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Prendre des bénéfices au-dessus de 4900 sur le CAC40
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Alantico Bourse

Quoiqu’on en pense, les chiffres sont là : l’économie mondiale continue de croître un peu partout dans le monde.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Les marchés battent record sur record aux Etats-Unis. Le Dow-Jones a franchi récemment la barre des 20000 et s’attaque déjà aux 21000, le Nasdaq a dépassé les plus hauts atteints en 2000 au plus fort de la bulle internet…les marchés européens, malgré un environnement politique chahuté, suivent à distance les performances américaines. Les devises sont revenues au calme, le pétrole s’est stabilisé au-dessus de 55$. Les marchés émergents, sur lesquels nous étions très prudents, ont réussi un très beau parcours depuis plusieurs semaines. Même les marchés obligataires, avec des évolutions en dent de scie, ont finalement plutôt bien résisté. Les emprunts d’état ont, certes,  une performance légèrement négative mais les emprunts émis par les entreprises affichent de bonnes performances. Même les obligations des pays émergents affichent des gains depuis le début d’année.

Le contraste avec la situation connue en février 2016, il y a tout juste un an, est quasiment total. Mais autant nous refusions totalement la panique l’an dernier à cet époque, autant nous ne nous laissons pas bercer par l’ambiance de douce euphorie qui gagne les marchés depuis quelques semaines.

Sans refaire l’histoire des marchés, il est intéressant de comprendre les raisons de la hausse. Quoiqu’on en pense, les chiffres sont là : l’économie mondiale continue de croître un peu partout dans le monde. Les chiffres de la zone Euro sont bons : la consommation des ménages, l’investissement des entreprises ou la production industrielle connaissent une période d’embellie très nette. Le chômage, même si la situation demeure difficile dans de nombreuses zones, diminue progressivement. Les Etats-Unis poursuivent leur croissance, la Chine résiste bien malgré des déséquilibres inquiétants et les pays émergents ont repris un peu d’air grâce au rebond des matières premières.

Les entreprises voient globalement leurs marges s’améliorer et procèdent à des investissements de manière plus marquée… La liquidité demeurant très forte sur les marchés grâce aux Banques Centrales, les investisseurs poursuivent leurs achats sur les marchés.

Enfin l’élection de D.Trump a été abordée de manière très pragmatique par la sphère économique : Il a promis une baisse des impôts importante et une vague d’investissement public. Le monde du business a rapidement fait ses calculs : la profitabilité va augmenter et les entreprises vont pouvoir se désendetter massivement. 

Tout ceci justifie le niveau actuel des marchés.

La question est de savoir si la dynamique actuelle peut se poursuivre ?

Deux éléments nous semblent devoir se poursuivre : la croissance économique, qui restera modérée, et la bonne tenue des résultats des entreprises. Ce sont deux raisons fondamentales qui nous font être plutôt optimistes pour 2017. Par conséquent, nous garderons, toute chose égale par ailleurs un biais positif sur les marchés tant que ces deux éléments seront là.

A contrario, plusieurs éléments nous incitent à prendre ponctuellement quelques bénéfices au cas où les marchés poursuivraient leur hausse à court-terme.

1-    Les marchés américains ont très (trop ?) largement anticipé les mesures que devraient prendre D.Trump. En cas de déception le retour sur terre pourrait être brutal et ce d’autant plus que le marché américain se paye désormais 18 fois les résultats, nettement plus cher que sa moyenne historique.

2-    Après une période de calme, les taux pourraient reprendre le chemin de la hausse et perturber la progression des marchés. En effet entre l’inflation et les hausses des taux courts de la Banque Centrale Américaine, il y a plusieurs bonnes raisons de voir les taux longs monter au moins un peu plus nettement que jusqu’à maintenant.

3-    Les marchés européens sont, une fois de plus, soumis à une décote liée à la politique. Il serait incompréhensible pour nos clients de ne pas, au moins ponctuellement, voir des prises des bénéfices dans leur portefeuille…

4-    Techniquement, deux observations nous interpellent : depuis quelques jours la dynamique haussière des marchés se fait sans les valeurs bancaires. Ce genre de signe n’est généralement pas positif pour les marchés. Enfin, prosaïquement, nous avons constaté que certains emprunts d’entreprises affichent des taux de rendement inférieurs à ceux de l’action de l’entreprise en question ! Cela ne nous semble pas très sain.

5-     Un texte sur les risques de marché n’évoquant pas la Chine serait incomplet… Il faut reconnaitre que la politique monétaire de la Banque Centrale Chinoise nous fait chaque matin nous poser des questions : les taux courts Chinois pourront-ils continuer à monter chaque jour sans conséquence ?

Tout ceci nous fait penser que, sans remettre en cause la tendance à long-terme, le marché a besoin de souffler un peu. Au cas où les marchés venaient à reculer nettement pour une des raisons évoqués, nous serons heureux de disposer de cash pour acheter dans de meilleures conditions.   

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