Hausse de la TVA : à partir du 1er janvier, les Français vont payer cash les erreurs de politique économique du gouvernement<!-- --> | Atlantico.fr
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La TVA va augmenter à partir du 1er janvier : de quoi vider les restaurants français.
La TVA va augmenter à partir du 1er janvier : de quoi vider les restaurants français.
©Reuters

Chroniques du pot aux roses

L'augmentation de la TVA va frapper les esprits, avec sa cohorte de prix corrigés sur les ardoises, et fera prendre conscience un peu plus aux Français que l’immobilisme et l’enfumage auxquels Mou-Président les voue depuis plus d’un an et demi à un coût.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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1 - Français, pour les fêtes de Nouvel an, préparez-vous à danser la valse des étiquettes

Lorsqu’il y a un an, l’Espagne de Rajoy avait augmenté ses taux de TVA pour tenter d’engranger des recettes fiscales supplémentaires, les commerçants et industriels ibériques avaient fait preuve d’une retenue patriotique. La plupart des boutiques arboraient fièrement des écriteaux vantant leur totale détermination à prendre sur elles et dans leurs marges la hausse annoncée, la rendant indolore pour leurs clients.

Le tout était proclamé quelques semaines à l’avance dans les vitrines.

Que voyez-vous en France sur les devantures équivalentes à échéance comparable ? Rien. Vous pouvez être d’ores et déjà certains que la plupart des entrepreneurs, écœurés de la politique économique gouvernementale, feront immédiatement payer à leurs clients la facture plein pot. S’ils n’en profitent même pour tenter de restaurer leurs marges en arrondissant leurs prix à la fraction d’euro supérieure ...

Cette augmentation sera frappante pour les esprits, avec sa cohorte de prix corrigés sur les ardoises. Elle fera prendre conscience un peu plus aux Français que l’immobilisme et l’enfumage auxquels Mou-Président les voue depuis plus d’un an et demi à un coût.

Car, qui a sérieusement trinqué, jusqu’à aujourd’hui, du fait de toutes ces fausses réformes ? Les salariés qui bénéficiaient autrefois du régime des heures sup’, les familles nombreuses de cadres, les assujettis à l’ISF qui ne peuvent prendre la tangente et, marginalement, tous ceux rattrapés par le gel du barème de l’IR qui ne tient plus compte de l’inflation. Sans oublier, bien évidemment, les cohortes d’employés et auto-entrepreneurs que le retour de la récession finit par priver purement et simplement de travail.

Cela fait beaucoup de monde certes ; suffisamment pour créer du ressentiment et expliquer l’impopularité du régime. Mais la matérialisation de l’échec a besoin de symboles communément partagés et elle n’en a pas encore. La valse des étiquettes sur fond musical de TVA en sera la première vraie manifestation.

Ne croyez pas qu’elle retentira à bas bruit. Le taux normal, qui concerne la majorité des biens et services, passera de 19,6% à 20%, ce qui n’est pas gigantesque et doit rapporter 2,6 milliards d'euros. Mais le taux intermédiaire, aujourd’hui à 7%, qui bénéficie à de larges secteurs (travaux de rénovation, hôtellerie restauration, transport de voyageurs…), passera à 10%, une hausse bien plus visible. Allez donc demander une augmentation de 3 % à votre employeur en ce moment, vous verrez la réponse.

Plus grave encore, par effet réducteur sur la demande des ménages et en raison de l’approfondissement actuel de la crise que le dernier indice "Markit" de prévision d'activité vient de révéler - qui confirme du reste ce qui j’écris dans ces colonnes depuis plus d’un an - les recettes à attendre de ces hausses seront plus faibles que prévu.

Le financement du CICE, suite au rapport Gallois, n’est donc absolument pas bouclé. Et il n’y a pas que la TVA qui manquera à l’appel, l’écotaxe était aussi une des sources de son futur abondement ! Le mistigri budgétaire échappe de plus en plus aux mains inexpertes et tremblantes qui nous gouvernent.

Rappelons-nous en effet l’exercice d’équilibrisme engagé il y a un an. Les entreprises intégreraient rapidement dans leurs comptes et leurs décisions d’investissement les allégements du Crédit d’impôt compétitivité-emploi lequel ne devait pas peser sur les finances publiques dans l’immédiat, car il ne réduirait pas l'impôt sur les sociétés collecté avant 2014, du fait du décalage de son encaissement. Pour autant, dès lors que la hausse de TVA n'intervenait elle aussi qu'à partir de 2014, le tour de passe-passe permettait de ne pas affecter la consommation en 2013.

Patatras ! En raison du climat économique exécrable qui perdure, en partie à cause d’erreurs majeures de communication qui ont répandu une frousse fiscale parmi les Français et en plus grande partie encore du fait de la surévaluation persistante de l’euro et de l’absence de réformes crédibles dans la fonction publique, la confiance a déserté les ménages et les entreprises.

Du coup, les recettes ne seront pas au rendez-vous malgré les hausses de TVA lesquelles, dès le premier janvier, commenceront à être tout à fait visibles. Puis viendra la baisse du produit de l’IS due à l’impact différé du CICE. Le château de cartes truquées s’effondrera sur les joueurs de bonneteau et le trou dans les caisses de l'Etat sera béant, obligeant une fois encore le gouvernement à repousser ses objectifs de redressement des comptes publics. Jusqu'à quand les marchés financiers et Bruxelles feront-ils semblant de ne pas s'apercevoir de la duperie et de l'impasse au bout du chemin ?

2 - Le naufrage parisien de NKM risque-t-il de faire tanguer la droite au plan national ?

C’est à se demander si la parachutée de Longjumeau dans l’élection municipale parisienne n’est pas rétribuée par Hollande et le parti socialiste pour allumer un contre-feu le soir de l’annonce du résultat des élections municipales ! Grâce à elle, la gauche va pouvoir affirmer que les électeurs ne sont pas autant remontés que cela contre le gouvernement, par delà les sondages. Elle dira également qu’une alliance entre les centristes, Modem compris, et l’UMP n’a aucune efficacité électorale et parviendra peut-être à discréditer ce possible arrangement qui signerait irrémédiablement la défaite de Hollande en 2017.

Accumulant bourdes et annonces à côté de la plaque, Nathalie Kosciusko-Morizet se met tout le monde à dos, n’hésitant pas à prêter à Pierre Lellouche, député de Paris, des propos qualifiant François Lebel, maire du 8ème arrondissement d’ « ordure homophobe » alors pourtant que ces deux là, en conflit depuis des lustres, venaient enfin de se rabibocher. Le rapatriement sanitaire de NKM dans l’Essonne s’impose d’urgence.

3 - Thamsanqa « Hollande » Jantjie président !

Qui est cet illustre inconnu ? Le faux interprète en langage des signes qui a réussi à s’incruster près de la tribune des orateurs pendant trois heures lors des obsèques de Mandela. Armé, il aurait pu donner à Obama un destin à la Kennedy sans qu’aucun garde du corps n’ait eu le temps de réagir. Si la mythomanie cherchait une figure de proue en cette fin de l’an de grâce 2013, elle l’aurait trouvée. Avec les roucoulements de Cameron et du même Obama aux côtés de la blonde affriolante qui dirige le gouvernement danois et le triste spectacle des dictateurs africains versant suffisamment de larmes de crocodiles pour remplir tous les marigots du continent, les obsèques de Mandela furent ainsi tournées en ridicule par leurs organisateurs mêmes.

Cela étant, on peut se demander si l’immense talent d’infiltration de ce pseudo traducteur ne serait pas mieux employé sous d’autres cieux, en France notamment. Car, chez nous, l’exemple vient de haut en matière de discours incompréhensible, d’inadaptation aux fonctions exercées, de carrière nourrie au fruit du hasard et de gesticulation.

4 - Mea minima culpa

Bon, la fin du point 3 est peut-être un peu sévère pour notre président, reconnaissons-le. Ne suis-je pas moi aussi en train de céder au funeste défaut national qui veut que les Français attendent de l’Etat-Papa qu’il règle tous leurs problèmes puis tuent périodiquement le père lorsqu’il échoue fort logiquement dans cette impossible tâche ?

Car Mou-Président ne fait que s’inscrire dans le droit fil de la mauvaise éducation donnée depuis des décennies à ses garnements de compatriotes. Il leur ment car il pense sincèrement que la vérité ne leur est pas bonne, leurs donne quelques sucreries mais réduit leur argent de poche, les manipule sans cesse en tentant de s’appuyer sur de mauvais instituteurs.

Illustration principale cette semaine de ces esquives : la fausse réforme de la formation professionnelle qui permettra aux corporations syndicales de continuer à puiser dans le magot. En échange, ces garde-chiourmes tâcheront de calmer les mouvements sociaux dans les mois qui viennent.

Avec le ratiboisage indemnitaire - finalement abandonné - des professeurs de classes préparatoires, l’aveu explicite du renvoi aux calendes papoues du grand projet de réforme fiscale et les désarrois de Jean-Marc Ayrault qui n’a pu imposer ses hommes à Bercy, cet arrangement douteux fut le lot commun hebdomadaire des reniements qui font désormais la politique de la France. Et savez-vous quoi ? Plus personne ne s’en étonne. C’est peut-être cela, le premier succès de François Hollande.

A lire de l'auteur de cet article :  "L'enfumeur", de Serge Federbusch, (Ixelles éditions), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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