Le Point résout l’énigme du bronzage de Macron, L’Express potasse sur celle du silence de Baroin; Tests : la France 30e sur 35 pays de l’OCDE; Ces 10 milliards gaspillés chaque année en médicaments inutiles; Europe, solidarité : quelques grammes d’espoir<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue de presse des hebdos

Faute d'avoir consommé, des Français riches d'économies.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Emmanuel Macron trop bronzé ?

"Pas une apparition d’Emmanuel Macron à la télévision sans que l’on s’interroge : pourquoi est-il aussi bronzé ?" note Le Point, qui donne la réponse à cette importante énigme. "Un visiteur du soir a son explication : « Il a bossé et déjeuné pendant un mois et demi sur la terrasse de l’Élysée. » Pour travailler, lire ses notes et ses dossiers, le chef de l’État s’est installé durant le confinement dans le parc de l’Élysée, baigné de soleil."

François Baroin silencieux

Si vous cherchez François Baroin, n’allumez pas votre télévision, ne branchez pas votre radio, ne surveillez pas les réseaux sociaux. note l'Express. Le président de l’Association des maires de France  "qui – excepté une interview au Figaro le 30 avril – a choisi de garder le silence depuis le 15 mars, jour du début du confinement. « Je suis très concentré sur ma mission de maire, qui est de protéger la population », accepte-t-il exceptionnellement de confier à L’Express". Bref : "Sur la gestion gouvernementale de la crise, il se refuse aux critiques. Pas son rôle, jure l’ancien ministre de l’Économie. Pas le moment non plus". 

Pour l'Express ce silence "risque de renforcer les doutes sur son appétit élyséen." Et " Au sein des Républicains, la réserve du Troyen inquiète." Et " « Vous y avez déjà cru, vous, à l’hypothèse Baroin ? » grince un ténor de LR. Ceux qui le soutiennent ont le blues."

France : la pagaille des tests

"Le gouvernement mise sur 700 000 tests par semaine pour identifier puis isoler les malades (tests PCR avec un écouvillon dans le nez pour dépister si vous êtes positif le jour du test). Mais jusqu'à présent, pris entre une bureaucratie tatillonne et des choix contradictoires, l'État est encore loin d'atteindre cet objectif" constate l'Obs (3 pages), en parlant des tests PCR. "La France accuse d'ores et déjà un inquiétant retard. Elle détient le quasi-record mondial des pays qui dépistent le moins. Sur 35 États passés au crible par l'OCDE, notre pays arrive en 30e position." Le 27 avril, Olivier Véran avançait un chiffre : 270 000 tests par semaine. "Mais, le même jour, la direction générale de la Santé (DGS), que nous avions interrogée par e-mail, en déclarait 115 000. Une différence de 134% !

De plus la France laisse de côté les tests sérologiques qui présentent pourtant l'avantage d'être moins chers (de 10 à 15 euros l'unité), plus simples d'utilisation (une piqûre sur le doigt suffit) et beaucoup plus rapides (quinze minutes) que ceux réalisés en laboratoire. Fin mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, assurait d'ailleurs que ces tests seraient un pilier de la stratégie de déconfinement, et qu'il venait d'en commander 2 millions. Depuis le gouvernement a changé d'avis parce qu'il y aurait : "trop d'incertitudes sur leur fiabilité et l'existence systématique d'une immunité.»

Jusqu'à nouvel ordre, les tests sérologiques ne seront pas remboursés par la Sécurité sociale. un conseiller du ministère de la Santé le justifie dans l'Obs "Notre crainte, se justifie, c'est que les gens qui présentent des anticorps se croient immunisés et ne respectent plus les mesures de distanciation sociale".

Alain Calvo, cofondateur de la société bretonne NG Biotech, cité par l'Obs s'agace de voir les autorités opposer tests PCR et tests sérologiques : « En réalité, les deux techniques sont complémentaires, parce que les tests sérologiques permettent de détecter les personnes asymptomatiques, dont la charge virale a baissé mais qui présentent encore un risque de contamination ».

La France malade du médicament

Le Pr Bernard Bégaud, pharmacologue à l’université de Bordeaux, a consacré plus de trente-cinq ans au médicament. Il admire les progrès en matière de santé faits depuis 120 ans grâce aux médicaments. Mais dans son livre, récemment paru " La France malade du médicament" il estime que « l'usage injustifié ou non conforme représente chaque année dans notre pays, et dans l’indifférence presque générale, un gaspillage de l’ordre de 10 milliards d’euros » remarque Le Point.

Dans ce chiffre, selon Bernard Bégaud, il y aurait "6,54 milliards d’euros, soit 20 % de la dépense pharmaceutique nationale, qui correspondent à l’achat de médicaments inutiles ou trop coûteux, à des traitements trop prolongés, sachant que les études font état de 10 à 50 % d’usage non justifié."

Optimisme pour l'Europe ?

Niall Ferguson, senior fellow à la Hoover Institution dans Le Point (4 pages) est optimiste face à l'Union Européenne : " Beaucoup de commentateurs, ceux-là mêmes qui annonçaient la fin de l’UE en 2012, au plus fort de la crise grecque, sont négatifs à son égard. Je suis, depuis longtemps, eurosceptique sur la question de l’union monétaire, selon moi une erreur majeure. Mais, d’un point de vue géopolitique, l’Europe est toujours viable. Elle a d’ailleurs été paradoxalement renforcée par le départ du Royaume-Uni, l’obstacle principal à sa fédéralisation. S’il en faisant toujours partie, l’UE n’aurait pas pu réagir à la pandémie comme elle le fait aujourd’hui, car le gouvernement britannique l’en aurait empêchée".

Le nouvel âge de la solidarité

Pour Marcel Gauchet nous sommes en plein dans un nouvel âge de la solidarité  comme il l'explique dans Marianne (2 pages) : "Nous vivons dans les premières sociétés de l’histoire qui ont pu sacrifier leur fonctionnement normal, et en particulier leur production de richesses, avec des conséquences qui vont être gigantesques, pour un nombre somme toute très limité de malades à l’échelle de leur population globale. Cela montre à quel point ce principe de solidarité était entré dans les têtes et dans les mœurs. Cela pourra donner lieu à quelques développements supplémentaires, mais l’essentiel est d’ores et déjà acquis."

Faute d'avoir consommé, des Français confinés sont riches

L'État dépense sans compter et s'endette de manière spectaculaire, mais Le Point se demande si Macron va "vraiment nous tirer de là ?" (6 pages) Par contre, les Français sont riches souligne Xavier Ragot de l'OFCE: " Privés de la possibilité de dépenser normalement pendant le confinement et protégés par les mesures gouvernementales – leur revenu disponible n’a baissé que de 5 % selon l’OFCE –, les Français ont accumulé une énorme épargne. « Les ménages sont riches, même s’ils ne le savent pas encore »". L'Express parle d'une économie de 70 milliards d'euros... Donc « À ce stade, je pense qu’il ne faut pas faire de relance généralisée. Ce n’est pas la priorité. Mais il faut prendre des mesures sociales ciblées sur les plus précaires » note l'économiste Philippe Martin.

Sans oublier qu'il "faudra donc bien un jour payer la facture de la crise. Le concours Lépine des idées est déjà lancé : prélèvement ponctuel sur le patrimoine, retour de l’inflation, maintien durable de la faible rémunération de l’épargne, hausse des impôts…"

Les médecins ont pris le pouvoir

"Médecins et professeurs se doivent d’avoir réponse à tout, sur le travail ou l’école, sur les vaccins ou les masques. Certains sont devenus des stars populaires et médiatiques" remarque l'Express qui les passe revue (6 pages) : " Longtemps, l’exécutif, en plein désarroi face à cette crise aux multiples inconnues, a semblé abdiquer son pouvoir à leur profit."

"L’opinion publique dédaigne ceux qui, à l’instar de Philippe Douste-Blazy ou de Bernard Kouchner, revêtent une blouse blanche quittée depuis trop longtemps ou qui, tel Michel Cymes, se trompent pour avoir parlé trop vite, trop haut. Elle se tourne vers ceux qui savent mêler pédagogie et savoir (...) comme Philippe Juvin (chef des urgences à Georges-Pompidou), Eric Caumes (chef du service infectiologie de la Pitié-Salpêtrière) ou Karine Lacombe (infectiologue à Saint-Antoine)."

Depuis quelques jours, l’exécutif semble avoir compris qu'il ne pouvait se retrancher derrière les scientifiques pour prendre des décisions lourdes : "il prend ses distances avec les experts, les invitant à davantage d’humilité, rappelant leurs erreurs et leurs contradictions. Les blouses blanches n’en ont cure, elles savent qu’elles ont déjà gagné."

Politique

Blanquer agacé, et écarté au profit des maires

L'Obs a rencontré le ministre de l'Éducation nationale  qui n'apprécie pas la tonalité globale du moment: "cette « incapacité à se faire confiance », « problème réitéré de la société française ». Et son corollaire: la propension des commentateurs à se délecter des failles supposées de l'État, alors que le « phénomène inédit, historique, gravissime » auquel nous sommes confrontés « mériterait un peu plus de hauteur de vue et de sens de la cohésion ». Jean-Michel Blanquer, donc, est agacé."

Et pas seulement par l'ambiance, aussi par sa situation au sein du gouvernement semble-t-il. Son étoile pâlit : mardi 28 avril, lors de la présentation par Edouard Philippe de son plan de déconfinement. (...) Sur son siège, contraint au mutisme, Blanquer semblait ronger son frein. Et pour cause: en une heure de discours, Philippe n'aura pas cité une seule fois son nom, lui qui doit pourtant gérer le retour en classe de 12 millions d'élèves et de 800000 enseignants."

La République jacobine délégue la gestion des élèves aux établissements et aux élus de terrain. Le ministre semble un peu dépité, dépossédé, même s'il ne le dit pas contrairement à un "haut cadre" du ministère cité par l'Obs « Si cela continue, le 11 mai, nous n'aurons pas une rentrée mais 36000, c'est du jamais-vu depuis Jules Ferry ».

Sibeth Ndiaye ne regarde pas les réseaux sociaux ?

Très critiquée pour ses propos maladroits durant la crise du Covid-19, Sibeth Ndiaye aurait une solution pour tenir : Le Point s'interroge "Mais comment fait-elle pour tweeter à ce rythme sans regarder Twitter ? En effet, un coup d'œil sur le compte (122.200 abonnés) de porte-parole du gouvernement montre six tweets pour la seule journée du 4 mai.

Le PS dépose la marque "La France d'après"

Olivier Faure, patron du PS a déposé à l’Inpi (l’organisme officiel qui protège les marques déposées) le nom du site « collaboratif » qu’il vient de lancer « La France d’après » https://www.lafrancedapres.fr/ souligne Le Point. Au passage on note que le Parti Socialiste est plus que discret et n'indique pas qu'il est à l'origine de ce site. Il faut cliquer sur le lien "Mentions légales" en tout petites lettres en bas de la home page pour le découvrir.

Olivier Dassault (LR) vote Edouard Philippe

Parmi les 11 députés LR qui ont voté en faveur du plan de déconfinement présenté au Parlement par Édouard Philippe, il y a Olivier Dassault. Explication d'un député LR cité par Le Point : « Dassault Systèmes fait partie des industriels français en pole position pour héberger les données médicales qui seront collectées par l’application Covid-19, si celle-ci voit le jour », dit l’un d’eux en souriant.

Etranger

Le Maroc, royaume des masques

On en parle peu, nos médias sont focalisés sur les pays européens et les USA. Pourtant " A la pharmacie, au supermarché, et même chez l’épicier du coin : au Maroc, les masques de protection sont disponibles partout. Environ 70 000 points de vente sont habilités à les vendre à 0,8 dirham (7 centimes d’euro) l’unité, un prix fixe, subventionné par l’État. Et cela depuis le 7 avril, jour où leur port est devenu obligatoire pour sortir dans la rue. Le Maroc est même en passe de devenir le royaume du masque. Le pouvoir chérifien a en effet été sensibilisé très tôt aux dangers du coronavirus. En mars, un ministre, de retour d’Europe, a été testé positif. La santé fragile du roi Mohammed VI a probablement aussi renforcé les craintes." explique l'Express.

USA : les salles de cinéma menacées de mort

Pour la première fois, toutes les salles de cinéma, aux États-Unis, sont fermées constate l'Obs : "Les pertes financières sont immenses. La plus grande chaîne de cinémas au monde, AMC (8 200 écrans dans 661 salles américaines), désormais aux mains du groupe chinois Dalian Wanda, vient de mettre les 600 employés du siège en disponibilité, y compris le directeur général, Adam Aron. AMC, coté en Bourse, a vu ses actions perdre 58 % de leur valeur. Et, devant des pertes colossales (les frais fixes se montent à 155 millions de dollars par mois), la faillite semble imminente. Chez B&B Theatres (418 salles), ce sont 2 000 employés qui ont été mis au chômage."

Chine -USA : la nouvelle guerre froide

Si la Chine avait immédiatement communiqué ses premières informations sur la maladie, le nombre de cas de Covid-19 aurait pu être réduit de 95 % selon une étude étude de l’université de Southampton, publiée en mars 2020 écrit Valeurs Actuelles dans un dossier de 18 pages qui s'intéresse bien sûr aux mystérieux laboratoires de Wuhan suspectés par les renseignements américains, verrouillés par le régime chinois qui suscitent les rumeurs les plus folles. Trump accuse sans révéler la moindre preuve : le virus se serait échappé d'un labo chinois. «Nous creusons et nous trouverons, souffle à Valeurs actuelles un ancien haut cadre de la CIA. Mais méfions-nous des commentaires et des opinions politiques. C’est trop important. Attendons la vérité. »

Et l'avenir n'est pas rose, pour l'hebdo nous sommes "en route pour la seconde guerre froide", cette fois entre les États-Unis et la Chine : "Pour Donald Trump, la Chine est l’adversaire principal. Le Covid-19 est le “casus belli” attendu."

Même analyse pour l’historien Niall Ferguson, dans Le Point (où il parle aussi de l'Europe comme nous l'avons vu plus haut). "D’ordinaire, les guerres accouchent des épidémies – comme en 1918 avec la grippe espagnole. Mais la pandémie de Covid-19 pourrait bien servir de révélateur, voire d’accélérateur, à un autre type de conflit : la « nouvelle guerre froide » entre les États-Unis et la Chine".  Aux USA, " La coïncidence de la pandémie avec les élections présidentielles est très inquiétante, sachant qu’il s’agit déjà d’un pays profondément divisé. Je crains une seconde vague d’infection cette année, juste avant les élections, dont les résultats seront donc très serrés."

Suite à l'article du Point, Olivier Dassault a publié un communiqué : 

Olivier Dassault a voté Pour Mais ! 

Les semaines passent et le confinement est de plus en plus difficile à maintenir. Les autres pays reprennent leurs activités et la France reste en suspens. 

Olivier Dassault a donc voté Pour le déconfinement suite aux déclarations du Premier ministre :

Il souhaite que nous puissions tous sortir dès le 11 mai.

« La solitude tue des Français et surtout les aînés isolés.

Le confinement précarise de nombreuses familles.

La fermeture détruit l’économie et surtout les commerces de proximité, les TPE. Plus on attend, plus il y aura à rebâtir. 

Notre rôle est désormais d’ouvrir, tout en restant vigilant sur la sécurité sanitaire, flécher les actions, sans pénaliser toute la Nation. 

Si nous n’avançons pas, la France mourra guérie. » déclare le député de l’Oise. 

Cependant, ce vote n’est pas un blanc-seing pour le Gouvernement : « Je resterai vigilant, notamment sur les textes examinés les semaines qui viennent et continuerai à faire des propositions pour améliorer les mesures.

Je ne comprends pas qu’un pays aussi puissant que le nôtre trébuche sur la distribution des masques et l’accès aux tests. Si les collectivités locales ne s’étaient pas impliquées, nous serions toujours dans la situation du 17 mars. Sans rien. Les maires des petites communes que j’ai contactés sont unanimes. Ils se sentent abandonnés. C’est la déchéance du pragmatisme. Paris manque de bon sens paysan. »  

Les propos tenus dans le Point, repris par Atlantico sont faux. D’ailleurs, aucun journaliste n’a tenté de me joindre à ce sujet. 

Comment peut-on faire de tels raccourcis ? Je me suis toujours refusé d’être juge et partie. Mes votes sont indépendants d’intérêts particuliers et défendent toujours l’intérêt général.

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