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La revanche jubilatoire de Poutine
©Reuters

Géopolitico-scanner

La géopolitique est la discipline par excellence du paradoxe, des surprises. Aux constantes et « temps longs » de Braudel, elle allie les « temps cours » et les variables, les imprévus et le « moment opportun » (Kairos) à saisir au vol. Son paradoxe permanent est de voir des ennemis historiques redevenir subitement des alliés face à un concurrents/adversaire ou nouvel ennemi commun, donc momentanément unificateur. Les exemples des relations entre la Russie et la Chine, jadis pires ennemis et aujourd'hui alliés dans l'OCS (Organisation de la Copération de Shangaï, sorte d'Anti-Otan), ou plus récemment entre la Russie et la Turquie, devenus d'un coups des alliés après des mois de tensions violentes, en sont des exemples flagrants. L'ennemi d'hier peut rapidement devenir l'ami de demain.

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle

Alexandre del Valle est un géopolitologue et essayiste franco-italien. Ancien éditorialiste (France SoirIl Liberal, etc.), il intervient dans des institutions patronales et européennes, et est chercheur associé au Cpfa (Center of Foreign and Political Affairs). Il a publié plusieurs essais en France et en Italie sur la faiblesse des démocraties, les guerres balkaniques, l'islamisme, la Turquie, la persécution des chrétiens, la Syrie et le terrorisme. 

Son dernier ouvrage, coécrit avec Jacques Soppelsa, Vers un choc global ? La mondialisation dangereuse, est paru en 2023 aux Editions de l'Artilleur. 

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Ainsi, après des mois d'insultes, de menaces et de représailles politiques et économiques potentiellement lourdes de conséquences - qui ont même fait dire un peu vite par certains que l'on frisait une guerre majeure entre la Russie et les pays de l'OTAN en cas de représailles russes au chasseur Sukoï 24 abattu par l'aviation turque en novembre 2015 - voici que le néo-Sultan turc Erdogan, d'habitude intraitable, est venu serrer la main du nouveau Tsar Vladimir. Et il n'est pas venu dans n'importe quel endroit, puisque Poutine l'a reçu dans la "salle hellénique" du magnifique Kostantinovskij Palace, ancienne résidence du Tsar. Le message d'exigence d'être respecté et de respect de soi-même est plus que clair et a été bien compris par celui qui ne cesse de vanter les merveilles de l'empire turco-ottoman pendant que les Européens s'excusent pour leur passé honteux. Et cette visite au sommet d'Erdogan à Saint-Pétersbourg est survenue après que le président turc ait lui-même fait le premier pas en exprimant ses excuses (selon Moscou) dans une lettre qui avait pour but de faire amande honorable. Il faut reconnaître que Vladimir Poutine a su gérer la crise turco-russe avec une extrême habilité, alliant propos fermes, représailles économiques mesurées, retenue militaire et fermeté virile comme les Sultan les apprécient, eux qui méprisent par dessus tout la faiblesse (comme celle des Européens repentants). Les dirigeants européens qui ne répondent jamais fermement ni ne rappellent leurs ambassadeurs lorsque le régime d'Erdogan viole l'espace aérien grec chaque jour ; bafoue la souveraineté chypriote ; appelle les immigrés turcs d'Europe à ne pas s'intégrer ou insulte les députés allemands d'origine turque ayant voté une loi reconnaissant le génocide des Arméniens, etc, feraient bien d'en prendre de la graine. Car ce n'est surtout pas en se couchant devant le Sultan irascible, comme l'ont fait Angela Merkel et les Eurocrates de Bruxelles (bien plus durs avec leur partenaire européen hongrois « populiste » comme Victor Orban qu'avec le néo-dictateur Erdogan) qu'ils gagneront l'estime de dirigeants décomplexés qui ne croient qu'aux rapports de force et à la realpolitik.

Une réconciliation turco-russe annoncée

En fait, rien ne serait plus faux que de croire que le revirement stratégique d'Erdogan a été si subit et fut une simple réaction à la tentative de coup d'Etat fomentée soi-disant par les « gülenistes » mais en réalité favorisée par le sultan turc afin de justifier en représailles un renforcement de son pouvoir personnel et une mise hors d'état de nuire de tous ses adversaires (militaires, journalistes, partis politiques, policiers, juges, professeurs, etc). En effet, on sait très bien que même avant le coup d'Etat, la ligne de la politique étrangère d'Ankara avait déjà sérieusement commencé à prendre une direction nouvelle. Après le coup organisé par les putschistes apparemment liés aux Etats-Unis et au mouvement de Fettulah Gülen, basé aux Etats-Unis, les tensions entre la Turquie et les États-Unis ont considérablement augmenté, en raison notamment du fait que Washington n'a pas extradé le prédicateur accusé par Ankara d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat et a au contraire blâmé les répressions post-putschistes. Ceci fut en fait non pas la cause, mais surtout l'occasion, le « kaïros » qui a permis de légitimer a posteriori la nouvelle orientation « national-islamiste » de la géopolitique turque. Grosso modo, le nouvel objectif principal de Recep Taiyyp Erdogan, qu'il ne faut jamais sous-estimer et qui cache derrière son populisme susceptible une forte capacité à saisir des occasions et à changer de stratégie pour consolider son pouvoir, est : 1/ d'achever avec le prétexte de réagir au Coup d'Etat manqué, une hyper-présidentialisation du régime à son profit et une réforme de la constitution permettant de définitivement mettre l'armée kémaliste sous les ordres de l'AKP et du Sultan; 2/ se débarrasser de concurrents ex-alliés internes gülénistes puis aux kémalistes et démocrates gênants ; 3/ empêcher la détérioration de la crise économique en cours et diminuer le nombre des ennemis régionaux afin de se concentrer sur la lutte contre l'ennemi principal kurde tout en se protégeant contre le retournement de Da'ech contre la Turquie ; 4/ remettre en scelle une stratégie de partenariat économique et énergétique pragmatique avec la Russie dans un contexte de crise.

Tout cela était déjà en gestation avant le Coup d'Etat, y compris l'étonnant rapprochement avec les fractions ultra-nationalistes et eurasistes de l'armée turque face aux tendances pro-américaines. Concernant le proche-Orient, Erdogan avait déjà compris qu'il ne pouvait plus se payer le luxe ingérable d'être en guerre avec tous ses voisins et que sa gestion trop « ottomane » de la crise syrienne, qui avait déplu aux tendances les plus nationalistes de l'armée turque, et qui avait consisté à aider Da'ech et presque tous les djihadistes et les Frères musulmans face aux Kurdes, étaient en train de lui échapper depuis que les djihadistes se retournaient contre leur ex-protecteur turc. Il savait aussi qu'une réconciliation et et un nouveau partenariat avec la Russie allait devoir être instaurée tôt ou tard afin de gérer efficacement avec Moscou le blocage de la formation d'un Etat kurde indépendant en Syrie. Ceci en échange de l'acceptation par Ankara de la relance du projet de servir de plaque tournante du Sud pour la distribution du gaz russe. Ce projet avait avant même la crise russo-turque sur pression des Occidentaux.

La nouvelle relation russo-turque revêt donc une triple dimension : un rapprochement face à l'hégémonie et l'ingérence occidentalo-américaine dans le cadre d'un monde multipolaire et d'une realpolitik de type « souverainiste » ; une dimension économique, car les deux pays sont des partenaires majeurs et sont très complémentaires ; puis une dimension géo-énergétique - la Turquie a besoin de l'énergie russe mais est aussi un territoire majeur de transit pour l'acheminement des hydrocarbures des pays turcophones ex-soviétiques liés à la Russie puis du gaz russe. Celui-ci a besoin d'une voie d'accès au Sud après que l'Occident ait refusé d'offrir cette voie aux compagnies russes (cf projets européens Nabucco versus South Stream russe).

Le « pivot eurasiatique »

Cette stratégie « eurasiatique » pourrait faire converger les intérêts d'une Turquie déçue par les Etats-Unis et l'Union européenne (dont les exigences démocratiques compromettent l'adhésion à l'UE et dont les partenaires de l'OTAN sont trop « ingérants »), avec ceux d'une Russie en conflit avec l'OTAN et l'UE autour de la question ukrainienne et en général de l'extension de l'Alliance atlantique et de l'UE vers son « tranger proche ». N'oublions pas aussi les sanctions occidentales contre Moscou qui ont motivé une accélération du pivot géoéconomique vers l'Asie centrale et la Chine.

Même si de réelles divergences d'intérêts sur le long terme et héritées de l'histoire continueront d'opposer la Turquie à la Russie (contrôle de l'Asie centrale, de la Crimée et de la Mer Noire, Syrie, question kurde, Irak, Arménie, etc), l'idée des deux dirigeants au fort leadership et tous les deux décidés à faire comprendre aux Occidentaux qu'ils doivent respecter leurs intérêts souverains, peuvent participer à un "bloc régional plus large » de type eurasiatique, essentiellement motivé par des intérêts géo-énergétiques et économiques partagés et favorables à des relations étroites avec la Chine. Il est clair que la perspective de voir la Turquie rejoindre l'OCS, l'Union eurasienne ou une nouvelle configuration russo-turcophone ad hoc ou même s'éloigner de ses partenaires de l'OTAN est un véritable cauchemar pour l'OTAN et les Etats-Unis. Car ces derniers ont au contraire toujours assigné à la Turquie le rôle de verrouillage de la Mer Noire et de la Méditerranée aux Russes dans le cadre d'un containment et d'un néo-endiguement du Heartland russe que l'Occident a toujours voulu empêcher d'accéder aux mers chaudes. Pour Washington, pareille perspective de retournement pro-russe d'Ankara constituerait une réelle défaite géopolitique et une brèche dans tout l'édifice de ceinturage de la Russie opéré depuis la guerre froide. Les premiers signes de ce pivot géopolitique vers l'Eurasie en intelligence avec Moscou ont été traduits par la décision exprimée par Erdogan d'adopter une position plus pragmatique et plus ouverte vis-à-vis du régime syrien. Serait-ce la fin de la stratégie « néo-ottomane » d'Erdogan et le retour de la stratégie tantôt complémentaire tantôt concurrente de panturquisme ou pantouranisme ? Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, tant il est également possible qu'Erdogan soit simplement en train de faire monter les enchères afin que les Occidentaux - effrayés par la perspective de la perte de l'allié turc (qui abrite 24 bases militaires de l'OTAN et tout un arsenal nucléaire américain) - cèdent aux différentes exigences d'Ankara, ce qu'ils ont souvent fait.

Une Union de deux pays marginalisés par l'Occident

Le rapprochement russo-turc a pour finalité immédiate de permettre aux deux ennemis d'hier de tenter de quitter leur isolement global face à des pressions occidentales jugées inacceptables et préjudiciables. Dans de brèves déclarations publiques en marge de la réunion de Saint-Pétersbourg qui a duré plus de deux heures et demi entre les deux dirigeants, Poutine a savouré sa douce revanche diplomatique en s'affichant avec le président d'un pays clef de l'OTAN qu'il voudrait « retourner » contre Washington. Il a ainsi rappelé qu'il fut le premier chef d'Etat à manifester sa « solidarité totale » avec le président élu Erdogan au moment du coup d'Etat de Juillet, déclarant ainsi : « nous sommes toujours contre toute tentative de coup d'Etat et notre position est toujours de soutenir les gouvernements légitimes », allusion à peine voilée au fait que les Etats-Unis et l'Union européenne avaient encouragé, voire préparé, en 2013, le coup d'Etat qui permit en Ukraine de renverser l'ancien président élu Victor Ianoukovic en 2014 au profit des insurgés anti-russes lors de la révolution pro-occidentale de l'Euromaidan largement sponsorisée par les ONG occidentales de Georges Soros et le Département d'Etat américain. Il est clair que les deux dirigeants, que tout semblait opposer jadis et qui tiennent par dessus tout à pérenniser leurs pouvoirs, n'ont pas apprécié les ingérences occidentales dans leur « étranger proche » respectif (Syrie et Kurdistan turc, irakien et syriens pour la Turquie ; et Ukraine-Géorgie pour la Russie).

Au-delà de ces questions géopolitiques de fond et de cette savoureuse revanche face aux Occidentaux « arrogants », la réunion au sommet russo-turque a été l'occasion d'annuler les embargos économiques respectifs provoqués par Moscou à la suite de l'incident de novembre dernier entre les deux aviations, les Russes pouvant à nouveau importer des marchandises et denrées alimentaires et agricoles en provenance de Turquie et les entreprises de construction turques étant à nouveau autorisées à conclure des contrats en Russie. La réouverture des vols touristiques russes vers la Turquie, destination traditionnellement préférée des Russes, a également été actée. Et dans un registre encore plus stratégique, ce sont les questions énergétiques qui ont été également remises au goût du jour : de nouveaux accords vont être conclus relativement à la centrale nucléaire turque d'Akkuiu - qui sera construite par des sociétés russes - puis concernant le pipeline SouthStream russo-turc, essentiel pour contrecarrer les projet occidentaux rivaux (Nabucco, etc) et destinés à acheminer le pétrole et le gaz russe vers l'Ouest via la Turquie et les pays européens de la Méditerranée et des Balkans. Celui-ci avait été mis en veilleuse bien avant la brouille russo-turque sous pression insistante de l'Union européenne et des Etats-Unis, mais aujourd'hui la nouvelle stratégie d'Erdogan consiste à faire monter les enchères et à donner aux Russes ce que l'Occident ne veut pas lui concéder afin de faire plier l'Union européenne sur d'autres dossiers (adhésion, libéralisation des visas ; dossier syrien et réfugiés ; arrêt des critiques sur la violation de la démocratie en Turquie, extradition de Gülen ; concessions sur Chypre et le Haut-Karabagh, etc). Enfin, la Turquie post-putschiste a même anticipé son intention de développer dans le futur des relations plus étroites avec la Russie dans le secteur de la défense, ce qui constitue un véritable une épine dans le pied des pays de l'OTAN qui ont toujours compté sur Ankrara pour encercler la Russie et servir de ceinture (« muslim belt ») au sud face à l'espace post-soviétique piloté par Moscou.

Certes Sur la question syrienne, malgré l'annonce d'une vision plus pragmatique vis-à-vis de la Syrie, Erdogan continue de soutenir que le président syrien doit quitter le pouvoir immédiatement, condition pour la reprise des pourparlers et pour une transition en Syrie inacceptable pour Moscou. De la même manière, Ankara continue de considérer que les militants terroristes kurdes sont l'ennemi principal et l'armée turque ne va pas accepter d'ici tôt de combattre aux côtés des Russes contre les islamistes en Syrie qui ne sont toujours pas l'ennemi principal pour Erdogan et son armée nationaliste avant tout anti-kurde. Ceci explique d'ailleurs pourquoi ces deux sujets épineux ont été complètement absents des déclarations des deux dirigeants durant leur rencontre, sachant que de difficiles négociations sont en cours pour pour tenter de trouver un compromis. Enfin, dans le cadre de cette nouvelle posture « multipolaire », notons qu'un troisième acteur régional est très présent, bien qu'à distance, dans cette nouvelle stratégie : la République islamique iranienne, qui est très intéressée à former avec un axe avec Ankara et Moscou sur les affaires du Moyen-Orient et à trouver avec eux des solutions de sortie de crise tant en Syrie que sur la question du dossier nucléaire iranien.

La raison du plus fort est toujours la meilleure...

Pour montrer sa bonne volonté, Recep Taiyyp Erdogan a fait allusion avant-hier à une proposition de compensation pour l'avion russe abattu et il a déclaré que le « responsable » de cet « acte hostile à la Russie » est actuellement en prison et en attente d'un jugement promis d'être « sévère ». Dans la lettre d'excuses adressée à Poutine par la présidence turque il y a un mois et qui a contribué au réchauffement des relations entre les deux pays, le président turc, souvent irritable et agressif mais capable de grande souplesse diplomatique lorsqu'il y a intérêt et qu'il trouve un interlocuteur plus dur que lui, a su trouvé les mots justes en se déclarant "désolé" puis en promettant une « réparation ». La morale de l'histoire est qu'en diplomatie, surtout dans le cadre du monde en voie de multi-polarisation caractérisé par le retour de la Realpolitik face à l'Occident à la fois ingérant et affaibli, la vision européenne de « pouvoir faible » ou d'impuissance volontaire comme l'avait dit Hubert Védrine, ne paie plus et est même contre-productive. Cette « faiblesse provocatrice » ne fait au contraire qu'irriter encore plus ceux qui détestent déjà d'un point de vue civilisationnel l'Occident. Elle ne paie pas et va au contraire coûter encore très cher aux Européens qui vont devoir céder toujours plus aux racket du néo-Sultan Erdogan s'ils ne montrent pas un moment leurs griffes et ne disent pas stop. Historiquement, la Russie est bien plus l'ennemie civilisationnel et stratégique de la Turquie : les contentieux en Mer Noire, en Crimée, autour des Détroits, en Méditerranée, à Constantinople, autour de la question de l'orthodoxie, de l'accès aux Mers chaudes, du Caucase et de l'Asie centrale sont bien plus nombreux par rapport aux Occidentaux, qui n'ont cessé tout au long du vingtième siècle, et même avant (Guerre de Crimée), de préférer l'empire musulman turc à l'empire chrétien orthodoxe tsariste. Mais aujourd'hui, la Russie fière de ses racines orthodoxes et qui reçoit Poutine dans un haut lieu de l'empire tsariste au nom de Constantin est bien plus respectée par le Grand Turc que l'Europe qui s'excuse en permanence d'avoir colonissé des pays musulmans et qui se couche littéralement devant la Turquie néo-ottomane qui, elle, l'a colonisée et agressée durant des siècles et est fière de ce passé impérial. Cet autre paradoxe géopolitique n'est pas étonnant et les spécialistes de la psychologie des groupes savent très bien l'expliquer: le spécialiste de l'école américaine de la « self-estime », William Shutz, a bien montré dans ses nombreuses expériences et études sur les relations entre sociétés, comment ceux qui développement une fierté et une estime d'eux-mêmes sont bien plus respectés et ont des relations bien plus paisibles que ceux qui, pour être bien vus, se renient eux-mêmes et sont méprisés en retour...

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