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Le Nicaragua se dote d'un nouvel intinéraire : la "Route du café".
Le Nicaragua se dote d'un nouvel intinéraire : la "Route du café".
©Peplum

Grand large

Produit phare de l’Amérique centrale, le café est devenu une thématique gastronomique, culturelle et luxueuse du tourisme au Nicaragua. Une exploration relevée des secrets du tabac, pâtisseries et autres trésors traditionnels artisanaux.

Quentin Desurmont

Quentin Desurmont

Président fondateur de Peplum, créateur de voyages sur-mesure de luxe, Quentin Desurmont agit activement pour l’entreprenariat. Il a fait partie de la délégation du G20 YES à Moscou en 2013 et  à Mexico en 2012, est membre de Croissance + et des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. Quentin contribue aussi à l’émergence du tourisme de luxe en Europe, il est membre de Traveller Made.

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Pour en savoir plus sur le Nicaragua, rendez-vous sur le site de Peplum.com

Au Nicaragua, on connaissait déjà la « Route coloniale », la « Route des volcans », la « Route de l’eau », ou la « Route des cigares ». Cette année, le pays se dote d’un nouvel intinéraire : la « Route du café ». Du sud au nord, ce parcours inédit permet d'aborder l'Amérique centrale sous un angle à la fois gastronomique, écologique et culturel. Mais également luxueux, la café du Nicaragua étant l’un des plus prisés du monde.

A Matagalpa, l’initiation commence dans un large bâtiment en chaux retraçant, en cinq salles, l’histoire et le processus de fabrication du café nicaraguayen. D'allure modeste, le Museo nacional del Café jouit pourtant d'une richesse surprenante. On a l'impression de se promener dans un préau d'école orné de banderoles et de dessins de style naïf ; une authenticité où se cristallise pourtant le charme des lieux. Au-delà du café, il y a les costumes traditionnels rouges et blancs des Indiens d'Amérique, exposés sur des mannequins en tissu dans des vitrines soigneusement lustrées, des documents d'archives fixés sur fonds bariolés, des films exposant les difficultés économiques que rencontre la région depuis le changement de millénaire. Une visite qui donne soif.

Rassasié d'informations, on rêve d'une dégustation de grands crus nicaraguayens. Or, nul endroit ne se prête plus à cette expérience que Jinotega, la « capitale du café » au Nicaragua. Campée dans une vaste vallée bordée de sommets volcaniques, cette ville aux multiples ressources produit plus de 80 % des stocks caféinés du pays. Si les récoltes transitent entre les différentes fabriques du département, certaines atterrissent au marché ouvert de la place principale de Jinotega. Il suffit de plonger sa main dans un sac de grains en toile brute pour s'immerger dans l'atmosphère locale. Aux divers arômes de café se mêle l'odeur du tabac chaud. Un homme marqué par le temps sourit tout en savourant son cigare. Un rire éclate depuis le stand de légumes. La marchande de fruits abonde dans le sens de la bonhommie.

La prochaine étape mène vers Estelí, au nord-ouest, où résident les plus beaux parcs naturels du pays. Le souvenir des miasmes de tabac brûlant donne envie d'en savoir plus sur le mode de fabrication des cigares. Par chance, les usines ne manquent pas dans les environs. Chacune, paraît-il, procède de la même manière. C'est donc avec joie et curiosité que l'on contemple les feuilles sécher sur des planches de bois poncées à l'extrême. Viennent ensuite le tri, de catégorie en catégorie, et la mise en paquet sur un plan de travail métallique. Impératif catégorique – d'où l'air sévère que revêtent soudain la plupart des ouvriers - : les emballages sont humidifiés, les feuilles déveinées, lissées, roulées avant d'être lustrées à l'aide d'un vernis naturel. Enfin, on migre vers une autre pièce où les cigares, à la veille de leur mise en circulation, se voient pressés et augmentés d'une dernière couche de tabac ; une finition qui en renforce le goût. Tandis que les fumeurs se croient au paradis, les autres poumons tolèrent la fumée ambiante pour la douceur de son parfum.

Rien de tel qu'une bonne pâtisserie pour accompagner sa boisson chaude. Les meilleures se trouvant a priori à Somoto, quatrième étape de la Route du café. Parmi les fabriques les plus prisées du département de Madriz, Delicias del Norte fait l'unanimité. Couronnée de nombreux prix, cette entreprise familiale se spécialise dans la production de rosquillas, biscuits traditionnels à savourer avec une tasse de café tiède. Étant donné la forte demande, on ne peut que se réjouir d'obtenir une place pour visiter l'établissement et apprendre la recette d'un met typiquement nicaraguayen. Première étape : laver, trier, peser et moudre les grains de maïs qui finissent par être mélangés avec un fromage blanc « fait maison ».  De cette pâte résultent entre 6 000 et 15 000 galettes par jour. Cependant, le plus impressionnant demeure la récolte des épis. Les quelques Nicaraguayens assignés à cette tâche creusent, épluchent et coupent les produits de la terre avec une concentration qui impose l’admiration.

On poursuit sa route, avec de quoi s'empiffrer dans la voiture. À défaut de pouvoir se limiter à un buñuelo, une espèce de beignet riche en sucre et en huile, on décide finalement de se laisser aller. À la première station essence, on se jette sur les Maduros en gloria, ces bananes rôties nappées de caramel.  

On fait le plein, cuillère en main, jusqu'à Nueva Segovia, ultime escale de ce parcours unique. Et plus précisément à Ocotal, capitale de ce dernier département chargé d'histoire. C'est la troisième colonie espagnole du Nicaragua. Contrairement à son étymologie qui suggère une économie basée sur le bois - ocote signifie pin en espagnol -, Ocotal occupe une place cruciale dans le commerce de café au Nicaragua. Au point, chaque année, de rendre hommage à sa principale source de revenus.

Le meilleur moment pour un tel voyage : le mois de mars, marqué par la Semana del Café, la semaine du café, qui traverse le printemps nicaraguayen. L'occasion pour toutes les fabriques alentour de présenter leurs produits et pour tout un chacun de goûter les meilleurs crus du pays.

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