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Bug de campagne chez Valls ; ce que pense vraiment Emmanuel Macron; Islam : des écoles privées plus faciles à ouvrir qu'un bar; Donald Trump, le président du chaos ?
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Revue de presse des hebdos

Et encore, Disneyland Paris, vache à lait du groupe Disney; François Fillon, un président distant ...

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Ce vendredi est jour d'"inauguration", de passation des pouvoirs à Washington. Barack Obama tire définitivement sa révérence, Donald Trump arrive et les Américains s'interrogent sur ce président hors norme qui aime trop les Russes à leur goût. Sur fond rouge incandescent, l'Obs consacre sa couverture au couple Donald Trump - Valdimir Poutine avec un titre qui claque : "Les secrets d'un couple infernal".

La primaire de la Belle Alliance Populaire, c'est dimanche prochain et bien malin qui peut prédire aujourd'hui avec certitude qui de Benoit Hamon, Arnaud Montebourg ou Manuel Valls sera qualifié pour la présidentielle. Car la Gauche est malade, elle est quasiment mourante,  au bord de la liquidation par les urnes, si l'on en croit vos mags. "Gauche  cherche repreneur et valeurs" c'est le titre en  couverture de l'Express, inspiré par le livre de Jean-Pierre Le Goff (La Gauche à l'Agonie ? Ed.Perrin) dont il publie les bonnes feuilles. Soit dit en passant, poser la question c'est un peu y répondre, non ? Surtout avec des phrases définitives comme "Le quinquennat de Hollande a parachevé une façon de faire de la politique qui sème le désarroi depuis plus de trente ans". Et pendant ce temps Jean-Luc Mélenchon ne se porte pas mal. Marianne pose la question : "Mélenchon peut-il vraiment y arriver ?" Le mag est allé enquêter dans "la France insoumise. Mais c'est surtout Emmanuel Macron qui est en superforme et qui s'apprête à "reprendre les actifs" du PS si l'on en croit l'Express, et le Point qui offre sa couverture à l'ex ministre des Finances et nous raconter "ce qu'il a dans la tête". Le mag écrit : "combien sont-ils parmi ses interlocuteurs réguliers à nous raconter qu'il plane ? Il flotte à cinq centimètres au dessus du sol. Il pense que sa candidature est d'essence divine et qu'il va emporter tout le monde avec lui", n'en revient pas un ancien collaborateur de l'Elysée".

Ce à quoi le candidat rétorque : "Ils pensent tous que je vais me planter, mais vous savez les gens qui produisaient des calèches n'étaient pas ceux qui croyaient le plus à l'industrie automobile. Je leur dis simplement qu'il y a un truc nouveau qui s'appelle la voiture. Et que cela permet de rapprocher des gens qui ne sont pas d'accord sur tout", pour illustrer sa démarche transpartisane... La consécration, c'est le philosophe Marcel Gauchet qui la lui apporte en "estimant que l'analogie avec de Gaulle n'est pas ridicule : il a la vocation gaullienne de l'homme qui pense qu'il a un rôle à jouer dans le pays... C'est la première fois dans ce pays qu'un individu est capable d'entrainer derrière lui une foule gens venant de partout, depuis ce mystérieux sentiment qui a fait que des gens sont allés à Londres en 1940"... N'en jetez plus ! Moins lyrique mais non significatif cette anecdote relatée par l'Express : un texto d'un référent mis en place par la haute autorité des primaires citoyennes envoyé à l'un des proches du leader d'En Marche qui dit :"j'ai accepté de remplir ce rôle juste pour appeler au ralliement à Macron une fois que la primaire aura foiré"... Une déconvenue tout de même pour le leader d'En Marche ; la chancelière Merkel ne l'a pas reçu lors de son voyage à Berlin, alors qu'elle va recevoir François Fillon le 23 janvier (l'Express). Toujours au chapitre Macron, le candidat d'En Marche pense que "Montebourg et Morelle veulent le tuer." "Ils disent que le pacte de responsabilité a tué Hollande. Donc, pour me tuer, ils disent que Hollande va me soutenir. Mais en vrai, le drame commence au Bourget. Hollande pouvait gagner avec le Bourget, mais pas gouverner avec le Bourget" (Le Point).

Manuel Valls : une drôle de campagne  

L'ancien Premier ministre n'est pas à la fête en cette fin de campagne pour la primaire de Gauche. L'Express parle de "campagne contre nature. Sans crier gare, Manuel Valls a abandonné sa ligne réformiste et sociale-libérale pour un recentrage au cœur du PS, déclenché en catastrophe le 5 décembre...." et le mag s'interroge "Qu'est donc devenu le fringant candidat à la primaire de 2011 qui voulait déverrouiller les 35 heures ? Et l'ancien Premier Ministre droit dans ses bottes? Empêtré dans ses contradictions, l'élu d'Evry s'affiche plus crispé que jamais, tançant allègrement les journalistes, peinant à susciter l'empathie lors de ses déplacements...". L'Obs donne la parole à ses amis qui râlent : "on n'est pas aidé, c'est sûr. En allant au théâtre, le chef de l'Etat lui-même montre que la primaire ne l'intéresse pas. Quand on voit Ayrault donner un bon point à Macron... Sans compter les clins d'œil de Royal à l'égard du même... Ras le bol" ! Ces propos sont de Luc Carvounas, un proche de Manuel Valls... Marianne s'indigne également : "il faut vraiment se pincer pour se dire que l’on ne rêve pas, surtout quand l’on songe à ce dénigrement étonnant de la part de ceux qui ont bénéficié jadis de la primaire (n’est-ce pas, monsieur Hollande ? N’est-ce pas, madame Royal ?). Le premier n’a rien trouvé de plus malin que de faire savoir qu’il ne regarderait pas le deuxième débat, accaparé qu’il était par la dernière représentation du one-man show de Michel Drucker aux Bouffes du Nord intitulé  Seul avec vous !...

A ces jeux d’enfant, il convient d’en ajouter de plus dangereux auxquels s’adonnent une grande partie des hiérarques du PS : le flingage en règle du seul homme d’Etat à être encore en mesure de concourir, c’est-à- dire Manuel Valls. Si d’aventure l’ancien Premier ministre sortait vainqueur de ce combat fratricide, il lui faudrait davantage que trois mois pour recoudre ses cicatrices tant le " tout sauf Valls " atteint des degrés de délire collectif. Rien ne lui sera épargné. Aucune infamie, aucune étiquette injurieuse....L’antivallsisme est bien cette maladie sénile de ce qui fut jadis une gauche de gouvernement avant de devenir une gauche ingouvernable. On a beau essayer de dérouler les arguments raisonnables, rien n’y fait. Valls est chargé de tous les maux du quinquennat quand il est de notoriété publique que rien ne se décidait sans l’aval de l’Elysée. On peut considérer à juste titre l’ancien Premier ministre comme une personnalité un peu droite dans ses bottes, mais ne serait-il pas plutôt juste de lui reconnaître au moins une cohérence idéologique qui a fait tant défaut à François Hollande durant son quinquennat de confort ? Il faut s’y résoudre. Les socialistes sont de plus en plus nombreux à se comporter comme le font les écologistes avec une constance remarquable depuis la présidentielle de 2012 : dézinguer à chaque consultation des militants la seule personne susceptible de l’emporter ou plus simplement de sauver l’honneur".  L'Obs est finalement moins pessimiste pour l'ancien hôte de Matignon: si "le candidat Valls a brûlé ce qu'avait adoré le Premier Ministre, notamment, le fameux article 49.3, c'est  parce qu'il poursuivait un double objectif stratégique : évacuer les sujets qui fâchent et montrer quel président il aspire à être , un président qui ne décide pas de tout mais qui préside , qui donne le cap", selon la formule de Le Guen. Mais pas sûr que tout le monde a saisi la subtilité de cette démarche hautement stratégique!  

La Charia en France ?

Une femme dont on aperçoit à peine les yeux est en une de Valeurs Actuelles qui titre sur "la Charia en France". Le mag est allé enquêter à Trappes, Mulhouse, ces villes "devenues le terreau fertile du communautarisme musulman, qui a muté au fil du temps en intégrisme musulman". Le mag parle de "laisser-aller législatif", mais "la visibilité de la "charaïsation des relations personnelles, sans atteindre encore celle du Royaume Uni, est pourtant désormais une réalité de coin de rue. Noorassur, une banque islamique, vient ainsi de s'installer à Nantes..." Où va l'argent ? On sait très bien que les financements halal sont assez occultes. Et qu'ils servent à subventionner des mosquées, parfois pas très recommandables. Que font les pouvoirs publics? s'interroge le président de Vigilance halal, Alain de Peretti". L'Obs est préoccupé par ces écoles hors contrat, où l'enseignement est plus qu'approximatif, comme celle créée par Abdelfattah Rahhaoui à Toulouse où "l'enseignement parait très déficitaire dans tous les domaines, en dehors de l'enseignement de l'arabe, et de l'étude quotidienne du Coran... En CE 1, pas d'histoire ni de science. L'éducation morale et civique est réduite à l'éducation islamique"... Car "seul un tribunal peut fermer une école"... et "on ouvre une école plus facilement qu'un bar", d'après le directeur de cabinet de Najat Vallaud-Belkacem..."Il suffit de se déclarer auprès de la mairie, de la préfecture et du rectorat pour s'improviser directeur d'établissement et ouvrir ce qu'on appelle une école " hors contrat"....Mais , explique l'Obs si Najat Vallaud-Belkacem a décidé de "s'attaquer à cet angle mort de l'éducation en renforçant les contrôles, elle a aussi rencontré l'opposition des lobbys catholiques "... Or, " la réalité est là. Un peu partout en France, dans des quartiers dits sensibles ou à proximité, des écoles musulmanes ou d'inspiration musulmane se créent...A l'origine de ce bourgeonnement scolaire , la polémique de 2014 sur l'"ABCD de 'égalité", et la supposée "théorie du genre"... Car le privé musulman, contrairement au privé catholique, est pour le moins opaque. A coté de la soixantaine d'établissements dûment enregistrés, combien d'"écoles clandestines", un peu vite étiquetées "écoles coraniques"?...Le flou juridique et sémantique est total".... et le mag multiplie les exemples et pose cette question" Où partent les élèves quand les écoles sont fermées ou empêchées d'ouvrir ? Ni les élus, ni l'Education Nationale ne sont capables de le dire "...

On sait que Marine et Marion  divergent sur leur vision de l'islam " comptable avec la République, toutes les lectures de l'islam ne sont pas compatibles  avec la République" pour Marion qui déclare que " la charia est déjà à Toulon." (L'Obs)

Trump, l'homme qui fait monter les cours de Bourse

C'est le Point qui l'écrit : le journal raconte le grand barnum qui règne dans et autour de la Trump Tower où le nouveau président américain vit, et est resté pendant les semaines les semaines de transition entre son élection et son entrée à la Maison Blanche. "La tour devient l'endroit où il faut être vu. Marine Le Pen s'est montrée au Café Trump... On y croise également toute l'America Incorporated, de Bill Gates à Fed Smith, PDG de Fedex en passant par Bernard Arnault, celui de LVMH qui a des projets d'expansion aux Etats-Unis... Si autant de chefs d'entreprises viennent lui prêter allégeance, c'est moins par flagornerie que par intérêt. Après leur visite, en général, leur cours de Bourse remonte en flèche... Depuis l'élection de novembre, le gratte-ciel de la 5e Avenue est quasiment devenu le siège d'un contrepouvoir", poursuit le mag qui note que "la victoire ne l'a pas changé d'un iota : "Il est le candidat du chaos et sera le président du chaos ", avait déclaré Jeb Bush, un de ses rivaux malheureux de la primaire républicaine".L'Express ne cache pas son inquiétude :"seulement 44% des Américains approuvent la façon dont le magnat de l'immobilier et son équipe ont géré la transition depuis deux mois. En son temps Bill Clinton, au même stade avait été intronisé avec 68% d'approbation, George Bush avec 61%, Barack Obama avec 83%." rappelle le mag qui cite "sous couvert de l'anonymat , le patron d'une société de cybersécurité  qui pense que les critiques de Trump contre la CIA en ont déstabilisé plus d'un. Un président qui attaque ainsi le coeur de l'Etat, c'est du jamais vu ". En tous cas la composition de son administration promet : beaucoup de milliardaires, peu de femmes, et surtout un nombre record de généraux.

Jamais, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, la direction du pays n'avait compté tant de militaires à des postes si élevés... le plus capé, semblant être James Mattis, qui devient le patron du Pentagone. " Surnommé Mad Dog, (chien fou), en dépit d'un caractère pondéré, James Mattis est l'homme qui, parmi tant de faits d'armes, est entré dans Bagdad à la tête de la 1ère Division des marines en 2003 avant de remporter les deux batailles de Falloujah"... Aujourd'hui Mattis est considéré comme "l e garde-fou du président..." L'Obs célèbre l'arrivée Donald Trump à la Maison Blanche en s'interrogeant sur ses relations avec Vladimir Poutine. Le mag évoque "les liaisons très dangereuses de "Don" et "Vlad". " De toutes les extravagances de Trump, depuis son usage de Twitter jusqu'à son refus de vendre ses affaires en passant par le choix de ses conseillers, la plus étrange est son incroyable pas de tango avec Valdimir Poutine... Le mag qui n'accorde qu'un crédit limité à "l'affaire de la sex tape", tente une explication plus rationnelle: "les multiples liens des proches de Poutine avec les Russes...". Ce qui n'a pas empêché "des candidats ministres contredire point par point le président "lors de leurs auditions devant le Sénat... et l'impression qui émerge, c'est "l'incohérence et l'absence de grande stratégie" de la part du nouveau président".

En Bref

Catherine Berjal et Anne-Sophie  d'Andlau, les fondatrices de  Ciam (Charity Investment Asset Management), une société de gestion adossée à un fonds d’investissement qui veut "secouer le cocotier de l’establishment" ont décidé d'attaquer Disneyland Paris devant les tribunaux, à cause du cours ridiculement bas à leurs yeux de l'action Disney. "La gestion de Disneyland Paris est inadmissible", tacle Catherine Berjal. "Depuis son introduction à la Bourse de Paris en 1989, le titre a perdu près de 99 % de sa valeur. Le petit actionnaire est rincé. Mais la société mère, la Walt Disney Company, s’en est mis plein les poches ". Cherchez l'erreur. Elles l'ont trouvée. C'est la Walt Disney Company qui ponctionne sa filiale française en prélevant des " montants choquants de royalties" (1,4milliards d'euros en 20 ans).

L'après Hollande préoccupe les cabinets ministériels car le président de la République a annoncé "qu'il ne procédera plus à aucune nomination après la fin février". Les fonctionnaires "sont d'autant plus inquiets qu'ils savent que ce n'est pas le droite, si François Fillon gagne la présidentielle qui les aidera dans l'avancement de leur carrière" . (Valeurs Actuelles). D'après V.A. l'entourage du chef de l'Etat est ennuyé," car il se demande où logera le futur ancien Président". Ndlr: En fait rien ne l'empêche de s'installer dans les bureaux que lui  allouera la République.

François Fillon, qui n'est pas un grand bavard a déclaré que "la présidence doit être distante". Pas question pour lui de confier les secrets du quinquennat (- s'il est élu) à des journalistes, qui " peuvent ravaler leur contrat d'édition", ni de "copiner avec eux, comme le fait désormais (- d'après lui), Marine Le Pen. (L'Express). 

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