Revue de presse des hebdos
Macron : le président qui veut que ses collaborateurs dorment aussi peu que lui (impétuosité ou maltraitance ?) ; La droite atteinte par le syndrome du disque rayé ; Monsanto et son armée de lobbyistes face aux malades du glyphosate
Et aussi : la start-up française qui fait survivre la peau humaine pour des essais de produits cosmétiques ; sans oublier les gaffes de Schiappa
Gilles Klein
Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.
Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.
Emmanuel Macron est-il "le loup qui ne dort jamais" comme on surnommait Baden Powell, le créateur des scouts ? En tout cas, selon l'Express (qui consacre 18 pages au comportement du chef de l'Etat) : "Le sommeil est devenu un mode de sélection des collaborateurs par le chef de l’Etat. L’heure n’est plus aux visiteurs du soir de l’ancien monde; place aux oiseaux de nuit." Et "Un proche confirme : « Je le connais depuis 2009, il dort très peu, et maintient ce rythme sans efforts. » Quand il était ministre de l’Economie, il lui arrivait de sortir de l’Assemblée à 7 heures du matin, après une nuit de travail sur sa loi « croissance et activité ». Il préférait alors marcher dans Paris, suivi par sa voiture, pour réfléchir, créer une pause au milieu des obligations." Le travail de nuit, les SMS nocturnes du président à son Premier ministre sont devenus naturels. Une routine. Un membre de cabinet qui a connu d’autres gouvernements constate : « J’ai perdu une heure de repos. »
Le cigare de Macron
Par ailleurs, l'Express souligne "il arrive que le président de la République fume le cigare dans son bureau. C’est l’Elysée qui le confirme, alors que des conseillers du palais (du temps où le président n’était que secrétaire général adjoint) et de Bercy témoignent également en ce sens. Le président est discret sur cette pratique hautement symbolique – il n’existe pas de photo."
Christophe Castaner réagit : "Quand vous êtes président, secrétaire général de l’Elysée, chef de gouvernement ou ministre, vous n’êtes pas censé dormir. Il faut accepter la règle qu’on vous envoie un message à 1 heure du matin et qu’on doive y répondre à 3 heures. A une époque, je mettais mon portable sur silencieux la nuit. Je ne le fais plus. Mais Emmanuel Macron ne m’a jamais engueulé parce que je n’avais pas répondu dans les deux heures à un SMS envoyé à 3 heures."
Macron toujours en retard
Avec son déplacement à Toulouse, le 12 septembre dernier, selon l'Express : " le chef de l’Etat bat tous ses records. Son agenda annonce un retour à Paris à 15heures. Il se fera à 18 heures. Explication ? « Le président estime que c’est son devoir de prendre du temps avec les gens », dit-on à l’Elysée. La visite d’un centre d’hébergement des femmes isolées dure une demi-heure de plus que prévu. La déambulation place du Capitole passe de 20 à 45 minutes. Un de ses proches affirme : « Il peut être attendu, rien ne le fera bouger tant qu’il n’a pas convaincu, écouté. »"
Macron et Paul Ricoeur
Pendant la campagne pour l’élection présidentielle, on a prétendu qu’Emmanuel Macron exagérait après coup sa proximité et sa complicité avec le philosophe Paul Ricoeur. En fait, elle aurait bel et bien existé. Photos à l'appui, l'Express revient sur l'affaire (3 pages) et cite le livre de l’historien François Dosse, Le Philosophe et le Président (Stock) : " Dosse est celui qui a présenté le jeune Macron à l’auteur de Temps et récit. Dans ce livre on trouve "minutieusement documentées l’intimité véritablement maïeutique de Ricoeur avec son assistant ainsi que leurs longues discussions dans la pénombre des Murs Blancs, à Châtenay- Malabry." L'Obs évoque lui aussi, très brièvement cet ouvrage.
La droite face à Macron
"Ceux qui résistent à Macron (sans être mélenchonistes ou lépenistes)" Etrange titre peu clair pour la Une du Point. Le visuel fait penser à une couverture d'Astérix, où Macron jouerait le rôle des Romains, face à l'unique petit village de la droite traditionnelle qui essaie encore de lui résister avec le quatuor Bertrand, Pécresse, Baroin, et Wauquiez. L'accroche en page intérieure est nettement plus claire "Comment la droite peut-elle s'opposer à un président libéral ?"
La citation attribuée à Laurent Wauqiez est aussi claire : "Recréer une droite bobo métropolitaine, c'est filer les clés du camion à Macron". Macron qui veut réformer à tout va et relancer l'Europe. En attendant "face à ce grand chantier libéral, le PS vacillant et les Républicains restent bouchée bée."
Selon l'agrégé de philosophie François Bellamy "la droite souffrirait du syndrôme du disque rayé" et n'a pas su adapter sa réflexion et son discours "au monde nouveau pris d'assaut par le chef de l'Etat." Et pour Brice Couturier : "Les partis traditionnels sont comme des canards au cou coupé, ils marchent encore mais ils sont morts." Pour Baroin qui publie "Une histoire de France par les villes et les villages" considère que "le macronisme est une vision verticale de l'Etat, mais sans moyens". Et ajoute "Si l'objectif est de rivaliser avec Mélenchon et Le Pen pour savoir qui sera le meilleur opposant, Macron est là pour dix ans".
Baroin revient sur la manifestation organisée par Fillon au Trocadéro le 5 mars. Il dit qu'il y a été "car je souffrais pour cet homme avec qui j'avais aimé travailler quand il était Premier ministre... Cétait normal d'y aller ... mais avec l'idée qu'il partait." et ajoute qu'il était persuadé que Fillon allait organiser de manière intelligente la transition pour un candidat qui porte nos valeurs et défende notre camp"
Debré contre Wauquiez
"Est-ce Laurent Wauquiez que vous visez avec l'expression "droite radicalisée" ? demande Le Point à Jean-Louis Debré (qui lui aussi publie un livre où il parle de "la démarche d'un petit caïd" de Sarkozy qui s'en va après l'avoir menacé le 3 octobre 2000) Debré répond à propos de Wauquiez : "Oui car il excommunie tous ceux qui sont différents et prône l'illusion d'une vraie France. Il y aurait pour lui, si je comprends bien, une vraie France et une autre".
Marianne contre Wauquiez
Bayrou-Sarnez, tandem en pente raide
Titre cruel dans l'Express qui précise que certains "ne peuvent s’empêcher de voir en François Bayrou et Marielle de Sarnez un frein à la recomposition du centre. L’UDI a beau avoir repris sa liberté vis-à-vis des Républicains, personne n’imagine sérieusement les frères ennemis d’hier, les Lagarde, Morin et consorts, capables de cohabiter à nouveau avec le duo à la tête du MoDem. Entre eux, demeure un passé qui ne passe pas".
Schiappa, on la voit partout
La secrétaire d'Etat à l'égalité femmes/hommes, Marlène Schiappa "a le plus petit des portefeuilles, pourtant on la voit partout" estime l'Obs qui fait son portrait sur 3 pages en soulignant qu'elle a un budget "riquiqui" avec 0,0006% du budget total.. Elle "adore jeter des pavés dans la mare... quitte à faire des gaffes ou à créer la polémique. Par ailleurs "elle écrit très vite, tout le temps, de jour, de nuit, de tout 34 ans et 15 livres à son actif." Et un conseiller ministériel aurait déclaré à l'Obs : "Dans un gouvernement aussi ennuyeux que la pluie, elle sort un peu du lot au moins".
L'Obs évoque des tweets qui la confodent publiquement "quand elle qualifie rageusement de fake news une information, pourtant confirmée le lendemain même au Journal officiel, sur la baisse du budget de son secrétarait.
"L'Islamisation française"
Valeurs consacre sa Une à "Partition" un livre du journaliste Alexandre Mendel : "À Trappes, Saint-Denis, ou encore Sevran, la mixité n’est plus la règle, elle est l’exception, écrit Mendel. On enferme ses enfants dans des écoles coraniques, où on leur apprend, à coups de hadiths, à haïr l’Occident et à ne vénérer que l’islam des ancêtres. On ne se marie plus que religieusement, on vit sa polygamie, on répudie les femmes, dans le dos de la République. » La situation n’est guère plus enviable dans le monde du travail. Avec minutie et force exemples, l’auteur tient la chronique implacable de cette sécession islamiste. Une partition géographique, culturelle, que rien ne semble devoir contrarier. Et pour cause. Le nombre des victimes de l’islamisme se porte, après l’attaque terroriste de Marseille, à 241 morts, sans que jamais le pouvoir n’ait saisi l’opportunité de tordre le cou à l’islam intégriste. « En 1939, on ne voulait pas mourir pour Dantzig. En 2017, on ne veut pas mourir pour récupérer La Courneuve! » écrit en préambule Mendel."
Bref : "Partition géographique, partition culturelle. Partout, des petits califats se sont établis dans notre pays. Ces territoires perdus de la République sont des territoires abandonnés à l’islamisme".
Le ton est différent, la Une aussi, mais Marianne en veut aussi à "Ceux qui ne veulent pas voir" car "'Islamisme avance, le terrorrisme frappe partout" sans oublier "Les complices aveugles, cette gauche à la botte des intégristes" plus "L'Etat défaillant, Gérard Collomb, le boulet du gouvernement" et "Les barbares à l'assaut, la guerre des couteaux de Jérusalem à Marseille".
Le ministre grec humilié
L'Obs a rencontré Yanis Varoufakis, qui raconte ses souvenirs de ministre des Finances négociant une aide face à dette grecque dans un livre de mémoires. Deux exemples de ce qu'il a du subir à cette époque. Il est reçu par le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble le 8 juin 2015 qui sort une poignée d'euros en chocolat de sa poche : "C'est un cadeau que m'ont fait des écoliers allemands. mais je leur ai dit que j'allais les offrir à mes homologues grecs pour calmer leurs nerfs." Les pièces ont foindu dans la poche du Grec. Deux mois plutôt, il est reçu par Obama quiNous avons parmi nous le ministre des Finances grec. Et si j'allais le voir pour lui emprunter de l'argent, les amis ?"
Info originale, dans l'Express avec "Genoskin, la start-up qui donne cher de notre peau" La société a été fondée en 2011 par Pascal Descargues, ex-chercheur en maladies génétiques de la peau au CNRS de Toulouse et à San Diego, en Californie "« Auparavant, pour mes expériences, j’utilisais des souris. Or la peau animale est très différente de la nôtre, et les résultats de mes recherches n’étaient pas pertinents. » Il a donc mis au point des kits étanches constitués de fragments de peau conservés dans un récipient qui apporte les nutriments nécessaires au maintien de leurs propriétés durant une semaine"
Ses kits "vendus 3600 euros l’unité, sont destinés pour 60 % aux laboratoires pharmaceutiques (LEO Pharma, Allergan), pour 30 % aux géants de la cosmétique (LVMH, Dior, L’Oréal) et le reste à l’industrie chimique (Unilever) afin de tester la toxicité de leurs produits." Une réussite de la France qui gagne pour nous donner de l'optimisme ?
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