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Les embauches en contrat à durée indéterminée au premier trimestre 2013 ont chuté de 6%.
Les embauches en contrat à durée indéterminée au premier trimestre 2013 ont chuté de 6%.
©Reuters

Chroniques du pot aux roses

Serge Federbusch revient sur la chute des embauches en contrat à durée indéterminée, la hausse du taux de chômage en France et le vote du mariage gay.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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Écarts de langage

Les embauches en contrat à durée indéterminée au premier trimestre 2013 ont chuté de 6% par rapport au trimestre précédent et de 12,7% sur un an, selon des données publiées hier : c’est une véritable hémorragie. "Je suis submergée par l’émotion", a déclaré au même moment Christiane Taubira.

Le chômage s’apprête à battre jeudi son record historique en France. "Ce jour restera comme une grande date pour l'égalité dans notre pays", proclame Harlem Désir.

Oups ! Ils parlaient du mariage pour tous !

Les sanglots longs des violons de la gauche

Guerre de religion plutôt que lutte des classes : Mou-Président n’est même pas capable d’offrir un cadre idéologique de "gauche" aux tensions qui parcourent la société française. Parti bille en tête dans un affrontement contre les riches, il a dû rebrousser chemin faute de contribuables à presser suffisamment. Ayant capitulé tout aussi vite devant Merkel, il a également renoncé à un changement de politique économique.

Il a donc agité le grelot de réformes sociétales et du mariage pour tous, suscitant en retour des clivages qui s’articulent autour de principes moraux plutôt que d’intérêts matériels. C’est un choix idéologique de second rang pour des socialistes français encore imprégnés de vulgate marxiste. A quoi servent alors les partis politiques ?

Il est amusant de constater combien la gauche, habituée à tenir le haut du pavé parisien, fut désemparée face aux manifestations "pour tous". Ses traumas du défilé gaulliste de 1968 sur les Champs-Elysées ou de la protestation contre la réforme de l’école privée en 1984 se sont réveillés. Sauf que, cette fois-ci, la droite est descendue dans la rue longtemps, sans concession.

Habilement, des professionnels de l’Agit-Prop comme Frigide Barjot ont retourné contre le camp progressiste auto-proclamé ses propres méthodes de mobilisation et de publicité. La gauche en fut décontenancée. De manière inquiétante pour elle, quand elle a voulu mobiliser en faveur du mariage homosexuel, elle n’est parvenue à réunir que le dixième des foules rassemblées par ses adversaires. Contraintes de se serrer les coudes autour de l’Hôtel-de-Ville ou de la Bastille, ses troupes paraissaient très minoritaires et faisaient douter de la véracité des sondages qui accordent à la loi Taubira un large soutien de la population.

Cet abandon du terrain à la partie adverse n’est pas le signe d’une force tranquille mais celui d’un vrai désarroi. Hollande voulait cette réforme pour faire diversion alors que très peu de gens la réclamaient et qu’elle émane d’une petite minorité d’activistes. Il n’est donc pas étonnant qu’elle n’ait reçu que peu d’appuis face à sa contestation. Si le peuple de gauche s’est mobilisé si mollement, c’est qu’au fond il n’apprécie pas non plus cette esquive.

Mélangeant dangereusement un sujet sans grande conséquence : le mariage entre personnes du même sexe et des problèmes complexes et mal maîtrisés de filiation, elle a semé un trouble dans l’opinion dont les homosexuels seront les principales victimes.

Anxieux de retrouver une légitimité morale indiscutable, la gauche établie et ses médias soumis se sont jetés sur un ou deux faits divers à base d’agressions présumées homophobes sans attendre la moindre conclusion des enquêtes et ont tempêté pour que police et justice soient d’une férocité répressive immédiate contre les coupables supputés. Ce saut dans les bras de la répression, cette fébrilité, cette grand peur des nouveaux bien-pensants montrent que le conformisme et la trouille ont changé de camp. Même Christine Boutin est parvenue à les inquiéter !

En résumé, Super-Normal n’a strictement rien gagné dans toute cette opération.

Une nouvelle destination touristique au cœur de l’Europe : le Hollandistan, pays en voie de sous-développement.

Quelles sont les caractéristiques d’un pays sous-développé, comme on disait avant que le politiquement correct n’impose l’expression "en voie de développement" ?

Il y en a cinq, selon les critères communément admis et désormais retenus par Wikipedia :

-  un Etat en situation de déliquescence ;

-  des freins à l’activité économique et à l’investissement ;

- les inaptitudes et comportements de ses élites et de ses dirigeants  (corruption ...) ;

- les structures juridiques et les institutions sclérosées, le non-respect de l’état de droit ;

-  l’atteinte au capital humain de la population (défaillance du système éducatif et émigration des jeunes actifs).

Le "Hollandistan", chef-lieu Paris, réunit peu à peu ces caractéristiques.

Le niveau de vie de la population baisse, l’Etat se délite dans tous ces grands services comme en témoigne un accablant reportage sur la justice publié par Métro cette semaine, l’inflation fiscale fait rage, l’obésité administrative se confirme, la dette publique bat des records, le sous-emploi domine, le caractère tatillon des réglementations les rend de plus en plus ineptes nonobstant tout "choc de simplification", les zones de non-droit se multiplient, les jeunes dépourvus de diplômes propres à leur donner du travail sont de plus en plus nombreux quand les plus qualifiés partent massivement à l’étranger ou envisagent de le faire, les créanciers extérieurs nous tiennent en joue et, last but not least, les fraudes et corruptions dont l’affaire Cahuzac a été le révélateur nous démoralisent : bienvenue dans ce magnifique pays en voie de sous-développement au cœur de l’Europe !

 "Printemps français" : je renonce à mes droits d’auteur !

Béatrice Bourges, égérie en second du mariage pas pour tous, tient fermement à voir ses droits reconnus sur la marque "Printemps français", qu’elle a déposée à l’INPI il y a deux mois pour éviter que des concurrents ne la lui soufflent. Gare aux contrefacteurs !

Mais, chère amie, c’est dans un Pot-aux-Roses qu’en octobre 2012 que cette belle formule fut trouvée gazouillant pour la première fois ! Depuis, cet enfant crie et grossit. Bah, comme j’ai l’ouïe délicate, je le laisse volontiers à sa mère porteuse ...

Collard et la manière

La présence de Collard, député lepéniste, aux côtés d’élus UMP dans une manifestation révèle bien davantage le rapprochement dudit Collard avec l’UMP que celui de l’UMP avec le FN. Il n’y a guère qu’à Libération ou au Nouvel Obs qu’on ne l’a pas compris.

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