

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Le succès de la primaire de gauche, prolongeant l'agonie du PS, tiendrait de l’acharnement thérapeutique. Un échec, voire l'élimination de Valls par ses concurrents archéos, ouvrirait un boulevard à Fillon en cas d'effondrement de Macron. Je vais commencer par aller bruncher. On réfléchit mieux le ventre plein.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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J'hésite pas mal à aller voter à la primaire PS. J'ai toute la journée pour me décider, le bureau de vote est juste en bas de chez moi et il n'y pas vraiment d'urgence, mais je me remue les méninges sur ce sujet depuis le dernier débat télévisé, celui où Montebourg a proposé de nationaliser les mutuelles de santé et Hamon de recruter 40 000 enseignants en plus des 60 000 du quinquennat Hollande sous les regards mi-narquois mi-amusés de Valls et de Rugy...

C'est que je me demande ce qui est préférable stratégiquement : aller à la pêche à la ligne et accélérer, en m'abstenant d'arbitrer entre archéos et modernes, la décomposition du parti de la rue de Solferino et l'indispensable redistribution des cartes à gauche ; aller voter Valls pour lui donner une chance de battre Fillon au cas où Macron se dégonflerait comme une baudruche au dernier moment.

La mort du PS, dont j'ai tout de même été membre à une époque où j'étais sans doute moins cynique, indépendemment de l'issue de la présidentielle, serait évidemment une bonne chose. Il y a longtemps que l'obsolescence de cette manufacture d'élus sans projet ni vision est programmée. Prolonger son agonie n'aurait plus beaucoup de sens : à Mélenchon les chavistes protectionnistes pro-russes, à Valls les sociaux-libéraux réconciliés avec l'entreprise et l'intégration européenne et les vaches "progressistes" seront enfin bien gardées.

Et l'idée d'aller voter Fillon pour éviter Le Pen le vrai jour J ne m'enchante que modérément même si, à tout prendre, le Sarthois à gros sourcils ne me fiche pas spécialement les jetons.

Selon toute vraisemblance, le prochain président de la République sera un type qui, à défaut de remettre le pays en marche pour de bon, en aura au minimum le désir. Le gagnant de la primaire LR le ferait dans le sang et dans les larmes, Macron ou Valls avec un peu plus de respect pour les plus faibles (OK, je n'envisage même pas l'hypothèse Bleu Marine, mais je peux me Trumper, bien sûr). C'est plutôt encourageant.

Ça ne m'empêche pas de me prendre la tête avec cette fichue primaire. Ira, ira pas. Si je n'y vais pas, mon euro de participation pourra toujours s'ajouter au pourboire du serveur de mon brunch de gauche caviar. Si j'y vais, et que Hamon et Montebourg se débrouillent pour être au second tour, j'aurais servi de caution à ceux qui me donnent plus de boutons de la bande, ce que je n'aimerais pas, tout en facilitant la tâche de Macron, ce que j'aimerais bien.

C'est compliqué, la politique. Je crois que je vais attendre jusqu'à la dernière minute. Et si j'arrive trop tard, je pourrais toujours dire que c'était la faute d'Hidalgo et de ses restrictions de circulation.

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