Coronavirus : on pourrait être infecté plusieurs fois; La Chine noyaute les institutions internationales; Les médecins cubains au secours des Antilles françaises; L’éducation nationale moins bonne en informatique que les sites porno<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue de presse des hebdos

Et aussi : Une deuxième épidémie à l'automne ?

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Coronavirus : infecté plusieurs fois ?

Dans Paris Match (4 pages), le professeur Bréchot, ancien patron de l'INSERM, ancien vice-président de l'Institut Pasteur, désormais installé en Floride ne rassure pas : "Question clé : quelle est la durée de l'immunité acquise ? Peut-on être infecté plusieurs fois ? Cela n'est pas exclu même si nous manquons encore de données solides".

La Chine prend le pouvoir à l'ONU

"La crise du coronavirus a montré l’efficacité de Pékin à placer ses pions dans les institutions internationales" estime Le Point (4 pages) : " Le président de l’OMS s’est révélé constamment favorable à la Chine dans cette crise », relève François Godement, conseiller Asie à l’Institut Montaigne, à Paris. « À l’inverse d’autres pays, il n’a pas émis une seule critique contre Pékin (...) et certaines de ses déclarations sont clairement inacceptables. » Le 14 janvier, épousant la rhétorique officielle chinoise malgré la multiplication des cas, l’OMS maintient qu’il n’existe aucune preuve de contamination au Covid-19 entre humains".

Et ce serait un phénomène général : " L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), l’Union internationale des télécommunications (UIT) ou encore l’Organisation de l’aviation civile internationale (ICAO), pas moins de quatre agences spécialisées de l’ONU sur quinze possèdent un ressortissant chinois à leur tête, soit trois fois plus que tout autre pays au monde. « La Chine est en train de prendre le pouvoir à l’ONU », avertit un haut diplomate français."

Médecins cubains au secours des Antilles françaises 

"Fait inédit, afin de combler une pénurie de personnel médical dans les départements de Guadeloupe, Martinique, Guyane et dans l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, la France a à son tour accepté le renfort des « médicos cubanos ». Réclamée par 46 parlementaires français, cette aide sanitaire représente une victoire diplomatique considérable pour Cuba. Jamais, jusqu’à présent, la France n’avait accepté l’assistance d’une dictature communiste" raconte l'Express (1,5 page).

Ceci alors que les Nations Unies dans une résolution du 6 janvier demandent des explications sur le statut de ces médecin : leurs contrats de travail sont signés entre le gouvernement du pays d’accueil et une société anonyme cubaine dépendante du ministère de la Santé, la Comercializadora de servicios médicos cubanos S.A. Celle-ci s’arroge 90 % du salaire destiné aux docteurs selon l'Express.

Et : " Les médecins cubains qui « désertent » dans l’espoir de démarrer une nouvelle vie encourent trois à huit ans de prison. Par mesure de prévention, il leur est interdit de faire venir leur famille, retenue « en otage » à Cuba."

Les sites de l'Éducation nationale qui plantent

"Les sites porno ont de meilleurs informaticiens que l'Éducation nationale" déclare à l'Obs Stéphane Bortzmeyer, ingénieur en réseaux informatiques, auteur de « Cyberstructure. L'internet, un espace politique » (2018) quand on l'interroge sur les sites de l'Éducation nationale qui ont parfois été inaccessibles ces derniers temps. Selon lui, il s'agit d'abord de site sites mal conçus qui se sont écroulés sous la charge, alors qu'on aurait dû l'anticiper.

Une deuxième épidémie à l'automne ?

Comme nombre d’experts, François Ecalle, magistrat en disponibilité de la Cour des comptes et spécialiste des finances publiques, estime, dans Le Point (5 pages) que l'économie mondiale repartira lentement : « Avant que les flux d’échanges internationaux reviennent à la normale, il faudra beaucoup de temps. La Chine commence à se remettre, mais a encore du mal à exporter en Europe et aux États-Unis, car tout est bloqué. L’économie mondiale ne pourra repartir normalement que lorsque la crise sanitaire sera terminée partout, en espérant qu’il n’y ait pas de seconde vague ! ».

Il y a, en effet, un scénario plus "pessimiste" à la situation actuelle explique Tyler Cowen, professeur à l’université George-Mason à Washington, "l’un des économistes libéraux américains les plus influents" aux yeux du Point (2 pages). Une deuxième vague d’épidémie apparaît à l’automne et l’incertitude planerait, avec des personnes qui continueraient à mourir. Dans ce cas-là, la situation pourrait s’avérer très difficile pendant un an et demi, voire deux ans. De nombreuses petites entreprises et des sociétés de services se retrouveraient à cours de capitaux et ne pourraient pas maintenir leurs activités ; et les plans de relance ne suffiraient pas à les sauver.

Coronavirus : détenus libérés, policiers contrariés

Pour faire de la place en prison surchargées, face au risque de coronavirus, la Justice a remis en liberté ses détenus en fin de peine, dont certains liés à des affaires de terrorisme. Le Point parle 130 cas, mais le ministère de la Justice a démenti, et précisé que les «condamnés pour des faits de terrorisme stricto sensu sont hors champ des mesures de libération en relation avec le contexte sanitaire lié au coronavirus».

Cela contrarierait quand même les services de renseignement qui se seraient plaints selon Le Point, car ils doivent surveiller certains de détenus libérés : "« Pour nous, le confinement, c'est à double tranchant. D’une part, comme les rues sont vides, on est rapidement “détronché” [repéré, NDLR] ; de l’autre, après des années de prison, on imagine mal un taulard rester confiné. La menace terroriste reste élevée et on nous en rajoute ! » se plaint un officier du renseignement .

Le préfet de police invité à la discrétion

Depuis la polémique provoquée par ses déclarations sur les malades en le ministère de l’Intérieur a demandé au du préfet de police de Paris de restreindre ses sorties publiques. Mais, fort du soutien de l’Élysée, Didier Lallement est tout de même allé contrôler les promeneurs du côté des bois de Boulogne et de Vincennes dimanche.

Sénat : coronavirus et armée

Dans une note confidentielle, évoquée par Le Point, le Sénat pointe le risque d’épidémie sur les navires et chez les militaires en mission. A raison puisque comme le Theodore Roosevelt américain, le porte-avion Charles de Gaulle a dû écourter sa mission suite à des contaminations au sein de l'équipage. Si plusieurs cas émergeaient dans le contingent français au Mali, cela compliquerait la situation qui n'est déjà pas simple, les relations avec le gouvernement malien et la population n'en seraient pas facilitées.

LR : on parle trop tôt du déconfinement

Damien Abad, patron des députés LR, a estimé sur Europe 1 que « Le mot « déconfinement » a été prononcé trop tôt. » en visant le gouvernement. Mais, quatre jours plus tôt, Abad participait à l’audition d’Édouard Philippe devant la mission d’information sur l’épidémie et questionnait le Premier ministre sur le… déconfinement remarque Le Point.

Toujours à propos de confinement, les 30 Français interrogés par l’Ifop, avec Le Point (4 pages) et la Fondation Jean-Jaurès, montrent des signes de lassitude. Exemple : " Dans certains foyers, on se refuse à écouter les médias et le décompte journalier des morts, ce qui contribue à renforcer la bulle dans laquelle on se replie. « J’écoute de moins en moins les infos, j’essaie de sortir de ce coronavirus et de ce confinement qui bloque toute pensée, j’ai envie de me couper du monde », annonce Nicolas, un jeune Parisien de 23 ans."

L'avenir de Macron : année zéro

"C’est un nouveau mandat présidentiel qui va commencer, comme au lendemain d’une élection. A un détail près : il n’y a pas eu ce scrutin sacré dans la Ve République qui permet au chef de l’État de surfer sur le fameux état de grâce" analyse l'Express (6 pages). C’est un défi pour un homme dont l’expérience, jusqu’alors, n’était pas la première des qualités, l’humilité pas davantage, et qui ne peut demain réussir qu’en acceptant de se réinventer lui-même."

Ceci avec une économie délabrée et une dette abyssale : Emmanuel Macron écrivait noir sur blanc dans son programme : « Nous aurons deux priorités : l’investissement public et privé, pour préparer l’avenir, et le sérieux budgétaire, pour ne pas léguer une dette insoutenable à nos enfants. » Ce sérieux budgétaire, le Covid-19, en mettant le pays à l’arrêt, le fait voler en éclats.

Didier Raoult n'a jamais tort

"Jusqu’à maintenant, fort de sa notoriété internationale, de son grand prix de l’Inserm en 2010, de sa place à Marseille, Didier Raoult se pensait intouchable. Avec l’affaire de la chloroquine, il a pris un risque pour sa réputation et celle de son institut Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection où il impose une discipline quasi militaire à ses quelque 800 salariés" selon l'Express (3 pages).

"S’il est désavoué, fort de ses 250 000 followers sur Twitter, des files d’attente devant l’IHU, des 8 000 exemplaires écoulés, en une semaine et uniquement en numérique, de son dernier livre, "Épidémies. Vrais dangers et fausses alertes" (Michel Lafon). Il répétera qu’il est avant tout médecin, que le serment d’Hippocrate est son seul guide. Parce que, s’il est une certitude chez Didier Raoult, c’est qu’il n’a jamais tort. Jamais."

L'Europe en crise

"Le coronavirus a transformé l’Europe en Far West de l’équipement médical », titrait ainsi, il y a peu, nos confrères de France Info. Etats, nations, régions et même quelquefois hôpitaux sont dorénavant en lutte ouverte dans la quête de la denrée rare produite principalement en Chine. A titre d’exemple, alors qu’un masque FFP2 valait 3 à 4 centimes l’unité il y a quelques semaines, il en coûte désormais 60." selon Marianne

"En l’espace de quelques jours, tous les dogmes fédéralistes ont volé en éclats sous l’impact de la crise sanitaire. Dépassée, Bruxelles a donné la preuve de son inanité" estime Valeurs Actuelles (15 pages). "Au tout début de la crise, Philippe de Villiers s’épanchait auprès de nous au sujet des conséquences qu’aurait la pandémie: « Le coronavirus a fait déjà deux morts de grand renom: Schengen et les critères de Maastricht, expliquait le fondateur du Puy du Fou. J’avais dit en 2015 que le mur de Maastricht tomberait un jour ou l’autre. Il vient de tomber. Il a chopé le virus. » Depuis, la quasi-totalité des observateurs font le même constat:

Si les institutions bruxelloises ne sont pas menacées à court terme, l’âme du projet de Jean Monnet est à l’agonie. Mais les thuriféraires de l’idéologie européenne font aujourd’hui la même réponse qu’ils opposent depuis trente ans à ceux qui constatent leur échec : si l’Europe est inefficace, c'est parce qu'il n'y a pas encore assez d'Europe."

Valeurs évoque aussi l'inquiétude grecque face aux vagues migratoires avec des risques de contagion dues au coronavirus  :" Pour éviter une contamination globale du pays, la Grèce a demandé à l’Union européenne une aide d’urgence de 100 millions d’euros pour acquérir des tests et mettre en place 10 dispensaires mobiles, en plus des 700 millions déjà demandés pour faire face aux dernières vagues migratoires"

USA : crise financière et sanitaire

La crise économique touche tous les secteurs, y compris le système de santé privatisé américain qui est "plongé dans une crise financière par le Covid-19 parce que des opérations hospitalières lucratives ont dû être annulées. Je ne crois pas à une reprise en forme de V. Je pense que nous aurons de la chance si nous voyons une reprise en pente douce" estime dans Le Point (2 pages) Adam Tooze, professeur d’histoire à l’université Columbia. Il ajoute La catastrophe économique à laquelle nous sommes confrontés en Europe et aux États-Unis est la plus grave jamais enregistrée depuis 1945. En termes de rapidité, elle est sans précédent dans l’Histoire".

New York à bout de souffle : la ville de tous les records bat aussi celui du nombre de morts constate Paris Match (8 pages). Tandis qu'Henry Kisinger, ancien ministre des présidents américains Richard Nixon, et Gerald Ford explique, toujours dans Match (2 pages) "L''ordre mondial ne sera jamais plus le même après le coronavirus".

Outre un plan de sauvetage de 2 000 milliards de dollars, le CARES Act, les États Unis préparent un autre plan pour combattre les effets économiques du coronavirus car le PIB américain pourrait s'effondrer de 34% au deuxième trimestre souligne Challenges (2 pages).

France : trois scénarios

Peu joyeux, l'Obs (8 pages) envisage trois scénarios : 15.000 décès en France, PIB 2020 - 4% (on y est presque en nombre de morts), 30.000 décès, PIB 2020 - 8%, et le cauchemar : 100.000 décès en France PIB 2020 - 15%. Puis l'hebdo redonne un peu d'optimisme : "La crise ne sera pas forcément dévastatrice" en titre d'un dialogue (4 pages) entre Alain Minc et Hubert Védrine. Ouf !

Macron et l'avenir de l'hôpital

Un dossier sur la crise de l'hôpital dans l'Obs (8 pages) au-delà du coronavirus. Dans son discours à Mulhouse, le 27 mars, Emmanuel Macron a assuré qu'à l'issue de cette crise un plan massif d'investissement et de revalorisation des carrières serait construit pour l'hôpital rappelle l'Obs. "Avec ce discours, le président a donné l'impression d'avoir pris conscience de la gravité de la situation de l'hôpital public et d'avoir acté qu'elle s'explique en partie par des années de sous-investissements massifs. Avec ce discours, il a aussi pris l'engagement moral devant la nation de remédier à cette crise terrible que vit l'hôpital public depuis des années." réagit François Salachas, le neurologue de la Salpêtrière, qui avait interpellé Emmanuel Macron en février dernier. A cette occasion le président s'était engagé à rencontrer le Collectif Inter-Hôpitaux dans les quinze jours, et à le voir personnellement avant la fin mars. Salachas lui a envoyé un mail avec en copie Patrick Strzoda, son chef de cabinet, et Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Elysée, le 6 mars à 18h16. Ce dernier en a accusé réception à 21h06. Depuis, plus rien...

Les opérateurs télécoms en forme

L'explosion du trafic Internet profite à Altice-SFR, Orange et consorts. Et le report des enchères sur la 5G leur offre, de plus, un répit financier note Challenges : " Au cours du mois de mars, Patrick Drahi a présenté de bons résultats 2019 d’Altice Europe dans une discrète téléconférence face aux analystes, soit 14,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en progression de 5,5% par rapport à l’année précédente. Ils sont tirés vers le haut par la branche française SFR qui a gagné 44.000 clients fixe et 196.000 mobiles sur l’année, avec un taux de rotation en chute de 15%. Free a aussi annoncé un chiffre d’affaires 2019 en hausse de 9% à 5,33 milliards."

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