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Bientôt des tablettes aux écrans pliables ?
©David Becker / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

La minute tech

Cette nouvelle étape pourrait bien être la révolution technologique de demain.

Gilles Dounès

Gilles Dounès

Gilles Dounès a été directeur de la rédaction du site MacPlus.net  jusqu’en mars 2015. Il intervient à présent régulièrement sur iWeek, l'émission consacrée à l’écosystème Apple sur OUATCH.tv, la chaîne TV dédiée à la High-Tech et aux loisirs.

Il est le co-auteur, avec Marc Geoffroy, de l'ouvrage iPod Backstage, les coulisses d’un succès mondial, paru en 2005 aux Editions Dunod.

Vous pouvez suivre Gilles Dounès sur Twitter : @gdounes

 

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Atlantico : Une université au Canada a développé un prototype de tablette pouvait se déplier et se replier à la manière d'un parchemin. Comment expliquer les propriétés physique de ce prototype ?

Gilles Dounès : Le Human Media Lab de l’Université du Queen’s au Canada a en effet développé une sorte de « rouleau de papyrus » de 5,5 pouces (19,05 cm), à partir de  2 écrans à haute définition (2K) de 5,5 pouces de diagonale, flexibles, et prélevés sur 2 Smartphones LG G Flex 2. Ceux-ci sont réunis pour obtenir à peu près la surface d'écran de l'iPad mini, en position dépliée, tandis que le dispositif peut également fonctionner en position enroulée, autour d'une base générée par une imprimante 3D. Le déroulement et l'enroulement de l'écran, mais également le défilement des éléments affichés sont assurés par des roues magnétiques à l'extrémité du « bâton », lequel accueille également les batteries, et bien entendu les cartes mères Android qui pilotent l'ensemble. 
Un tel dispositif ne serait bien entendu pas envisageable sans les propriétés physiques des écrans OLED flexibles prélevés sur les smartphones LG, mais c'est la combinaison originale avec la programmation des écrans tactiles qui permet le défilement supplémentaire des contenus et, bien entendu, les interactions avec ceux-ci. Une fois enroulée sous forme de « bâton de Maréchal », la tablette flexible permet ainsi d'être utilisée par exemple sous forme de téléphone, ou de « colonne Morris » affichant seulement des icônes dont l'utilisateur peut développer le contenu à sa convenance.

Quels pourraient être les avantages d'un tel produit dans l'utilisation pour le consommateur ?

Le prototype du MagicScroll, comme il a été baptisé par le Dr Vertegaal et son équipe, est avant tout un objet de recherche, et si tant est que un tel objet doive commercialement voir le jour, il y a sans doute encore loin de la coupe aux lèvres ; un peu comme cela avait pu être le cas entre l'interface graphique utilisateur telle que développée par le PARC de Xerox et le Macintosh de 1984, voire même le Lisa, ou bien l'interface Finger Works à l'origine de l'interface de l'iPhone ! Le concept n'en reste pas moins très intéressant, dans la mesure où l'équipe a d'ores et déjà envisagé une utilisation en tant que « tablette enroulée » on l'a vu, dans une sorte d'épistémologie onto-génétique un peu dans la manière dont les rouleaux de papyrus de l’Antiquité égyptienne, grecque et romaine ont avantageusement remplacé les tablettes de terre cuite de l’ère sumérienne. Mais, une fois roulée, ladite tablette peut également faire fonction de dispositif de commande à la manière d'une Wiimote, d'un smartphone, d'une interface de communication expressive (l'équipe est également à l'origine d'une paire d’émojis dynamiques adoptée par Apple pour l'iPhone X), ou d'un rolodex (sorte de fichier rotatif).
L'équipe du Dr Vertegaal a ainsi présenté un certain nombre de prototypes et d'avancées ces dernières années. Pour autant, la taille de l'objet une fois replié reste rédhibitoire pour le commun des mortels, pour une utilisation quotidienne, et suffisamment petit pour être oublié sur un coin de table, à la manière du parapluie des Dupont et Dupond… pour autant, il ne s'agit pas moins d'une belle promesse d'avenir ! Moyennant un gros effort de miniaturisation de l'axe plastique, avec l'ajout d'un appareil photo et d'une caméra stabilisée, on pourrait par exemple disposer d'un dispositif de capture beaucoup plus naturel que la posture actuelle, bras tendus devant le visage…

Quelles pourraient être les autres applications de ce type de matériaux ? 

Attention : il ne s'agit pas pour autant de nouveaux composants passé sous les radars, et capable de créer la rupture : le fabricant LG en est déjà à son deuxième modèle commercial, et le laboratoire a été obligé de joindre artificiellement deux écrans pour n'en faire qu'un, avec un lé assez disgracieux au centre de celui-ci. Le communiqué de presse du laboratoire, daté de Barcelone où se déroule depuis le 30 août une conférence consacrée à l'avenir du téléphone portable, est publié quelque jours avant la Keynote du Dr Vertegaal, programmé le mercredi 4 septembre, et alors que dans le même temps à l’IFA de Berlin, Royale une start-up de Fremont dans la Silicon Valley fait le buzz avec son propre écran flexible, basé sur une technologie AMOLED cette fois, aussi performante en terme de Gamut et de profondeur des couleurs que peu gourmande en énergie.
L'écran est notamment beaucoup plus flexible que la génération précédente, et la société n'a pas hésité à faire savoir que son usine de plus de 100 000 m² tournait à plein régime depuis le 4 juin à Shenzhen : de quoi satisfaire un gros client avec des échéances importantes dès le trimestre prochain ? Rien ne permet de le dire, d'autant que la société semble plutôt se comporter comme si elle voulait se faire racheter : il faut dire qu'elle dispose d'un catalogue-produit alléchant, notamment des lunettes de réalité virtuelle, mais une chose est sûre : une nouvelle génération de composants semble prête pour servir de support à une toute nouvelle catégorie d'objets électroniques à porter sur soi, à la suite des montres intelligentes, ou à distribuer partout dans la maison à la suite des objets connectés…

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