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Irak : le retour de la menace terroriste ; les éléphants du PS face à François Hollande ; les électeurs FN qui votent UMP; et la polémique réac de l'été
©DR

Revue de presse des hebdos

Au Pentagone, c’est le retour de la menace terroriste sur les sols européens et américains qui inquiète le plus. Au Parti socialiste, les éléphants préparent une rentrée dangereuse pour François Hollande. La dernière analyse électorale des élections municipales faisant état de la porosité entre FN et UMP, et la polémique « anti-réac » de l’été. C’est la revue de presse des Hebdos

L’Emirat Islamique, Al-Qaida, Aqmi. Le retour de la menace terroriste

Selon l’édition du 13 août du Canard Enchainé, « Brett Mc Gurk, chargé du dossier Irak au Pentagone ne cesse d’alerter la Maison Blanche ». « L’Emirat Islamique disposerait d’une véritable armée ». Une analyse qui aurait également été transmise à Paris.  MC Gurk affirme que « ces djihadistes pourraient tout aussi bien mener des actions terroristes aux Etats Unis et en Europe ». 

Selon les rapports français, ayant la même source «  l’Emirat Islamique est « une menace régionale qui aspire à devenir une organisation terroriste mondiale ». Le manque de réactivité politique sur le dossier irakien semble être une source de profond mécontentement pour les services concernés. L’Hebdo brosse alors un portrait des forces américaines en présence dans le Golfe Persique. Et pour certains, le conflit ne fait que commencer, comme le remarque un chef militaire français « Plus les américains s’impliquent dans la riposte (…) plus ils donnent le sentiment que Washington est en conflit direct avec l’Emirat Islamique, et plus ce mouvement recrute ».  

Mais le Canard va plus loin, en précisant que James Clapper, directeur national du renseignement américain « craint que les djihadistes ne portent le fer aux Etats Unis et en Europe ». Clapper affirme ainsi détenir des « indices »  permettant de lier les différents groupes présents de la Péninsule arabique jusqu’au Mali: Al Qaida, Aqmi et l’Etat Islamique seraient en voie de rapprochement. « Al Qaida a fait école » conclut l’hebdo. 

L’offensive des djihadistes

A son tour, Le Nouvel Observateur revient sur le cas Irakien, et plus précisément sur le sauvetage « in extremis » de la capitale Kurde, Erbil, face à l’offensive des hommes de l’Etat Islamique.

« Ils étaient des centaines. Ils nous bombardaient à coups de mortier. Ils avaient des Hummer, des mitrailleuses lourdes. Rien ne pouvait les arrêter. » Témoigne un vieil homme. Selon l’Hebdo, les peshmergas (les combattants Kurdes) ont été pris en défaut, « surpris par la force de l’assaut ». « Les djihadistes sont bien équipés, ils sont rapides. Nos peshmergas ne pouvaient pas faire face. ». Pour Jessica Lewis, chercheur auprès d’un think tank de Washington « On souligne toujours que l’Etat Islamique opère avec l’aide des populations sunnites locales, mais il faut reconnaître qu’ils conçoivent d’excellents plans de bataille. Et il semble qu’ils ne soient pas encore au maximum de leurs capacités ».

Mais l’offensive des djihadistes permet au moins une chose, le rassemblement de leurs opposants, les différentes factions kurdes s’unissent, Syriens, membres du PKK ou du PDK (parti démocrate kurde). Et puis tout bascule le dimanche 10 août avec le discours de Barack Obama et la décision de l’intervention américaine. « C’est l’explosion de joie ». Les frappes ont lieu et « Les djihadistes ont décroché en moins d’une heure » selon un général peshmerga ». Mais le combat se mène également dans les coulisses du pouvoir de Bagdad, car comme le rappelle l’hebdo, le département d’Etat américain déclarait « les Etats Unis sont prêts à soutenir pleinement un nouveau gouvernement d’union nationale surtout dans sa lutte contre l’Etat Islamique ».  

M.Cambadélis sera-t-il loyal ?

Cette semaine, Le Point passe au crible le nouveau patron du PS, Jean Christophe Cambadélis. Empêtré dans des affaires judiciaires, l’ancien lieutenant de Lionel Jospin fut empêché d’occuper ce même poste en 1997…au bénéfice de François Hollande. « En bonne logique, c’est Cambadélis, qui en 1997, aurait du prendre les rênes du parti. Lionel Jospin  lui était redevable d’avoir préparé dès 1995, le socle de ce qui sera la « gauche plurielle »…..mais « François Hollande passa devant ».

Après une traversée du désert qui durera plus de dix ans, l’homme revient aujourd’hui au premier plan. « C’est un sphinx, un leader à sang froid ». L’échec d’Harlem Désir à la tête du parti lui permet de prendre cette place qu’il convoitait. Et François Hollande cherchait « un professionnel de l’organisation ». Sera-t-il Loyal ? Interroge l’hebdo. Car de lui dépend l’ouverture du débat des primaires au parti socialiste. « C’est ce qu’il sait faire de mieux, prendre une AG et la retourner. On comprend les réticences de François Hollande ». « Un boucher » pour Jean Luc Mélenchon. Un boucher et un prophète, qui aurait déclaré à Dominique Strauss Kahn en 2007 « Tu seras Président en 2012, sauf si on te prend avec une black dans une chambre d’hôtel ».

La Polémique de l’été ?

La question est posé par Le Point, qui revient sur l’accrochage entre Edouard Louis « phénomène littéraire de l’année » et le philosophe et historien Marcel Gauchet. « En cause : les positions jugées « réactionnaires » de Marcel Gauchet « Contre quoi Gauchet s’est-il rebellé dans sa vie si ce n’est contre (…) le pacs, le mariage pour tous, contre l’homoparentalité ? ».  Sur cette base, Edouard Louis a pu lancer un appel au boycott des « Rendez-vous de l’histoire » de Blois, en raison de la participation de Gauchet à la conférence inaugurale. Un appel dont la sociologue Nathalie Heinich était également la cible et qui dénonce des méthodes « staliniennes » : «  Ce refus de simplement poser la question de ce qu’implique pour des enfants la filiation homosexuelle me paraît relever du fanatisme. Le plus inquiétant est que des esprits censément informés ne perçoivent même pas le grotesque de leurs propres oukases ». « Dans la génération des jeunes intellectuels d’aujourd’hui, le « foucaldisme » et le « bourdieusisme » sont des supports très puissants de ce type de posture binaire entre gentils et méchants, comme le fut le marxisme dans la génération précédente. »

A cette occasion, Le Point ouvre ses colonnes à Elisabeth Lévy du mensuel Causeur qui riposte « Ils faut vous y faire mes agneaux, ce n’est pas Gauchet qui est réactionnaire, c’est la réalité ». 

Aubry contre attaque.

Le Nouvel Observateur aborde cette semaine la question de la fusion des régions sous le prisme de la résistance de Martine Aubry. « Pas question de laisser sa région fusionner avec la Picardie ! » indique l’Hebdo. « On est en train de faire du Monopoly, de jouer à Sim City sans demander l’avis des élus concernés ». Dénonce-t-elle tout de go »  « Nous sommes deux régions plantés par la crise, avec un taux de pauvreté énorme » « On ne fait pas de deux régions pauvres une région riche ». Entre les doutes entretenus par Le Point au sujet de Jean Christophe Cambadélis et la révolte Aubry, il semblerait que les cadres du PS préparent une belle rentrée à leur Président. Car le Nouvel Observateur poursuit « Elle est vite revenue à ses fondamentaux : l’anti-Hollandisme. Voilà deux ans qu’elle cache sa colère et son amertume » « Aujourd’hui, croit-elle, on la cherche. Et bien on va la trouver ». Les phrases assassines de Martine Aubry valent le détour « Je pense que, depuis deux ans, si dans tous les domaines on avait eu une grande vision et une méthode, on aurait eu un peu moins de problèmes ». L’Elysée chercherait alors à apaiser les tensions en assurant sa bonne foi sur le projet de fusion des régions. Mais rien n’y fait. La Maire de Lille est persuadée de la malveillance du Président. Et la contre-offensive des Aubrystes est attendue en cette fin du mois d’août, à l’occasion de l’Université d’été du PS, à la Rochelle.

UMP-FN

Le Canard Enchainé revient quelques mois en arrière pour nous rapporter une analyse électorale des dernières élections municipales. « Pierre Martin, l’un des meilleurs spécialistes en la matière s’y est quand même attelé » pour la revue « Commentaire ». « Et ses conclusions ruinent quelques idées reçues ». 

Tout d’abord, rien de très surprenant, l’abstention a été plus massive à gauche qu’à droite, et notamment parmi les électeurs du PS. Plus surprenant « la discipline républicaine n’a pas joué son rôle ». « Les électeurs de l’extrême gauche et du front de Gauche , dans l’opposition au gouvernement, se sont dispersées au second tour, peu attirés par les listes à direction socialiste ».

Mais selon Pierre Martin, le phénomène nouveau de ces élections ne réside pas là. C’est à droite qu’il faut regarder pour comprendre l’ampleur de la défaite socialiste. « La défaite de la gauche s’explique d’abord par de bons reports au sein de la droite et un report massif de l’électorat FN sur la droite, là où il avait été éliminé à l’issue du premier tour » mais aussi dans des proportions importantes (de 20 à 45% de ses voix du premier tour)là où il s’était maintenu en triangulaire. »

Et le Canard de conclure « Voilà qui explique mieux comment l’UMP a pu gagner 42 villes de plus de 300.000 habitants et le PS perdre la moitié des grandes villes qu’il gérait ». Une analyse qui vient étayer les résultats d’un sondage que publiait Atlantico en mars dernier, indiquant que 62% des électeurs FN souhaitaient une alliance avec l’UMP. 

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