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De 89% à 46% : chute libre de la popularité d'Emmanuel Macron auprès des électeurs du Modem, la fronde centriste est-elle En Marche ?
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Au total, entre juin et août, Emmanuel Macron a vu sa côte dévisser de 24% dans l'ensemble de la population, dont 43% dans l'électorat du MoDem.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Selon le sondage IFOP pour le JDD du 27 août, le % de symptahisants Modem satisfaits de l'action d'Emmanuel Macron est en chute libre, soit une baisse de 18 points en un mois, et une hausse de 17% des insatisfaits, devenant ainsi majoritaires (48% contre 46%). Au-delà du départ de François Bayrou, comment expliquer une telle défiance d'électeurs supposés composer la majorité présidentielle?

Jerôme Fourquet :Il faut replacer ce mouvement dans une perspective plus longue, et se référer aux chiffres du baromètre Ifop-GDIT du mois de juin, pour prendre la pleine mesure du décrochage de cet électorat allié de la majorité présidentielle. En juin dernier 89% des sympathisants du MoDem, 9 sur 10, étaient satisfaits d'Emmanuel Macron. Nous sommes tombés à 64% en juillet, et nous enregistrons une nouvelle baisse de 18 points ce mois-ci. Au total, entre juin et août, le Président a vu sa côte dévisser de 24% dans l'ensemble de la population, dont 43% dans l'électorat du MoDem. Sa popularité a quasiment été divisée par deux en deux mois dans cet électorat qui fait pourtant partie de la majorité présidentielle !

Cela peut s'expliquer en partie par le départ de François Bayrou, et de plusieurs ministres emblématiques du MoDem comme Marielle de Sarnez mais également par le fait que cet électorat centriste modéré ne se retrouve pas pleinement dans les premiers pas du nouveau président Macron, sans doute sensible aux annonces en matières de fiscalité, notamment la CSG. Toujours est-il que cette chute est très précoce, et très préoccupante, bien plus que celle de François Hollande et Nicolas Sarkozy durant les premiers mois de leur mandat car la politique d'Emmanuel Macron mécontente à droite et à gauche contrairement à ses prédécesseurs qui avaient su au moins contenter leur camp. 

Là non seulement il y a un mécontentement à droite et à gauche, mais on constate une baisse encore plus brutale que la moyenne y compris dans les rangs de la majorité présidentielle, puisque le MoDem en fait partie. Le seul bloc qui tient encore c'est celui de La République En Marche.

Quelle est la côte d'alerte à ne pas franchir pour Emmanuel Macron auprès de ces électeurs ? Le modem est-il susceptible de devenir une formation de "frondeurs"?

Elle est déjà en partie atteinte. Avec 24 points en moins de deux mois, c'est assez problématique! Pour ce qui est d'une fronde, il faut distinguer les sympathisants, des cadres du MoDem. Il y a déjà plusieurs représentants du MoDem au gouvernement et un groupe important de députés Modem qui a élu uniquement par alliance avec LREM. D'ailleurs, une analyse de l'Ifop montre que le score moyen des candidats Modem au premier tour des législatives est identique à la virgule près au score moyen de ceux de La République En Marche. Dit autrement, les électeurs n'ont fait aucune différence d'étiquette entre les deux. Les députés de cette élection savent très bien qu'ils doivent leur place au fait d'appartenir pleinement à la majorité présidentielle, cela me semble donc peu évident qu'à brève échéance le MoDem se transforme en parti frondeur.  Néanmoins ces chiffres montrent que l'insatisfaction a considérablement grimpé dans cet électorat particulier et cela fait sans doute aussi écho à la sortie récente de François Bayrou sur la ligne politique du gouvernement Macron.

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