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Et la surprise de 2017 est …
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L’ensemble des économistes et des investisseurs pensaient, jusqu’à ces dernières semaines, que l’économie américaine serait la plus vigoureuse en 2017. L’idée communément admise était que le stimulus « Trump » couplant mesures fiscales, investissements massifs et dérégulation allait stimuler l’économie Américaine plus que tout autre. Pour le moment la surprise de 2017 se trouve plutôt en Europe.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Le rythme de croissance de l’économie de la Zone Euro est carrément 2 fois supérieur à celui des Etats-Unis au premier trimestre 2017 ! Derrière cette bonne nouvelle une question commence à tarauder certains intervenants en particulier en Allemagne : si la croissance est si vigoureuse, ne serait-il pas temps de revenir à une politique monétaire plus conventionnelle pour la Banque Centrale Européenne (BCE) ?

Un peu d’histoire pourrait conduire la BCE à réfléchir longuement avant de revenir à une politique monétaire plus restrictive. Beaucoup ont en effet en mémoire la remontée de taux de 2011 : un peu trop rapide, compte tenu du cycle économique, ce mouvement avait finalement largement pénalisé l’économie de la Zone Euro dans une période par ailleurs très chahutée par la crise de la dette souveraine.

Aujourd’hui le message de la BCE est très prudent sur le sujet : les discours se succèdent pour signaler la vigueur de la reprise et la résilience de l’économie de la Zone Euro aux chocs provenant de l’extérieur. Force est de constater que la Zone Euro fait mieux que les Etats-Unis depuis plus de 2 ans et demi : en cumulé, une croissance de 5.1% contre 4.6%.  Les chiffres de ces dernières semaines sont même encore plus encourageants : il n’y a plus de pays à la traîne. En effet, le Portugal et l’Italie se redressent très nettement eux aussi. La critique sur la « dispersion » des rythmes de croissance devrait logiquement s’estomper : la convergence que promeut la Zone Euro pourrait enfintrouver un début de réalité. 

La décote politique dont souffre la Zone Euro pourrait également s’atténuer suite aux élections aux Pays-Bas et en France. Les anticipations redeviennent ainsi plus positives pour l’ensemble de la Zone Euro et pour beaucoup d’économistes tant que les salaires et l’inflation ne repartent pas franchement, le mouvement de rebond de l’économie de la Zone Euro pourrait se poursuivre.

Les discussions ont semble-t-il commencé au sein de la BCE : le clan des durs estimant qu’il faut désormais revenir à la normale…les autres estimant qu’il ne faut pas se précipiter et casser la timide reprise en cours. Leur argument essentiel réside dans le fait que l’inflation, hors effet pétrole, reste désespéramment basse.  Par ailleurs, ils soulignent que l’Italie reste, malgré tous les efforts récents autour de la Banque Monte-Paschi, un maillon faible sur le plan bancaire.

La probabilité que l’économie européenne poursuive sur sa lancée nous paraît crédible mais l’intensité de cette reprise sera visiblement assez basse. La BCE devrait donc sur un horizon mars-avril 2018 laisser ses taux courts inchangés et poursuivre les achats d’obligations d’Etat. Croissance modérée sans à-coups, taux bas, baisse progressive du chômage… tout ceci nous conforte dans notre vision positive sur les actions de la Zone Euro.

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