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En Italie, un répit bienvenu
©TIZIANA FABI / AFP

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Les perspectives italiennes inquiètent les investisseurs depuis le printemps. Beaucoup de déclarations, parfois contradictoires, des responsables politiques italiens ont provoqué une forte volatilité du marché obligataire italien. En effet comme souvent dans la Zone Euro, l’évolution des taux 10 ans est l’indicateur de la santé du pays.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Les perspectives italiennes inquiètent les investisseurs depuis le printemps. Beaucoup de déclarations, parfois contradictoires, des responsables politiques italiens ont provoqué une forte volatilité du marché obligataire italien. En effet comme souvent dans la Zone Euro, l’évolution des taux 10 ans est l’indicateur de la santé du pays. 

D’ici quelques semaines, la présentation du budget 2019 permettra de clarifier la situation. Les rumeurs d’un déficit budgétaire compris entre 2 et 3%, nettement plus faible que les pires craintes envisagées ces dernières semaines, ont permis une légère détente sur les obligations italiennes. L’écart de rendement entre les obligations italiennes et allemandes s’est significativement réduit : après avoir touché un plus haut de 3%, l’écart est revenu à 2,55% en cette fin de semaine.

Ce répit est bien venu : en effet le bilan de l’été s’est avéré assez inquiétant avec une tendance menant tout droit l’Italie vers une crise potentiellement grave pour le pays et le reste de la Zone Euro. L’incertitude récente a, comme dans les épisodes classiques de crise européennes, exercé une pression à la baisse sur les rendements allemands. Sur certaines maturités les taux allemands sont repassés nettement sous les 0%.  Ces rendements négatifs traduisent à la fois le fort niveau d’inquiétude mais aussi la très faible liquidité du marché. Un retour au calme est le bienvenu aussi sur ce plan. 

L’autre aspect, particulièrement surveillé par les autorités italiennes, réside dans l’analyse de la balance des paiements. La Banque d’Italie a annoncé récemment que les investisseurs internationaux ont liquidé 33 Milliards d’Euro d’actifs italiens en mai et 42 Milliards en juin. Les ¾ de ces flux portaient sur des emprunts d’états. Les chiffres pour août seront connus dans quelques temps   mais la tendance devrait être négative et ne peut pas être durable et ce, pour une autre raison qui nous ramènent à des périodes difficiles déjà connues en Zone Euro : Les banques italiennes ont été les principales contreparties des ventes internationales. Tout le but de la période post-crise de la Zone Euro était justement de réduire le lien entre la dette d’état et le système bancaire. Hors les banques italiennes en achetant massivement des obligations d’état italiennes renforcent au contraire ce lien. Aux yeux de la BCE ceci n’est pas pérenne. La Banque Centrale a toujours soutenu les états mais souhaite limiter voire proscrire tout soutien direct aux banques ! 

Avec ces nouvelles sorties des investisseurs internationaux, les non-résidents ne détiennent plus qu’un tiers de la dette italienne. Connaissant ces chiffres, les autorités italiennes ont conscience d’une double menace : les investisseurs internationaux fuient et perdent patience. L’enjeu est clé pour le Trésor italien qui doit faire d’importants appels aux marchés l’an prochain. L’autre menace est domestique : avec 2/3 de la dette détenue par des banques et des particuliers italiens, un « problème » grave sur la dette aurait immanquablement des conséquences politiques.  

L’échéance du 27 septembre  est donc majeure pour le gouvernement italien et on comprend mieux, à la lecture des chiffres récents, que ses déclarations soient désormais apaisantes. 

Pour les marchés européens, ce retour au calme est aussi le bienvenu : l’Italie revient souvent dans les facteurs de risques pour la fin d’année. La semaine dernière a été difficile pour les marchés actions européennes mais le risque lié aux banques italiennes s’est un peu estompé. Ce sont pour le moment les risques liés à la guerre commerciale et aux perturbations liées aux marchés émergents qui pèsent sur les marchés. 

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