Macron & Philippe : "Les demoiselles de Rochefort scénarisées par la Pravda"; Islamisme et Islam : Salman Rushdie appuie où ça fait mal; Corinne Lepage attaque (encore) François Bayrou ; Michel Onfray se paie la "mafia des journalistes"<!-- --> | Atlantico.fr
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Macron & Philippe : "Les demoiselles de Rochefort scénarisées par la Pravda";  Islamisme et Islam : Salman Rushdie appuie où ça fait mal; Corinne Lepage attaque (encore) François Bayrou ; Michel Onfray se paie la "mafia des journalistes"
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : Des ex-espions français parlent du vrai Bureau des légendes ; Alain Bauer, professeur de criminologie et "la twitterisation des cerveaux" face au terrorisme

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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A la veille des élections législatives, Le Point fait sa Une sur Macron sous le titre "Jupiter à l'Elysée" (même si la photo paraît bien banale et fort peu jupitérienne) et annonce dévoiler "Les coulisses du pouvoir sous Macron". L'Express a choisi, lui aussi, de mettre le président en tête de gondole. Le magazine alimente-t-il la "Macronmania" ou bien ne fait-il que la constater, avec sa Une rose, jaune, bleue, façon Podium, le magazine des jeunes relancé par Claude François dans les années 1970 ? En tout cas, l'hebdomadaire consacre près de 20 pages au phénomène Macron. On parle bien sûr de terrorisme islamique avec Valeurs Actuelles en Une sur la menace sur la France, et l'Obs qui donne la parole à l'écrivain Salman Rushdie qui parle de "notre stupide aveuglement" face à l'islamisme tandis que Gilles Kepel revient sur la tolérance coupable de la Grande Bretagne, qui croyait ainsi échapper au terrorisme islamique avant de tomber de haut en quelques semaines.

Les femmes "éprouvent de la gratitude" pour Macron

Pour Gilles Lipovetsky, philosophe et sociologue, il y a un élément déterminant qui explique la Macronmania évoquée par l'Express. : les femmes ont de la gratitude pour lui... : "on ne saurait passer sous silence" un "ressort puissant de la macronmania: en raison de son âge -à peine 40 ans- et de l'âge de sa femme -24 ans de plus que lui-, Emmanuel Macron a noué avec des millions de femmes une relation particulière, comme aucun président avant lui; je crois qu'elles éprouvent de la gratitude pour cet homme qui a épousé une personne qui est son aînée. Cet élément subjectif est, à mon avis, déterminant." 

On ne sait pas si madame Gaël Tchakaloff, a de la gratitude pour Macron, mais elle raconte, dans Le Point, sur sept pages, ses premières semaines au pouvoir. Elle aime les formules : "Emmanuel Macron-Edouard Philippe c'est 'Les demoiselles de Rochefort scénarisé par la Pravda" En tout cas "Aujourd'hui, le Président et le Premier ministre se parlent plusieurs fois par jour, se voient quasi quotidiennement" et "plusieurs conseillers techniques sont partagés entre l'Elysée et Matignon".

La "plume du Président"

"Ex-communicant, mélomane et auteur d'un essai sur Saint-Exupéry, Sylvain Fort est devenu l'un des conseillers les plus influents d'Emmanuel Macron" raconte Le Point sur trois pages plutôt dythirambiques, qui tartinent sur sa culture sa commande d'un disque de Puccini sur Amazon, et le fait qu'il ai défendu l'enseignement du grec et du latin dans l'hebdomadaire Valeurs Actuelles.

Corinne Lepage se paie Bayrou

Dans Valeurs Actuelles, Corinne Lepage ne mâche pas ses mots à propos de François Bayrou : "J’ai trouvé logique que François Bayrou, qui a soutenu Emmanuel Macron, entre au gouvernement. Mais la présence de Marielle de Sarnez surreprésente le MoDem. Je ne suis pas persuadée que la chancellerie ait été le ministère le plus opportun à attribuer à François Bayrou… J’ai également trouvé absolument scandaleux l’accord d’appareil qui a eu lieu entre En Marche et le MoDem et tout à fait inadmissible le nombre de circonscriptions qui lui ont été donné, au détriment de mouvements qui avaient rejoint beaucoup plus tôt comme celui de Jean Arthuis, de Jean-Marie Cavada, ou CAP21". 

Et Lepage rappelle cruellement que Bayrou a  "a twitté très vite pour soutenir Marielle de Sarnez … Un Garde des Sceaux n’a pas à faire cela. Surtout quand il prend soin de lire en conférence de presse les dispositions du code pénal qui excluent une intervention directe du Garde des Sceaux" Elle ajoute "Je comprends l’irritation des magistrats. Autant je peux comprendre que le ministre de la Justice ne veuille pas intervenir dans une affaire personnelle, comme pour l’affaire de Ferrand, autant je comprends mal le deux poids deux mesures."

Bayrou a-t-il pensé en préparant sa loi aux "agents doubles du Palais Bourbon, à la fois assistants parlementaires et lobbyistes" ?.. Un mélange des genres qui perdure malgré les scandales récents" selon les "révélations" de l'Obs.

Onfray : connivence politiques-journalistes

Parmi la vingtaine de pages du dossier Macron de l'Express,, cinq sont consacrées à l'omniprésent Michel Onfray, qui répond à une nouvelle interview, après les Unes des hebdos de la semaine dernière, et son débat avec Gaspard Koenig dans Le Point. Onfray livre, dans l'Express, une analyse croustillante du deuxième tour de l'élection présidentielle : " il fallait que les Français croient qu'ils n'avaient plus le choix qu'entre le fascisme de Marine Le Pen et l'antifascisme d'Emmanuel Macron, ou bien encore, ce qui paraît plus parlant -et ce fut la stratégie des communicants de notre actuel président à destination des "salauds de pauvres"-, entre une descendante de la division "Das Reich", qui a ravagé Oradour-sur-Glane, et l'arrière-petit-fils du général de Gaulle..." 

Ironie de l'histoire dans l'Express qui fait sa Une sur Macron, Onfray critique "Les médias dominants" qui "s'emballent pour Macron car il lève un tabou: avec lui, on peut enfin défendre des idées de droite tout en se croyant de gauche". Le philosophe ajoute "Enfin, avec Macron, le giscardisme qui triomphe depuis 1983 n'est plus une maladie honteuse dans la presse libérale de "gauche" subventionnée par l'Etat. Macron, c'est le fils naturel de Giscard pour l'économie et de Mitterrand pour l'aspiration à être de Gaulle, de quoi réconcilier pas mal de fabricants d'opinion."

Et partant de l'affaire Ferrand, Onfray dénonce la connivence qui, selon lui, relie politiques et journalistes : "il existe nombre d'élus qui ne sont pas corrompus et qui paient les pots cassés par ceux qui relèvent d'une mafia bien connue des journalistes -mais pas toujours des électeurs, à qui on ne dit pas tout, solidarité de gens de pouvoir oblige..."

La presse française aux ordres "apanage des régimes non démocratiques"

Onfray conclut en s'en prenant aux médias en général : "90% des quotidiens nationaux appartiennent à 10 milliardaires, qui possèdent également des télévisions et des radios rassemblant respectivement 55% et 40% des parts de marché... Une presse aux ordres, comme chez nous, c'est l'apanage et la signature des régimes non démocratiques."

Hanouna "poupée gonflable du capital"

Puis c'est le coup de griffe final : "Je disais qu'Hanouna était une poupée gonflable du capital et qu'il se dégonflerait le jour où le capital déciderait de lui trouver un remplaçant, quand il deviendrait moins rentable -ce qui ne peut pas ne pas arriver, avec l'âge, la concurrence de plus trivial que lui, ou bien, comme aujourd'hui, le dérapage qui conduit du remplissage de slip avec des nouilles au cynisme homophobe, en passant par les attouchements sexuels par contrainte et surprise à deux reprises. " Le CSA a entendu Onfray ? En tout cas il a décidé mercredi de sanctionner la chaîne d'Hanouna en le privant temporairement de publicité. Le "capital" frappé au porte-monnaire là où ça fait mal ?

On ne joue pas avec les djihadistes

"La Grande-Bretagne a considéré que s'appuyer sur des islamistes, c'est garantir la paix sociale. Elle a choisi de faire une série d'accomodements raisonnables, en même temps qu'elle a exercé une forme d emanipulation. Ainsi, le maintien de la cohésion dans les quartiers a été trop souvent dévolu à des responsables communautaires. On a toléré l'instauration de sharia councils, de tribunaux islamiques dans certains quartiers de Birmingham, où vivait Khalid Masood, l'auteur de l'attentat de Westminster. Les Britanniques ont pensé que cette approche les mettrait à l'abri de ces attaques." constate Gilles Kepel.

Kepel souligne aussi que le dispositif français anti-terroriste, souvent critiqué, s'est mis en marche avec une certaine efficacité, d'où le ralentissement des attentats de masse, depuis l'été dernier. Il est centralisé, mais cela paraît préférable à Kepel, qui souligne la situation en Grande Bretagne où il y aurait 43 services de police concurrents dans ce domaine, et avec l'Allemagne où chaque Land a son propre service anti-terroriste...

Un deuxième article de l'Obs, un reportage de 3 pages parle des "limites du modèle anglais". L'écrivain (il est né à Bombay) Salman Rusdie parle clairement " Je suis en désaccord fondamental avec ces gens de gauche qui font tout pour dissocier le fondamentalisme de l'islam. depuis cinquante ans, l'islam s'est radicalisé." Il ajoute "C'est très bien de rappeler que la plupart des musulmans ne sont pas des extrémistes. Il était également vrai que la plupart des Russes n'étaient pas partisans du Goulag, ou que la plupart des Allemands n'étaient pas dez nazis. Porurtant, l'Union soviétique et l'Allemagne htlérienne ont bien existé. Ainsi, lorsqu'une déviance se grandit à l'intérieur d'un système, elle peut le dévorer, et tel est ce que se passe avec le fondamentalisme en islam."

Militaires au Trocadéro sur fond de tour Eiffel, militaires dans une rue de Paris, Valeurs Actuelles a enquêté "au coeur de nos services de renseignement" et a eu le temps d'insérer un encadré sur l'attaque d'un policier devant Notre-Dame. L'hbedo parle d'une cellule appellée Allat, à Levallois Perret, siège de la DGSI où 'tout le monde partage tout' indique uen source bien placée". Nonne nouvelle, on a tant parlé de guerre des services... Alain Bauer, professeur de criminologie dit qu'il y a "des cibles possibles sur tout le territoire" ce qui n'est pas une surprise. Plus incisif il évoque "la twitterisation des cerveaux" qui "a supprimé la perspective et favorisé l'instant".

"Le djihadisme prospère car nous sommes faibles" assène dans l'interview de Valeurs Actuelles, Jaime Mayor Oreja, ministre espagnol de l'Intérieur de 1966 à 2001

Le "Hitler birman"

Assez des élections et de l'Hexagone, lisez l'article de l'Express sur le "Hitler birman" le moine boudhiste connu pour ses prêches islamophobes. L'Express a déja parlé de lui en 2013 en le qualifiant de "Ben Laden boudhiste". Et le magazine écrivait aussi en 2015 : "Recevant l'AFP dans son fief de Mandalay, la deuxième ville du pays, le moine le plus célèbre de Birmanie explique passer ses nuits sur son ordinateur, à diffuser sur les réseaux sociaux les images des violences commises à travers le monde par les terroristes islamistes".  L'hebdo, dans son numéro de cette semaine, ajoute quand même qu'en 2017 "Malgré son succès" Wirathu ne représente touetfois qu'un courant minoritaire" mais attention "il veut désormais créer un parti politique".

Des ex-espions parlent

Si le Bureau des légendes, la série diffusée sur Canal+, vous passionne, vous aurez peut-être envie de lire le livre Les Guerriers de l'ombre, de Jean-Christophe Notin qui répond aux questions de l'Express sur les 13 anciens de la DGSE qui parlent de manière anonyme dans son ouvrage : "Leur volonté première est de parler de la réalité de leur travail, de le sortir des fantasmes sur ces agents secrets qui déstabiliseraient les gouvernements étrangers ou des polémiques sur les 'tueurs de la République' ".

Notin les présente : "Civils ou militaires, âgés de 40 à 70 ans, ils ont arpenté toutes les zones de crise ces vingt dernières années, de l'Asie à l'Afrique, en passant par le Moyen-Orient, certains au service action, d'autres en poste à l'étranger et, pour la plupart, au sein de ce qu'ils ont rebaptisé le "service clandestin". La DGSE, en effet, est l'un des rares services de renseignement au monde à recourir de manière intensive à la clandestinité -avec les Etats-Unis, la Russie, le Royaume-Uni ou Israël. Ces agents opèrent souvent dans les régions les plus hostiles en se dissimulant sous de fausses identités."

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