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Hollande distribue les points et les baffes ; Michel Onfray oppose "Manuel" et les intellectuels ; "Aristophil", la bulle du manuscrit ancien éclaboussera-t-elle Villepin ?
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi : climat : haut et fort : Naomi Klein, militante altermondialiste : "Quand mon livre sort, j’entre en campagne" ; Climat encore : Nicolas Hulot : "la cop21 est une partie de Poker" ; Pour ou Contre le service civique pour "vieux" ? ; Et si on jouait aux vieux, sans chuter !

Sandra Freeman

Sandra Freeman

Journaliste et productrice, Sandra Freeman a animé des émissions sur France Inter, LCI, TF1, Europe 1, LCP et Public Sénat. Coautrice de L'École vide son sac (Éditions du Moment, 2009), elle est la fondatrice du média internet MatriochK.

 

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Chuchotements à l’Elysée : le président Hollande sur Valls, Macron, le FN… et sur lui-même

Challenges propose cette semaine un entretien exclusif avec le chef de l’Etat. Pas de "Mollhande" en vue nous annonce direct Nicolas Domenach. Face à lui, un président "conquérant", avec quelques petites phrases de lucidité. Morceaux choisis :

Au sujet du premier ministre Valls, "C’est toujours le cas, un Premier ministre fort s’accompagne de trop de ministres faibles". Donc Valls est fort. Il y a encore : "on travaille en confiance avec Manuel Valls. On se voit souvent. Je ne doute pas de sa loyauté"... Ah oui, il est vraiment fort ce Manuel Valls. Un bémol sur le vocabulaire comme le "fascislamisme" ou "l’apartheid de certains quartiers". Mais une bonne note sur "l’énergie précieuse" et "le sens de l’animation".

Au sujet de Manuel Valls, on peut trouver un autre son de cloche dans Le Point qui fait sa Une sur Michel Onfray. Le philosophe en colère s'en prend à Manuel Valls qui, selon lui "défouraille à tout-va" reprend, pour l’anecdote, un texto d’un de ses amis "on ne peut pas être Manuel et intellectuel", "il n’a pas tort, poursuit-il, je me sens plus que jamais anti-manuel" … (NDLR : jeu de mot ! là il fait allusion à une collection qu’il avait initiée les  "anti manuels" de philosophie, puis médecine, économie etc).  Le 18 mars, Michel Onfray sortira, l'oeuvre de sa vie, "Cosmos" aux éditions Flammarion. Il décrit lui-même son ouvrage ainsi : "Une philosophie de la nature proposant de renouer avec le rapport au monde, au réel, au temps et à la vie du paganisme grec".L'ancien prof de terminale à Caen évoque aussi dans l'hebdomadaire son père, Gaston, "un grand homme par ses vertus rares". En contre-partie, Le Point donne la parole à quatre de ses détracteurs : Michela Marzano, philosophe, Christine Boutin, députée du parti chrétien-démocrate, Jacques-Alain Miller, psychanalyste et Ali Benmakhlouf, philosophe.

Et sur Emmanuel Macron qui se bat pour sa loi contre vents et marées : "un type gentil, gai, qui n’a pas mauvais esprit ni une ambition dérangeante", "imaginatif"... mais le président dit ignorer encore si le ministre de l’économie "fera de la politique un jour". Et ça aussi c’est gentil.

Et concrètement, qu’est ce qu’il dit le président à la veille des élections départementales ?

Elles "seront difficiles". Oui. "Plus difficile encore si on ne livre pas bataille". Soit. "Il n’y aura pas de changement, ni de ligne, ni de Premier ministre"... Jamais ?  Pas "jusqu’à la victoire" (et d’ailleurs, pourquoi changer de politique puisque la ligne est "claire" et "qu’elle commence à porter ses fruits ? Les français ne le comprendraient pas"… Donc, cette "autre politique", celle des frondeurs de gauche ou autre écolos "n’est pas pour demain".) OK. Plus loin, "Cécile Duflot est intelligente, elle comprendra". Et encore plus loin, opposant le pari de la raison et le risque du pire, "on peut empêcher quelqu’un de se suicider, trois, quatre fois… mais à la cinquième fois, peut-on encore le retenir ?". Moyen gentil.

Sa réaction face à la montée historique du Front National?

"Nous devons nous rassembler face à l’adversité et la tragédie qui menace le pays, car le FN est en situation d’accéder au pouvoir". Il évoque ainsi d’éventuellement élargir la majorité, mais ça "ne devra se faire que sur cette exigence impérieuse du combat contre le Front National" et "pas au détriment de la ligne politique". ça, c’est faire de la politique ! Il prend un peu plus de hauteur sur le sujet quand il parle de "Sortir le pays de son déclinisme, de son doute, de son malheur de lui-même", "une tendance lourde qui remonte même à la fin de Napoléon" malgré des périodes plus glorieuses comme avec de Gaulle". Selon lui, cette "idée de déclin, la peur de l’autre et de l’islam maintenant" et bien, "C’est de tout cela dont profite le Front National".

(NB : Au sujet du Front National, sachez que l’Obs fait sa couverture sur "les candidats FN démasqués", le tout avec un visage de Marine Le Pen sous forme de masque. Le magazine tente de démontrer dans son enquête, le vrai visage des candidats FN, qui "détestent les immigrés, haïssent les musulmans, vomissent Christiane Taubira, distillent des préjugés antisémites ou regrettent le maréchal Pétain")

Et (le meilleur en dernier) sur le Président lui-même ? "Il y a un écart entre être président et être président". Et depuis quand le faites vous donc alors ? "Sans doute les Français m’ont-ils reconnu comme tel pendant les événements tragiques de janvier". Voilà.

Naomi Klein, militante altermondialiste : "Quand mon livre sort, j’entre en campagne"

La jolie dame blonde en couv’ de Télérama ? C’est Naomi Klein "l’égérie de la gauche américaine". Son nouveau combat ? Cette fois, "elle s’engage contre le changement climatique, et voit dans la crise actuelle une chance pour remettre en cause le système capitaliste". Revenons rapidement sur les différents combats de cette militante canadienne altermondialiste, féministe, pour que tout le monde suive : on l’a retrouvé sur le terrain "d’occupy wall street", sur celui des "opposants au pipeline de keystone". Déroutante dans son rapport au pavé, quand elle explique qu’elle "croit profondément aux mouvements sociaux de masse", mais qu’elle n’est "pas à l’aise dans la foule".  Quoiqu’il en soit, aujourd’hui, c’est avec son nouvel essai, qu’elle "entre en campagne" : "Tout peut changer" à paraître chez Actes Sud, prépare le terrain de la conférence sur le climat qui va se tenir à Paris dans quelques mois.

Naomi apparaît sans doute "implacable, offensive", mais elle en reste "optimiste". elle le clame : on peut changer, c’est possible, les mentalités sont mûres. Les technologies aussi. D’accord, mais qu’est ce qui bloque ? "Pour que la justice climatique l’emporte, le prix à payer pour nos élites sera réel. Je pense au manque à gagner de carbone non exploité par les industriels, mais aussi aux réglementations, impôts, investissements publics et programmes sociaux nécessaires pour accomplir ce changement". Et pour commencer cette petite révolution ? "shell, exxon, etc, ne doivent pas prendre part aux discussions sur le climat" et il faut pousser "tous les mouvements sociaux à se réunir". Donc, si je saisis bien, on commence par arrêter de discuter avec les puissants, on fait glisser le pouvoir vers la masse (même si on n’est pas à l’aise dedans). Et là forcément après la pluie le beau temps.

Nicolas Hulot : "la cop21 est une partie de Poker"

Lui aussi y croit dur comme fer et prône cette idée selon laquelle la "lutte contre le réchauffement climatique est une alliée de la croissance et de l’emploi". Nicolas Hulot, dans un entretien à l’Express, part d’un même postulat : "Nous sommes condamnés, pour réussir, à décourager l’usage des énergies faucilles, et à mieux répartir les richesses". Mais lui aussi se force à être positif pour être convaincant" la cop21 est une partie de Poker » qui va réunir 195 Etats à Paris, dont la Chine et les Etats-Unis. Même règle du jeu chez ces deux-là : "chacun attend que l’autre avance pour se découvrir au dernier moment." Et est-ce qu’on joue pour gagner ?  "Il n’est pas impossible que chacun de ces deux grandes puissances révise à la hausse leurs engagements"… Si maintenant, on se met à croire qu’on va tous gagner, c’est qu’on a déjà gagné !  En optimisme (au moins depuis le début de cette revue de presse où on pensait que les déclinistes étaient majoritaires).

Empire de papier en fumée : des placements financiers dans de fameux livres anciens… fumeux

Imaginez : Vous aviez envie d’investir, un livre original de Victor Hugo, de Saint-Exupéry, ou un manuscrit de Gauguin.  Le rêve, devenu réalité, va se transformer en cauchemar. L’Express revient en détail sur cette histoire digne des plus grands romans à rebondissements :

Chapitre 1 : Gérard Lhéritier, autodidacte niçois de 65 ans, proposait depuis 25 ans à des épargnants de mettre leurs économies dans des textes anciens. Ainsi, ils sont des milliers, des gens simples, des "gardiens d’immeubles", des "gendarmes" à avoir investi une partie importante de leur patrimoine  pour acquérir des parts dans le portefeuille d’un ouvrage de renom.

Chapitre 2 : Ces investisseurs, reverront-ils une feuille de papier de leur ouvrage ou même le coin d’un billet ?

Le 18 novembre dernier, des enquêteurs de la répression de la délinquance économique ont perquisitionné à St germain dans les locaux de Aristophil (la société de G Lhéritier). Puis, 5 mars : Gérard Lhéritier et sa fille Valérie, sont mis en examen pour escroquerie en bande organisée. Ça ne sent pas bon.

Chapitre 3 : Mais que se passe-t-il ? Peut-être, une petite tendance à "gonfler" les estimations. Par exemple, "une lettre de Van Gogh, acquise 250 000 euros en 2007 chez Sotheby’s était proposé quelques temps plus tard aux clients d’Aristophil à 867 000 euros. Ah oui ! On voit la bulle qui se gonfle là. Mieux : "un manuscrit de 54 pages dans lequel Einstein élaborait sa théorie de la relativité passait lui de 559 000 à… 28,5 millions de dollars.

Chapitre 4 : Vers un "Krach du papier" ? la semaine dernière, un des plus ancien libraire de la capitale, Claude Vrain est aussi mis en examen, après avoir établi quelques estimations qui auraient favorisé cette folle inflation.

Chapitre 5 : (là c’est la magazine le Point qui va alimenter la suite) Au delà des petites gens, "Le Tout Paris ".

Dominique de Villepin, est dit proche de Lhéritier (« le madoff des lettres ») et de Jean-claude Vrain (« ancien trotskiste, ouvrier tourneur chez Renault devenu libraire des people »)… ils écrivent que Villepin « ressort (du bureau) souvent avec un sac plastique contenant des pièces rares »… oh la ! Et ce n’est pas tout. Dans le viseur aussi, PPDA, qui se serait « vu accorder par Aristophil un prêt de 400 000 euros, inscrit dans les comptes de la société avant d’être effacé », et un « cadeau de 112000 euros de manuscrits ». Enfin, Christian Estrosi, aurait reçu en cadeau pour la municipalité de Nice « un manuscrit du Général De Gaulle prononcé place Massena ».

Chapitre 6 : Il y a aussi la menace fiscale qui point au loin. "Bercy ne s’est pas encore emparé de l’affaire" mais « le système semble pourtant avoir donné lieu à une fraude fiscale massive. En effet, le fondateur d’Aristophil faisait miroiter aux investisseurs un produit exonéré d’ISF »…

Chapitre 7 : Une petite cerise sur cet énorme gâteau ? Laissons nous encore porter par Le Point : A ces zones d’ombre s’ajoute le mystère du gros lot de l’Euro millions. Même s’il le nie aujourd’hui, Gérard Lhéritier a bel et bien encaissé en 2012 un ticket gagnant de169 millions…"

Interlude musical : « Moi je construis des marionnettes, Avec de la ficelle et du papier, Elles sont jolies les mignonnettes, Elles vous diront, elles vous diront, Que je suis leur ami, que je suis leur ami ». Christophe.

Affaire Bygmalion : Une réunion secrète à l’Elysée début 2012

Les langues se délient devant le juge d’instruction… L’Express ouvre son dossier principal à des "révélations sur la bombe Bygmalion" : Il y aurait eu une "réunion secrète à l’Elysée en février 2012" sur l’organisation de la campagne, au cours de laquelle il aurait été "questions d’intendance en présence d’un proche collaborateur du président de la république". Elle se serait déroulée "dans le bureau de Guillaume Lambert (directeur de campagne de Nicolas Sarkozy et chef de cabinet du président)" raconte Franck Attal, l’ex-directeur d’Event&Cie, filiale de Bygmalion. Autour de la table, il y avait aussi M. Lavrilleux (directeur adjoint de campagne), Eric Cesari (directeur général de l’UMP), et Olivier Biancarelli, conseiller du président.

A ce moment de la réunion, il n’est pas encore question de surcoût des rassemblements à venir, ni du dépassement du plafond autorisé, ni du nombre de meetings qui va s’envoler, ni non plus des modèles de facturations déplacés qui vont en découler. Pour l’heure, on pose les premières graines et le magazine d’expliquer que ce jour là, un « modèle est donné en exemple à l’équipe de Event, celui d’une convention nationale de l’UMP. Coût évalué 600 000 € HT. Le total estimé – 3 millions d’euros – est encore bien loin du plafond de dépense fixé au candidat, 22,5 millions d’euros et du dérapage final, évalué par les enquêteurs à environ 18,6 millions d’euros ».

Pour ou Contre le service civique pour « vieux »?

Christophe Conte, qui est « Aux Inrocks depuis Vercingétorix » comme il le dit sur son compte Twitter, mais qui écrit comme un jeune cool, a décidé de sauver les vieux de Rama. Dans son édito hebdomadaire, il s’adresse donc à Rama Yade… et il n’est pas content !!

En cause, le souhait exprimé par l’ancienne secrétaire d’Etat de « soumettre prochainement au gouvernement, la création d’un service civiques pour les vieux », euh, « Pour les seniors pardon » se reprend-il, avant de poursuivre : Rama (je vous préviens, il la tutoie) « tu étayes donc cette idée selon laquelle « la retraite n’est pas la fin de vie mais le début d’une autre, susceptible de durer encore 30-40 ans » ». Début d’une autre… oui, on peut comprendre. Mais non, il n’est pas d’accord. « Ok Rama, c’est sympa de vouloir conserver les croulants (…) dans la vie active, faire profiter les plus jeunes de leur expérience, leur confier des « missions éducatives, culturelles, sportives et solidaires » et ce « à partir de l’âge de la retraite jusqu’à la perte d’autonomie » mais pourquoi rendre ça obligatoire ? et s’ils n’ont pas envie les débris (…) d’aller s’emmerder avec des jeunes cons au lieu de jouer tranquillou au Rami en écoutant André Rieu ? » ! Il doit se sentir quand même plus proche de Vercingétorix pour s’emballer ainsi, non ?

Et si on jouait aux vieux, sans chuter !

Et du coup, si on essayait d’être « vieux » pour comprendre ? Bien sûr, la sensation que ça procure nous est chaque jour un peu moins étrangère, mais le fait d’être vraiment vieux, c’est un truc qu’on n’imagine pas concrètement. Et bien dans le « magazine qui explore le futur », « Usbek et Rika », une journaliste a décidé de faire ce voyage dans le temps. Non pas qu’elle s’est plongée dans un accélérateur de particules. Elle s’est juste rendue au « Salon des Seniors » de Beauvais pour tester un simulateur de vieillissement mis au point par une société allemande pour ressentir physiquement les sensations d’une personne âgée. GERT (c’est le nom de ce simulateur) réuni pleins d’options : Une veste qui raidit le dos, une collerette pour la nuque, des genouillères et des coudières qui fragilisent les articulations, des poids aux chevilles et aux poignets pour alourdir membres, et un casque pour être dur de la feuille. Aujourd’hui, c’est un outil pédagogique pour les services de gériatrie dans les hôpitaux ou pour aider les architectes à anticiper sur des bâtiments pour personnes à mobilité réduite. Si cette combi attire, c’est qu’elle sent le futur, « quand la France comptera 8 millions de retraités supplémentaires », en 2020. Et vous voulez connaître le prix de GERT ? 1240€. Pour être diminué, et oui ! Alors, l’acquérir ou pas ? Là j’avoue me sentir tiraillée entre deux penseurs très très vieux, Jean de Lafontaine : « un tiens vaux mieux que deux tu l’auras » et Rabelais « tout vient à point à qui sait attendre ».

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