Macron en proie au vertige du favori ; Donald Trump : les mauvaises intentions vis à vis de l'Europe ; Front National : bienvenue aux énarques et aux enfants d'immigrés ; Penelopegate : les voisins à la rescousse de l'épouse de François Fillon....

Un vrai casse tête pour les news magazines, ce Penelopegate: les  contraintes du bouclage ne leur permettent pas de tenir leurs lecteurs au courant des derniers rebondissements de ce feuilleton dont nul ne connait le dénouement. Seul Marianne, en vente dans les kiosques le vendredi (- et déjà sous presse), ose " Comment l'après Fillon a commencé". Le mag qui lance " ça suffit, soyez transparents ! " (-à propos de l'argent!) , aux candidats  à la présidentielle dont le portrait figure barre le bas de la couverture. François Fillon est en couverture de Valeurs Actuelles qui titre en gros sur "l'épreuve du feu " , et en sous titre : " La mise à mort. Les officines. Sa riposte. Peut-il encore gagner? ". Cette brulante actualité a conduit Paris- Match à avancer  son jour de parution .Le mag a eu accès à la loge du candidat et de son épouse, dimanche dernier à la Villette. François Fillon tenant Pénélope  par l'épaule. Il la couve du regard, elle regarde au loin. "Ensemble, ils contre-attaquent "titre le mag qui ajoute, en plus petits caractères " 36 ans d'amour".

Après  avoir appâté d'innombrables fois le lecteur avec  "Ce qu'il a dans la tête", ou "Ce qu'il projette", et portraituré "l'incroyable Monsieur Fillon", le Point  s'interroge aujourd'hui à propos de Pénélope et François Fillon : " Qui sont-ils vraiment "? Le magazine qui affiche le portrait de Donald Trump en première page avec ce titre " Le choc de civilisation. Comment Trump fait basculer le monde ". Le portrait de Marine Le Pen occupe toute la couverture de l'Obs. Son visage est en partie caché par un post-it sur lequel est écrit " ce qu'elle ne vous dit pas "; le mag  consacre un numéro spécial au Front National .Il ne néglige pas le Pénélopegate pour autant, avec cette question qui revient partout "Fillon peut-il tenir"?

Rupture d'image

L'article  détaille " la rupture d'image dévastatrice.Fillon avait mis un soin jaloux à ne pas être associé à l'argent, comme un vulgaire Sarkozy. Le voilà soupçonné d'avoir confondu la politique avec une entreprise familiale. Une première rupture en entraîne fatalement une seconde. Où est le rapport entre l'homme qui honnit le people" et celui qui s'offre une entrée à l'américaine, main dans la main avec son épouse , au meeting de la Villette dimanche dernier ? Où est le rapport entre le Fillon qui affichait une moue dédaigneuse face à un Sarkozy avouant publiquement son amour pour Cécilia ou pour Carla et le Fillon qui lance un "Je veux dire à Pénélope que je l'aime" devant 15.000 personnes à la Villette? ". Le Point abonde dans ce sens en citant  son amie Roselyne Bachelot qui a dit un jour "En trente ans je n'ai jamais vu François poser sa main sur le genou de sa femme devant des tiers". Le mag n'en finit pas de s'interroger sur la personnalité du candidat de la droite.

La journaliste Laureline Dupont avait rendez vous avec lui mardi 24 janvier en fin d'après midi. Elle ignorait tout des révélations du Canard Enchainé, lui savait déjà tout et avait  même déjà tenu des réunions de crise avec son état-major. Et pourtant "devant nous il badine...C'est peu dire que François Fillon ne laisse rien paraître des tourments qui pourtant doivent l'agiter. N'a-t-il pas conscience à ce moment précis, de l'ampleur que va prendre l'affaire? Maitrise-t-il à merveille l'art de la dissimulation? Etrange, étrange M.Fillon , illisible imprévisible". Après cela on comprend mieux, comme l'écrit l'Obs, qu'en dépit des réunions avec son état-major " François Fillon a décidé tout seul de "lancer un véritable défi à la Justice en affirmant que " la seule chose qui l'empêcherait d'être candidat, serait d'être mis en examen. Sous-entendu : si vous le faites, vous prenez la responsabilité de détruire le candidat de la droite républicaine, et de faire le lit du front National. Un vrai coup de poker. Fillon a fait son coup seul. Comme souvent".

Pénélope, si loin de tout ça

Les reporters des mags sont tous allés à Sablé-sur-Sarthe pour tenter d'en apprendre plus sur Pénélope. "Omerta-sur-Sarthe"ose l'Obs. Les uns croient avoir toujours su qu'elle travaillait avec son mari, et qu'elle a toujours oeuvré dans son ombre. Les autres l'ont découvert tout récemment. Tous s'accordent pour décrire Pénélope Fillon comme une "femme adorable, fidèle, posée, discrète, pas du tout bling bling", passionnée de littérature mais qui aime surtout la vie à la campagne où elle monte à cheval. Marianne parle des "mères, elles, l’ont croisée des années à la sortie des écoles de ses enfants, saluant sans oser engager la conversation. Ou poussant son chariot, solitaire, au Centre Leclerc quand son mari Premier ministre choquait parfois en rejoignant leur domaine en hélicoptère". C'est clair, personne ne cherche à l'accabler.

Bienvenue chez Emmanuel

Alors, bien sûr, on s'interroge. L'affaire Fillon va-t-elle vraiment profiter à Emmanuel Macron ? L'Express pose carrément la question " Macron peut-il gagner ?". "Il fait  désormais partie du peloton de tête des candidats pour 2017. La chance le sert, mais pour que son pari sur la décomposition du système politique se confirme, il a encore une longue route à faire", résume le mag qui s'intéresse  aux nombreux ralliements dont bénéficie (?) le candidat "anti-système". Cité par l'Express un député pro-Macron déclare: "Ici ce n'est pas la fondation Bardot; on ne recueille pas les éléphants abandonnés". Pour le Point " la saison des vendages commence", avec la victoire de Benoit Hamon à la primaire de la gauche. Mais ce n'est pas portes ouvertes pour les investitures chez "En Marche". En fonction de l’avancée de la campagne, et de la car­tographie politique finale, l’équilibriste Macron va piocher plus ou moins à droite ou à gauche. Pas question pour lui de procéder à des ralliements collectifs. Le mouvement qui a lancé un appel à candidatures pour les législatives en a déjà reçu plus de quatre mille. Les critères de sélection sont stricts, on veut  éviter d'investir "les recalés" des autres mouvements politiques.

Et puis il y a la question du programme. Macron "est attendu sur le terrorisme et l'international" écrit l'Express qui souligne la difficulté de "gérer l'apport du PS sans s'aliéner les électeurs du centre-droit ... conjuguer le besoin d'autorité des Français avec son libéralisme qui n'est pas qu'économique". Pour Valeurs Actuelles qui s'interroge également sur la "présidentialité" d'Emmanuel Macron, note que " le macronisme est d'abord une méthode... le macronisme est un magnétisme bien plus qu'une idéologie scrupuleuse... plutôt de l'improvisation maline, doublée, il faut le relever, d'une baraka inter-sidérale: élimination du semi-clone Juppé, avènement de l'opposé Hamon, cataclysme pour le concurrent Fillon...."

Toujours à propos de Macron

- D'après l'Obs, la ministre du Travail Myriam El Khomri songerait également à rallier Emmanuel Macron. Elle n'apprécie guère que Benoit Hamon plaide pour l'abrogation de son texte. Elle a soutenu Manuel Valls pendant la campagne de la primaire et a un cas de conscience : soutenir un candidat qui condamne son oeuvre de ministre" ...En effet !

- L'Obs qui s'était déjà demandé comment Emmanuel Macron avait dépensé les 2,8 millions d'euros gagnés chez Rothschild, fait l'inventaire du patrimoine du candidat. Le mag précise que depuis que le candidat ne perçoit plus son traitement de ministre, le couple Macron n'a pu compter que sur les revenus de madame (-sa retraite et des revenus fonciers " pour un bien dont on ne connait pas la nature").

Trump adule son secrétaire d'Etat

Les chancelleries du monde entier sont plongées dans l'expectative à propos de la personnalité du Secrétaire d'Etat ( ministre des Affaires Etrangères) de Donald Trump. L'ancien patron de d'Exxon Mobil, Rex Tillerson, "peut-il calmer Donald Trump?" questionne le Point, effaré par les projets anti-européens du nouveau président américain, et qui cite un ambassadeur des Etats-Unis en partance de Bruxelles qui n'hésite pas à parler d'une "bande cinglés" à propos des nouveaux dirigeants américains. Trump ne dit-il pas à propos de l'euro que "cette monnaie est un problème. Elle est en voie de disparition et pourrait s'effondrer d'ici un an, un an et demi? de l'Union Européenne qu'elle a besoin d'un recadrage".

Pour le Point, "le Vieux Continent est sa nouvelle cible. Il entend bien s'attaquer à l'Union Européenne sur le plan économique et à l'Otan sur le plan militaire". Charmant programme qui consiste notamment" à profiter du Brexit pour favoriser commercialement le Royaume-Uni. Face au nouveau président américain, Bruxelles n'a pas encore trouvé la parade" et la Commission Européenne aurait même perdu sa voix en n'apportant aucune réponse à Donald Trump qui considère que Le Brexit est une chose " merveilleuse".

Marine Le Pen et les énarques

Dans son numéro spécial consacré au Front National, l'Obs  passe au crible les propositions économiques du parti de Marine Le Pen et note sans surprise qu'elles ne sont pas crédibles. Le mag explique aussi que le FN cherche à recruter chez les hauts fonctionnaires et que l'ENA " est devenue une terre de mission. La tâche n'est pas aisée" reconnait le mag qui évoque les Horace, un collectif informel regroupant les hauts fonctionnaires et cadres du privé qui souhaitent se rapprocher discrètement de Marine Le Pen. Son porte Parole s'appelleJean Messiha, 47 ans, né au Caire , (il) se flatte de ne pas être un Français de souche mais d'être le seul arabisant du FN. Après avoir été nommé coordonnateur du projet présidentiel de Marine Le Pen, il s'est mis en disponibilité du Ministère de la Défense. Chez les futurs hauts fonctionnaires, l'avenir du FN s'annonce plutôt prometteur. A Sciences-Po une section du front a été créée fin 2015 par David Masson-Weyl. Aujourd'hui conseiller régional du Grand-Est, cet aspirant énarque fait un stage au Conseil d'Etat, le saint des saints de la haute fonction publique".

Autre terrain favorable au FN, aussi curieux que cela puisse paraitre, les " enfants d'immigrés", qui accusent " la gauche de les avoir trahis". Exemple un ex-militant du PS  à qui "ses anciens camarades reprochaient d'être le Noir de service", et qui leur répond "le racisme, je l'ai vu autant à gauche qu'au FN. Sauf qu'à gauche, ce racisme est hypocrite .Il se drape de bonne conscience...". Aujourd'hui le FN a créé un collectif Banlieues patriotes "chargé d'aller faire les yeux doux à ces 1500 quartiers qui vivent au coeur de la fracture républicaine" ...

L'usine à alibi

L' Express a enquêté sur ces sociétés qui vous aident à fabriquer de faux alibis, "un curieux essor" note le mag qui détaille les activités de ces agences qui aident un conjoint adultérin à rentrer précipitamment de vacances où ils s'ennuient en rendant crédible une urgence professionnelle, un cambriolage... qui " aident à masquer des dépenses excessives en se faisant passer pour le banquier compréhensif, voire à produire de fausses factures d'un bolide pour un individu qui voulait " frimer" et qui a expliqué par la suite  que la voiture lui avait été volée. L'imagination est sans limites.

En Bref

Seize mètres linéaires... c'est la taille des archives de Séolène Royal (correspondance, revues de presse, photos, documents audiovisuels) que la ministre de l'Ecologie a confiées aux archives de la Fondation Jean-Jaurès (L'Obs)

-"L'abdication", le livre d'Aquilino Morelle, ex-conseiller de l'Elysée qui règle ses comptes avec François Hollande, ne connait pas le succès espéré. Seulement 4100 exemplaires vendus selon l'Institut Edistat. Double déconvenu, souligne le Point qui rappelle que Morelle était "un fervent soutien" d'Arnaud Montebourg. Ce dernier retourne en entreprise ...