Larcher étouffe les velléités d’enquête parlementaire des sénateurs LR; Wauquiez tout feu tout flamme face au virus, les clubs de foot complètement flappis; Marianne tire à vue sur les ARS, VA sur les dépenses publiques; La 3D sauve des vies<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : le coronavirus, une aubaine pour les mafias.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Larcher respecte l'unité nationale

Selon Le Point, Gérard Larcher "a freiné les velléités de certains sénateurs LR qui souhaitaient, créer une commission d’enquête sur la gestion de l’épidémie par l’exécutif". Le président du Sénat ne veut pas être soupçonné d'accepter "des entorses à l’unité nationale".

Virus : les présidents de région se bousculent, Wauquiez en tête

Les présidents de région multiplient les commandes de masques et les annonces de plans d'aides aux entreprises, au risque de certaines tensions avec l'État, ou avec leurs rivaux des autres régions s'amuse l'Express (2 pages) : " Valérie Pécresse, un jour, promet 76 millions d'euros pour les petites entreprises et les indépendants d'Ile-de-France. Xavier Bertrand, un autre, met sur la table 80 millions d'aides directes dans les Hauts-de-France. Laurent Wauquiez, en Auvergne Rhône-Alpes, revendique lui un plan d'urgence de 600 millions d'euros ! Qui dit mieux ?"

L'ancien président de LR se tenait loin des médias depuis sa démission. Il est sorti de son silence et déclare à l'Express "J'ai mis en place une équipe commando d'une quinzaine de personnes à la région, qui travaillent douze heures par jour, sept jours sur sept, pour organiser la livraison de kits de masques, surblouses et lunettes pour les médecins, les infirmiers et les sages-femmes de la région".

L'activisme de Wauquiez agace ces collègues qui "raillent le chiffre de 600 millions d'euros brandi par Wauquiez comme étant "le plan d'aide le plus important" de toutes les régions de France. "Moi aussi, je pourrais additionner toutes les différentes aides, ajouter les effets de levier, et arriver à un chiffre faramineux. On voit bien que les échéances électorales arrivent...", soupire une présidente de région qui, elle, ne rêve pas de Élysée".

Foot : les clubs au bord du gouffre

Les clubs français de football s'inquiètent. On les comprend  car l'Express précise que "Si plus un centime ne rentre dans leurs caisses, les dirigeants doivent toujours s'acquitter des salaires astronomiques de leurs joueurs. Le chômage partiel payé par l'État ? Il est plafonné à 7 000 euros par mois, le reste étant à leur charge, sachant qu'en moyenne un footballeur de Ligue 1 émarge à 94 000 euros par mois." et Pour ne rien arranger, le championnat hexagonal a perdu depuis mars sa principale manne, les droits TV, qui représentent en moyenne 40 % des revenus des clubs.".

Haro sur les agences régionales de santé

C'est déjà l'heure des comptes pour Marianne qui accuse et en veut "aux responsables"  et aux "coupables" dénoncés à la Une, en se demandant "rendront-ils des comptes ?". "L’exécutif tente désespérément de rattraper son retard sur les tests de dépistage au coronavirus. Reste que le temps perdu pendant quarante- cinq jours a des conséquences" "La stupéfiante pénurie de masques traduit la dérive bureaucratique et comptable qui gangrène depuis des années notre système de santé. Et les politiques ont laissé faire..." Puis tire à boulets rouges sur les Agences Régionales de Santé qui ont eu carte blanche obligeant les préfets à rester "l'arme au pied pendant plusieurs semaines."

Marianne cite Benoît Simian député LREM qui déclare "Les ARS ont un vrai pouvoir de nuisance" elles se comportent "comme un État dans l'État."

La France peut-elle se relever ?

Question angoissante à la Une de Valeurs Actuelles avec un dossier de 17 pages.  Le problème est qu'elle "est entrée dans la crise avec malheureusement beaucoup de handicaps: une dette à 100 %, le plus fort taux de dépenses publiques, des impôts les plus élevés qui ne permettront aucune marge de manœuvre fiscale sauf à plomber la reprise, et un déficit structurel de 50 milliards d’euros annuel. Le gouvernement avait déjà largement renoncé à rétablir les finances publiques. Le budget 2020 a été voté avec un effort structurel à 0%" constate (4 pages), Agnès Verdier-Molinié, patronne de l’Ifrap.

L'hebdo s'inquiète : " Après la crise sanitaire, une crise économique durable menace de nombreux secteurs. À la clé́, des dizaines de milliers d’emplois, du tourisme à la French Tech, pourraient disparaitre." Tout le monde est touché, y compris les actionnaires qui sont "malmenés" ajoute Valeurs Actuelles : c'est la " Double peine: à la chute du cours des actions, il faut ajouter les dividendes supprimés par la plupart des ténors du Cac 40. Sauf pour quelques participations de l’État."

Amazon France condamné

Amazon France condamné, n'aurait pas pris assez de précaution. Bon mais ce qui étonne, c'est la sentence, Amazon peut continuer à vendre, mais uniquement des produits de première nécessité : "C'est la sanction qui interpelle : interdiction de distribuer des produits qui ne seraient pas alimentaires, d'hygiène ou médicaux, sous astreinte d'un million d'euros par jour de retard et par infraction constatée… Comment justifier cette distinction entre les produits ? En quoi les conditions de travail sont-elles insuffisantes lorsqu'un employé manipule un livre, et acceptables lorsqu'il expédie un paquet de riz ?" se demande Etinne Gernelle dans Le Point. Bonne question.

Les imprimantes 3D qui sauvent des vies

Interview (2 pages) dans Paris Match sur le parc de 60 imprimantes (30.000 euros pièce, offertes par le groupe de luxe Kering - Gucci, Boucheron etc.. - ) des hôpitaux de l'AP-HP, installées à Paris dans une salle de l'hôpital Cochin. Ces machines qui "impriment" disons plutôt fabriquent à la demande entre 800 et 1.000 pièces par jour, à partir de prototypes, validés par les équipes médicales concernées.

Le coronavirus, une aubaine pour les mafias

"Des usines clandestines chinoises jusqu'aux marchés de rue africains, des labos secrets d'Amérique latine aux ports européens, les mafias et autres organisations criminelles profitent de la crise sanitaire mondiale pour fabriquer, transporter et vendre de faux médicaments, ainsi que du matériel médical défectueux" note l'Express (1 page). "Le business rapporte chaque année 200 milliards d'euros au crime organisé, soit deux fois plus que le trafic de drogue" et bien sûr " Parmi les faux médicaments dont la vente explose, on trouve tous les antipaludéens. Avec, en guise de "produit miracle", l'hydroxychloroquine".

Face à la pandémie qui monte "L'Afrique subsaharienne - où la proportion de faux médicaments peut atteindre 70% - est la première victime de cette accélération du trafic : la population, menacée par le paludisme, est familière des dérivés de la chloroquine. Mais la faiblesse des stocks ainsi que le dénuement des infrastructures médicales poussent la population affolée à se ruer sur le marché parallèle."

Le virus et les vulnérabilités françaises

"Naïvement, peut-être, mais surtout parce qu'il concerne l'humanité tout entière, on aurait aimé que le combat mené contre le coronavirus révèle le meilleur de nous-mêmes remarque" l'Express (1 page) "Mais le plus souvent, c'est un autre spectacle qui se joue en coulisses : cargaisons de masques détournées, intermédiaires sulfureux, contrefaçons orchestrées par des réseaux mafieux, stocks alimentaires constitués à la hâte... Partout, le chacun pour soi est de mise, et même entre amis, tous les coups sont permis".

"Le surgissement du Covid-19 est un puissant révélateur des nouveaux rapports de force géopolitiques. Il sonne aussi comme un réveil brutal pour des pays que l'on pensait robustes, mais qui se révèlent moins bien préparés que d'autres face à la crise. La France est de ceux-là".

Valérie Boyer, fan de Raoult

La députée LR de Marseille Valérie Boyer, positive au Covid-19, est une fan de Didier Raoult, le gourou de la chloroquine. Entre le 17 mars et le 11 avril, elle a tweeté ou retweeté une centaine de messages pour soutenir le virologue marseillais et son traitement, qu’elle a reçu, note Le Point.

Macron : hommage à Buzyn et pas de masques pour tous

Le Point a rencontré Emmanuel Macron (6 pages) "pour une conversation à bâtons rompus" étrange format, un peu flou, qui n'est pas une interview. Le Point commente et parle plus que le président. Exemple sur Agnès Buzin : " Au fil de l'échange, il n'a de cesse de rendre hommage au travail de son ancienne ministre. D'où cette incompréhension, qu'on lui soumet : si sa ministre était à ce point performante, pourquoi l'avoir laissée s'engager dans la campagne des municipales à Paris, sinon même invitée à y aller, comme d'aucuns l'affirment ? Il répond qu'elle a toujours nourri un intérêt pour Paris et, qu'au cours d'un entretien, elle lui a dit vouloir conserver son ministère tout en étant candidate. Il lui a rétorqué que, dans le contexte, la chose lui semblait impossible. "

Sur les masques, Emmanuel Macron reconnaît clairement qu'il n'y en a toujours pas assez, et que les soignants ont toujours la priorité "Je refuse aujourd'hui de recommander le port du masque pour tous et jamais le gouvernement ne l'a fait. Si nous le recommandons, ce serait incompréhensible. Les soignants en souhaitent davantage, c'est normal et c'est bien l'objectif de notre agenda de production que de répondre à cette attente".

On s'y perd un peu, puisque l'on commence à parler de l'obligation du masque "grand public" dans les transports en commun (la SNCF le souhaite). Le Point ne précise pas de quels masques parle le président.

Macron saura-t-il rebondir ?

L'Obs (3 pages)s'interroge sur l'avenir d'Emmanuel Macron : "Les 36 millions de Français qui ont regardé l'allocution présidentielle du 13 avril ont-ils conscience qu'ils se sont connectés à « Emmanuel Macron 1.2 » pour la dernière fois ? Dans quatre semaines, le jeune président En Marche ! (1.0), le conférencier du grand débat national (1.1), le rénovateur du modèle social (1.2) ne seront plus que de vieux logiciels dépassés. Périmées, la réforme jupitérienne, la libération des énergies, « l'égalité réelle » et la mondialisation heureuse... Dans un mois, Emmanuel Macron devra changer de « système d'exploitation » sous peine d'être

Définitivement remisé ! « Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer et moi le premier », a-t-il déclaré  Le 11 mai ne sera donc pas seulement le jour du commencement de la délivrance (touchons du bois!), mais aussi le début d'une opération sauvetage à l'Elysée".

Même sujet dans Paris Match : "Macron veut encore se réinventer" (1 page) mais "pas question de refaire, toutefois, le coup du grand débat."

Les miraculés du Covid-19

Autre sujet dans Paris Match (8 pages) : des photos montrent des "miraculés" de tous âges, du professeur de tango (35 ans) à une cadre de santé (47 ans) en passant par un cardiologue (60 ans) qui a passé douze jours en réanimation. Tous réapprennent à vivre et redonnent un peu d'optimisme.

Soins intensifs : l'Allemagne mieux équipée

"Dans toute l’Allemagne, le nombre de lits en soins intensifs est passé en quelques semaines de 28 000 à environ 36 000, dont près de 25 000 munis de respirateurs. Ils ne sont pas tous libres en ce moment, mais « cette capacité est plus importante que celles de l’Italie et de l’Espagne réunies », note le ministre allemand de la Santé cité par Le Point (4 pages).

" Si, entre 2002 et 2017, le nombre de lits d’hôpitaux a diminué de 9,2 %, celui de lits en soins intensifs a, lui, augmenté de 21,3 %." ajoute l'hebdo : "La riche Allemagne arrive donc dans le peloton de tête de presque tous les classements internationaux, tant pour le nombre de lits d’hôpitaux, que pour l’accès aux soins et leur qualité. Elle possède le plus grand secteur hospitalier d’Europe qui, en quantité de lits, talonne de près le Japon ou la Corée du Sud. Contrairement à de nombreux pays où la sécurité sociale est déficitaire, les caisses allemandes ont profité de l’excellente santé économique des dix dernières années et du presque plein-emploi pour se constituer des réserves importantes".

Bref, pour l'Obs qui fait un petit tour du monde (12 pages) de la réaction des autres pays l'Allemagne (3 pages) est la bonne élève de l'Europe : " Elle a, mi-avril, enregistré 3 000 décès, cinq fois moins qu’en France." L'hebdo Challenges (2 pages)remarque "Face à la crise sanitaire, la chancelière rassure ses concitoyens. Sa popularité a bondi. Mais à Paris et Rome, son manque de solidarité agace".

Le virus vu d'Espagne : sentimentalisme excessif

Cité par l'Obs, le grand écrivain Javier Marías, confiné en Espagne, n'est pas tendre avec ses contemporains, qu'ils soient politiques, journalistes ou citoyens : "Comme tout le monde, je vis l'épidémie avec inquiétude et tristesse. Avec également une bonne dose d'irritation, en raison du rôle des politiciens, en général, de la majorité de la presse, plutôt sadique et incompétente, en raison aussi de l'excessif sentimentalisme que favorise de toutes parts la situation. Redisons ce dont nous étions déjà conscients avant cette crise: nos contemporains ont perdu non seulement toute force de caractère, mais toute sobriété. Ils sont par trop enclins aux larmes, à l'hystérie et au narcissisme, même dans les circonstances actuelles."

Joe Biden, le Chirac américain

Portrait de Joe Biden, candidat démocrate à la présidence, dans Le Point (2 pages) par Gérard Araud, ancien ambassadeur de France aux États-Unis : " Humainement, il m’évoque irrésistiblement Jacques Chirac par une chaleur humaine jamais en défaut, dont on ne peut s’empêcher de se demander si elle est un réflexe ou une réalité. Autre parallèle entre les deux hommes, la longévité politique. Jacques Chirac, c’était quarante années de vie politique française ; Biden fait encore mieux, puisqu’il a été élu sénateur du Delaware, pour la première fois, en 1972 et qu’il l’est resté jusqu’en 2009 avant d’être huit ans vice-président."

Un portrait positif mais cruel " Une des forces de l’homme est d’ailleurs d’être le reflet fidèle d’une Amérique moyenne, dont il s’est extrait, et d’être resté attaché aux valeurs de celle-ci. Catholique fervent, toujours chaleureux et souriant, sans la moindre once de prétention ou de snobisme" Mais Araud ne cache pas les faiblesses de Biden : " il montre ses 78 ans au point que les partisans de Sanders laissaient entendre qu’il était atteint de démence sénile. Il est vrai qu’il est souvent incohérent dans ses propos".

Bref, c'est " Aux Américains de choisir entre le grand-oncle coléreux et mal élevé et le grand-père sympathique, affectueux… mais un peu fatigué."

En attendant l'Express souligne sa triste situation de confiné en campagne : " Bloqué dans sa maison du Delaware, sur la côte est américaine, Joe Biden est le premier candidat de l'histoire à mener une campagne présidentielle sans bouger de chez lui. Pas question de rester sur son canapé pour autant. Son équipe de campagne lui a installé un studio de télévision au sous-sol, depuis lequel le candidat de 77 ans enchaîne les réunions avec ses conseillers et les interviews en direct... dans une indifférence quasi générale."

Algérie : la contestation gelée

"Le Hirak - "mouvement", en arabe - marque un arrêt forcé depuis près d'un mois en Algérie. Le confinement partiel, décrété le 24 mars dernier, interdit en effet tout rassemblement public. Après 56 semaines consécutives de manifestations, les mardis et vendredis, la contestation populaire observe donc une "trêve sanitaire". Pas de réponse sur l'avenir du mouvement, au-delà du constat de l'Express (1 page).

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