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Jack Lang dézingue la politique des rythmes scolaires ; Manuel Valls critique la primaire du PS ; Salman Rushdie accuse : "la religion est partout, le sexe nulle part" ; Jean d'Ormesson, lui, déjeune... avec Jean-Luc Mélenchon
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Revue de presse des hebdos

Burkini, rentrée littéraire, complots, palmarès des hôpitaux, élections, sont au menu de vos hebdos cette semaine.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Vous allez entendre parler des élections à n'en plus finir d'ici le printemps 2017. En attendant, d'autres scrutins, moins publics, mais non moins âpres que celui pour l'Elysée, se préparent. Exemple, l'élection à la présidence de la Fédération Française de Tennis, programmée en février 2017, déchaîne les passions (internes)."Le tennis français a besoin d'un Monsieur Propre... La FFT vient de vivre son année terrible. Elle a commencé par l'éviction du directeur général, Gilbert Ysern, en conflit avec le président, Jean Gachassin, ex-étoile du rugby convertie aux charmes de la petite balle jaune. Elle s'est poursuivie par la mise en cause de ce dernier dans une enquête judiciaire portant sur un trafic de billets de l'Open de France, révélé par le Canard Enchaîné..." L'Express a déniché le "Monsieur Propre" en question, un avocat d'affaires de 38 ans, Alexis Gramblat, et lui consacre deux pages cette semaine. Ce candidat peu connu et "inattendu" fait campagne comme un vrai politique : "l'aspirant à la présidence promet le changement pour bientôt. Il évoque, par exemple, un grand "Grenelle" du tennis, trois mois après son élection, pour remettre le tennis au centre du jeu. Il prône une entière transparence sur les données financières de la FFT et jure de faire redescendre l'argent vers les clubs... Il s'engage à réformer la gouvernance en donnant plus de place aux femmes... Enfin, il veut limiter l'âge du président à moins de 70 ans et le nombre de mandats à deux". Ca ne vous rappelle rien, tout ce programme ? Pour l'heure l'histoire ne dit pas si, en cas d'échec à la FFT, ce jeune homme au sourire charmeur, a l'intention de se présenter à la députation. Il en a toutes les qualités...

Autre candidature, à la présidence de l'OMS, (Organisation Mondiale de la Santé), cette fois, celle de l'ancien ministre Philippe Douste-Blazy, soutenu par François Hollande. Ceci nous amène naturellement à La présidentielle. ..Le Point croit savoir que François Hollande est à la recherche d'un directeur de campagne, et qu'il " peine" à le trouver. Le casting provoque un certain embarras dans son entourage, surtout depuis que Stéphane le Foll a décliné la proposition... Il garde le souvenir amer, qu'en 2012, Manuel Valls et Pierre Moscovici, des ralliés ont été lieux traités que lui, un pilier de la hollandie". Ceux qui ont de la mémoire se souviendront que le fidèle Stéphane Le Foll n'a été nommé ministre qu'in extrémis... Pour l'heure la candidature de François Hollande n'est pas (tout à fait) acquise. "Le seul cas de figure où François Hollande est certain de ne pas de pas représenter est celui d'une victoire d'Alain Juppé sur Nicolas Sarkozy à la primaire de droite", écrit Challenges qui fait parler "un proche du président", qui croit cependant la défaite de Sarkozy " quasi impossible". Qui vivra, verra! Toujours selon Challenges, (et sous toutes réserves), Juppé adepte de l'identité heureuse, prévoit d'associer des personnalités comme Jean-Yves le Drian ou Bertrand Delanoë à son action future. Enfin, si l'annonce de la candidature de Benoit Hamon à la primaire de la gauche, fait couler un peu d'encre, ce n'est pas pour le couvrir d'éloges. .Il serait " poussé par Martine Aubry "pour contrer Arnaud Montebourg. (Challenges).Il aurait demandé aux frondeurs de repousser leur rendez vous de fin d'été à la Rochelle, sans dire à ses camarades qu'il allait se déclarer (le Point).

La primaire, pas un congrès du PS

Il porte toute la charge de "l'enfer de Matignon" sur son visage  comme s'il portait le présent sur ses épaules, et le visage un peu fermé, comme si l'actualité ne cessait d'y poser des cadenas". Manuel Valls est à la Une de l'Express auquel il accorde une longue interview. "Presque un bilan collectif, pas encore un projet personnel", commente le mag. Les annonces économiques : "Pour les PME, il y aura une baisse à 28 % du taux de l'impôt sur les sociétés, sur une partie de leur bénéfice, et un allégement supplémentaire des cotisations sociales des indépendants à faible revenu ne bénéficiant pas du CICE...  la loi Travail, qui a été promulguée, doit entrer en vigueur le plus rapidement possible. Ses décrets d'application seront publiés dans les trois mois. Le pacte de responsabilité va aussi monter en puissance. Nous continuerons de réformer jusqu'au bout», affirme-t-il. Manuel Valls ne cache pas son inquiétude pour les résultats de la présidentielle " l'une des plus complexes et, surtout, des plus périlleuses depuis 1965. Le FN sera au cœur de ce rendez-vous. Un "bloc réactionnaire" s'est constitué dans notre pays, comme le dit Jean-Christophe Cambadélis, avec une droite très dure et l'extrême droite. La gauche doit être consciente qu'elle peut être éliminée dès le premier tour. J'en appelle donc à la responsabilité de chacun...  La primaire n'est pas un congrès du PS. La présidentielle non plus". A bon(s) entendeur(s), salut ! 

Lui qui avait dit un jour que la gauche peut mourir, nuance son propos. ." La gauche ne disparaîtra pas ; ses valeurs de justice sociale, sa conception de la République, non plus. Mais il y a une crise profonde de la social-démocratie en Europe. Elle n'a pas su répondre au nouveau monde dessiné par la chute du mur de Berlin et par la crise de l'Etat providence dans la mondialisation. La menace terroriste, la crise des réfugiés, les peurs identitaires font prospérer les populismes et mettent en difficulté les réponses traditionnelles de la gauche et de la social-démocratie. Il faut donc nous réinventer, sinon nous disparaîtrons. Quel que soit le résultat de l'élection présidentielle, l'idée que l'on reviendrait, après 2017, à la politique d'avant, avec les mêmes mots, les mêmes formules, les mêmes rapports de forces, serait une faute." Et les mêmes hommes ?

Burkini, zizanie...

Manuel Valls, on le sait, soutient les maires qui ont interdit le burkini sur les plages de la leur villes. Pour le premier Ministre "le burkini, comme la burqa ou le hidjab, est le symbole du combat d'une minorité qui cherche à enfermer les femmes et prendre en otages les Français de confession ou de culture musulmane. Ces provocations affaiblissent la communauté nationale en accréditant les thèses intégristes, alimentant par ailleurs la rhétorique xénophobe". Vos journaux, eux se gardent bien de se prononcer pour ou contre l'autorisation du burkini, préférant apporter " les deux versions ". Le Point ouvre trois colonnes, les "pour": Daniel Cohn Bendit, Isabelle Adjani, Christine Boutin, le New York Times ; les "anti" : l'essayiste Caroline Fourest, le maire de Cannes David Lisnard, Marine Le Pen, Manuel Valls et. ..les "neutres" (Jean Christophe Cambadélis). L'Obs pour sa part, est allé enquêter à Marseille (où le maire n'a pas pris d'arrêté d'interdiction) et le reportage traduit bien le clivage autour du sujet, y compris au sein de la communauté musulmane. Mais pourquoi le mag a t-il éprouvé le besoin d'interviewer une spécialiste américaine de l'histoire des femmes pour évoquer le sujet ? Toujours est-il que Joan Wallach Scott, déclare que "lorsque une minorité, une communauté, revendique son identité en affichant ses différences, comme cela fut le cas avec le mouvement des Noirs aux Etats-Unis pour l'égalité des droits civiques. ..il faut s'attaquer aux discriminations qui sont le fondement de cette revendication, et non à ses modes d'expression."(A bon entendeur(2).

Hélène, Jean et Jean Luc à table

(Presque) rien à voir avec l'élection présidentielle : Jean d'Ormesson qui déjeune ou ine avec tous ceux qui comptent un peu ou beaucoup en France, est célébré par la presse pour son alacrité. "Reçu une seule fois à déjeuner par Valéry Giscard d'Estaing, président de la République, il le fut plus de vingt fois par François Mitterrand... Plus surprenant, Jean d'O et Jean-Luc Mélenchon sont amis. Récemment il a invité le candidat du Front de Gauche à déjeuner dans son hôtel particulier de Neuilly, en compagnie de la secrétaire perpétuelle de l'Académie Française, Hélène Carrère d'Encausse. Et, raconte le news, "l'aristocratique fille d'une famille de Russes blancs s'est régalée de la compagnie de l'ancien agitateur trotskiste, communiant avec lui dans l'admiration de Vladimir Poutine. Cette amitié fait bisquer François Hollande qui lui aurait même dit le jour où il a décoré l'académicien de la grand croix de la Légion d'Honneur: " que vous soyez de droite, ça ne me dérange pas, mais en revanche que vous soyez ami de Mélenchon..." !

Jack Lang grince sur l'école

Le bouquin en fait que 120 pages mais cela a suffi à Jack Lang, le plus populaire des Ministres de la Culture, voire de l'éducation, pour tailler en pièces la politique scolaire du quinquennat Hollande. L'Express publie les bonnes feuilles de l'ouvrage. Premier visé, Vincent Peillon et " sa loi de refondation". "Franchement, qu'a-t-on refondé" fait mine de s'interroger l'auteur. "Qu'espérait Vincent Peillon? Gagner l'éternité ?... J'avais alerté Vincent Peillon. ..et tenté de le convaincre qu'il pouvait agir par voie réglementaire-un décret, un arrêté, parfois une simple décision suffisent dans la plupart des cas". ..En vain..L'ancien ministre se montre presque aussi sévère que la droite à propos de la création des 60.000 postes supplémentaires :" annoncer ces créations de poste dès la campagne, sans contrepartie, sans les articuler avec l'attribution de crédits ciblés sur certaines priorités fut peut être une erreur de méthode ".Mais la critique la plus virulente concerne les rythmes scolaires. "La mesure était dans le programme :l'élection de François Hollande valait donc approbation. Pourquoi inventer de nouveaux horaires ?de nouvelles activités périscolaires qui allaient fatalement se révéler source d'inégalités puisque les villes n'ont pas toutes les mêmes ressources..A peine élue la gauche a offert sur un plateau des occasions à tous les élus de droite de se déchainer, et ils ne s'en sont pas privés... (ndlr : et ça a beaucoup énervé Jack Lang, mais " Le comble du ridicule fut atteint lorsque Benoit Hamon, à peine nommé ministre en remplacement de Vincent Peillon, autorisa par décret à déroger à l'application de la réforme laissant la possibilité de concentrer les horaires des activités périphériques sur une demi journée, ce qui était exactement l'inverse de l'objectif initialement poursuivi... "

Best sellers annoncés

On a annoncé la parution de plus de trois cents romans en cette rentrée littéraire. Des premiers romans ; des romans d'auteurs confirmés, et d'auteurs à succès, comme Yasmina Reza, dont le " Babylone" (Flammarion) a retenu l'attention de vos hebdos. "Pourquoi Babylone"? s'interroge Jean-Paul Enthoven dans le Point car "dans ce roman on ne trouve ni jardin suspendu ni aucune tour de Babel"...  Aucune importance : le désastre, ici, parle tout seul. Et il parle à travers la bouche d'un type épatant, un vrai raté, un minable faulknérien de grande envergure. Madame Réza se régale : elle regarde le monde sans compassion. Et ne s'en sent pas coupable. .. De quoi devrait elle se sentir coupable d'ailleurs ? Pour Jérome Garcin dans l'Obs, c'est "un livre terrible et poignant sur le temps qui file, les regrets qui s'accumulent, le bonheur qui s'éloigne, la solitude qui gonfle, les obligations qui pèsent et le passé qui finit par devenir "crayeux comme le mur des oubliés". A l'Express les journalistes ne sont pas d'accord entre eux sur l'ouvrage, partagés entre "feu d'artifice pétillant" et "récit sans cohérence". Le lecteur décidera.

Pour la littérature étrangère c'est le nouveau roman de Salman Rushdie qui va faire parler cet automne. " Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits", va paraître aux éditions Actes Sud. Les journalistes de l'Obs et du Point ont traversé l'Atlantique pour rencontrer à New York où il vit désormais "heureux", l'auteur devenu mondialement célèbre pas uniquement grâce à ses succès littéraires mais à cause de la fatwa que l'Iran avait lancée à son encontre en 1989 pour son livre "les Versets sataniques". Pour L'Obs son nouveau roman qui traite de "démons radicalisés et fanatiques" qui attaquent New York est "passionnant". L'hebdo lui consacre d'ailleurs sa couverture. Les deux interviews portent sur l'ouvrage, bien sûr (un "mélange de réel très contemporain et de conte de fées" pour Le Point ), mais aussi sur la vision de Rushdie sur l'Europe, les Etats-Unis (où il vit), sur l'Etat Islamique, dont il pense "qu'il est plus que probable que l'Etat Islamique disparaisse de la carte du monde dans un avenir assez proche".(l'Obs). Et à la question sur le retour du religieux (le Point ),il répond ceci : "Je ne suis aucunement quelqu'un de religieux. Les religions ne m'intéressent pas beaucoup. Mais l'une d'elles s'est beaucoup intéressée à moi. Quand je faisais mes études, on ne s'occupait pas de religion. On s'occupait de drogue, de sexe et de guerre, celle du Vietnam. Politique et religion étaient séparées. Maintenant, dans les universités, la religion est partout, le sexe nulle part. L'Amérique est un pays bien plus religieux que la France, par exemple..Mais, un peu partout dans le monde, la religion s'infiltre dans la politique. Aujourd'hui on est obligé de regarder les choses en face : les islamistes veulent le pouvoir politique. Ils pensent que la société parfaite a existé au 7e siècle, et la révolution khomeiniste, comme la communiste, se présente comme une révolution contre l'histoire. Face à la réalité il faut nommer les choses: les journalistes de Charlie Hebdo ont été tués au nom d'Allah pour venger le prophète. Vos gouvernants semblent avoir eu du mal alors à dire "terrorisme islamiste", et depuis, ils parlent encore de "déséquilibrés", d'"actes isolés", d'"extrémistes radicaux". Ou de "djihadistes", ce qui évoque tout de même le Coran, mais moins directement que le qualificatif "islamiste"... Ceux qui craignent qu'on pense que tous les musulmans sont terroristes ne voient pas que leur silence sur l'idéologie qui inspire ces terroristes renforce au contraire cette idée fausse..." La visite de Salman Rushdie n'est pas annoncée (pour le moment du moins), à Paris !

L'Obs consacre une enquête aux "nouveaux délires des complotistes". Le tout dernier étant que Pokémon Go serait à la solde de la CIA. "On nous cache tout, on nous dit rien". Le refrain est ancien. Mais le climat de défiance actuel à l'égard des institutions, des médias et du pouvoir le rend toujours plus lancinant... Exemple : selon un récent sondage Harris-Interactive pour Sciences et Vie, 51% des Français pensent que la princesse Diana a été assassinée ; 33% que l'économie mondiale est dirigée par une société secrète; et 31% que les véritables auteurs de l'attentat de "Charlie Hebdo" nous ont été cachés. Et ce n'est rien au regard des "complots" recensés dans cette enquête !

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