Manuel Valls, dernier ministre <!-- --> | Atlantico.fr
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Manuel Valls.
Manuel Valls.
©Reuters

Chronique du pot aux roses

Manuel Valls a toutes les chances d'être le dernier Premier ministre de François Hollande. Et, comme beaucoup de petits derniers, il peut se permettre beaucoup d'insolence.

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Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 - Procureur de son chef

Alors que quatre syndicats ont pris la poudre d'escampette, lors de la grande parlote plus connue sous le nom de conférence sociale, Valls a confessé aux députés socialistes qu'il ne fallait "pas accorder de portée excessive" à cette fâcherie. Un bel aveu de l'inutilité de ces séances d'endormissement collectif dont on plaint les participants. Et si c'était tout simplement l'ennui qui les faisait s'en aller ? La différence entre le socialisme et l'hypnose, c'est que la léthargie dans laquelle il finit par vous plonger ne peut vous guérir de quoi que ce soit.

Valls, fort compréhensif, estime aussi que la décision de Force ouvrière est : "une critique de la politique menée depuis deux ans, pas un refus du dialogue social" ! Diable ... on savait que le ténébreux de Beauvau tenait l'action de son prédécesseur, Ayrault, en piètre estime. Mais, parbleu, ce dernier n'était pas seul à gouverner depuis deux ans, loin s'en faut. Un certain Mou-Président était bel et bien de la partie et il est logiquement frappé de plein fouet par cette étrange critique. Il fut un temps où un Premier ministre eût été sèchement congédié pour moins que cela.

Tout se présente comme si, ligoté par l'immobilisme de son chef sur la plupart des dossiers, Valls prenait une sorte de revanche mesquine en le contestant à mots de moins en moins couverts. S'il s'accorde cette liberté, c'est qu'il pense qu'après lui ce ne peut être que déluge en Normalie. Un nouveau Premier ministre ne sera, au mieux, que de cohabitation tant le régime hollandais est déjà à bout de souffle.

La perspective d'une fin prématurée de la législature actuelle prend d'ailleurs lentement corps. L'Assemblée a adopté le budget rectificatif de la Sécurité sociale par 272 voix pour, 234 contre et 54 abstentions. Or, Hollande et Valls ont atteint le niveau maximum de trahison de leur clientèle électorale supportable par la soi-disant aile gauche du parti socialiste. Le vote du moindre texte allant dans le sens de l’austérité ou d'une remise en cause des "droits acquis" se traduirait, après ce nouvel avertissement, par des votes carrément hostiles parmi les 54 abstentionnistes. Verts et socialistes rebelles auront de plus en plus fortement la tentation de "tomber à gauche" pour, en cas de dissolution, tenter de convaincre leur électorat qu'ils ne sont pour rien dans l'échec de leur patron.

Saluons au passage l'excellente suggestion de Xavier Bertrand qui a déclaré attendre du futur président de l'UMP, pour peu ce parti existe encore dans quelques mois, qu’il refuse d’avance toute cohabitation avec François Hollande.

De trois choses l'une alors : soit Scooter 1er prend la menace au sérieux, écarte l’idée de la dissolution mais s'enfonce dans la paralysie, ne pouvant plus rien obtenir du parlement ; soit une crise de régime s'ouvre pour cause de vacance durable du gouvernement ; soit un traître doublé d'un masochiste accepte d'aller à Matignon pour s'y faire tailler en pièces au bout de quelques mois.

La conscience de la nécessité pour la droite d'aller le plus rapidement possible à l'affrontement avec le président ne cesse en conséquence de gagner du terrain. Ce qui protège encore Hollande est le délabrement de l'Ump, appareil qui ne tient plus que par ses élus locaux, aux rangs gonflés à l'occasion des dernières municipales. Valls a donc toutes les chances d'être le Premier et le Dernier ministre de François Hollande. Et, comme beaucoup de petits derniers, il peut se permettre beaucoup d'insolence.

2 - L’Allemagne toussera

Selon l'Office fédéral de statistiques Destatis, la production industrielle allemande a diminué de 1,8% en mai par rapport à avril, en données corrigées des variations saisonnières. Destatis a également révisé le chiffre d'avril, mois où la production industrielle a connu un repli de 0,3% alors qu'une hausse de 0,2% avait été annoncée précédemment.  

Le recul de mai est la troisième baisse consécutive de cet indicateur. Les analystes sont tous surpris et certains se demandent si la stagnation ne menace pas la première économie européenne, ce qui aurait naturellement des effets dépressifs sur les autres pays du continent. On va chercher l’explication dans la géopolitique, les troubles en Ukraine ou en Irak. La réalité est que le marasme des pays du Sud, France incluse, principaux clients des Allemands, finit par toucher l’économie germanique qui, d’une certaine manière, les cannibalisait. Peu à peu, les dernières raisons de croire en une reprise s’évanouissent.

3 - Limouzinzin

Pour faire plaisir à Ségolène, le Limousin ira se faire voir en Aquitaine. Elle n’en voulait pas. Ayrault, quant à lui, ne parvient toujours pas à rattacher les Pays de Loire à la Bretagne. Certains ex sont plus égaux que d’autres.

4 - Finance amie, au secours !

Mais où vont-ils trouver l'argent ? Il y a eu et aura près de 8 millions de départs dus à des fins de carrière entre 2010 et 2020, vient de révéler l'Insee. Ce chiffre englobe les retraites et les chômeurs dispensés de recherche d'emploi. La base industrielle de l'économie française s'érode chaque mois un peu plus, comme vient de le rappeler la hausse du déficit commercial. La dette publique atteint des sommets. Pourtant, l'évidence de l'effondrement accéléré du système d'assurance vieillesse ne suscite aucun commentaire du pouvoir. Il va décidément falloir supplier la finance amie de l'être encore davantage dans les années qui viennent. Mais les Sapin ne montent pas jusqu'au ciel.

5 - Rachida forfait

Elle n’a pas Free, elle n’a rien compris...

A lire de l'auteur de cet article : "Français, prêts pour votre prochaine révolution ?", de Serge Federbusch, publié chez Ixelles, 2014. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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