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Banques françaises, il y aura des opportunités…
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Le secteur banquaire français a beau montrer une certaine prudence en cette année électorale, il n'en reste pas moins que ses perspectives sont particulièrement bonnes ces derniers temps.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Après une fin d’année 2016 excellente, les banques françaises ont un peu marqué le pas en bourse. Pourtant, objectivement, en poursuivant leur travail de fonds pour améliorer leur rentabilité, elles sont redevenues plus attractives et pourraient reprendre le chemin de la hausse.  Le contexte politique électoral français, on l’a vu par moment fin février et début mars, a pesé sur la bourse française mais plus encore sur les banques. Il est possible qu’à l’approche des élections présidentielle et législatives, la volatilité sur le CAC40 donne l’occasion d’entrer à meilleur prix qu’actuellement. 

Les 6 derniers mois de 2016 ont en effet vu les banques françaises réaliser un parcours exceptionnel : elles ont "surperformé" le secteur des banques européennes de plus de 25% ! Sachant que le secteur des banques européennes faisait partie des secteurs les plus favorisés, le rebond est particulièrement spectaculaire après des mois de sous-performance. Les investisseurs ont en effet pris conscience de certains aspects spécifiques des banques françaises. 

La bonne tenue des banques françaises trouve sa source dans le fait qu’elles sont moins impactées que leurs équivalents européens par le très faible niveau des taux courts. Leur activité domestique, qui représente une part importante dans leurs résultats, est en effet peu indexée sur la partie courte de la courbe des taux. Leur diversification entre banque de détail, en France et à l’étranger, et leurs activités de marchés désormais moins risquées, leur permet aussi  de lisser leur profil de résultats. Ceci est particulièrement apprécié par les investisseurs. Leur gestion du risque de crédit en France et à l’étranger fait également parti des qualités reconnues des banques françaises. Enfin, elles ont su gérer leur "capital" et affiche désormais des ratios de risque parmi les plus attractifs en Europe. 

Tout ceci explique la performance passée. Pour 2017, la base reste la même. La seule chose qui change c’est l’environnement de taux. En effet, les taux longs ont un peu monté en ce début d’année. Cela ne nous paraît pas un facteur trop négatif pour les banques françaises. En effet, elles profitent au contraire d’un véritable boum du marché immobilier : les emprunteurs accélèrent leurs achats pour bénéficier des taux encore bas. Par ailleurs, les prévisions économiques restent relativement positives en zone Euro et en France, qui rattrape son retard sur ses voisins. Cela a deux conséquences favorables : premièrement, la qualité globale du crédit s’améliore car les emprunteurs affichent une capacité de remboursement meilleure que celle connue dans un contexte économique morose. Deuxièmement, la demande de crédit de la part des entreprises augmente ce qui améliore la capacité bénéficiaire des banques. Les encours de crédit progressent  donc sans dégrader le profil de risque des banques. Par ailleurs, même la partie banque d’investissement va mieux. La volatilité des marchés n’est certes pas forte ce qui offre probablement moins d’opportunités d’interventions… mais suffisante pour générer des profits sans prise de risque excessive. Enfin, des métiers comme la gestion d’actifs avec leurs revenus plus récurrents permettent à Crédit Agricole ou Natixis de lisser encore plus leurs résultats. 

Il n’y a certes pas de miracle à attendre de la part des banques françaises mais la progression des résultats devrait se poursuivre dans les prochaines années ; les bases semblent en effet particulièrement solides en France. Sur la base des atouts évoqués plus haut, la BNP paraît bien placée pour son activité de détail, Natixis et Société Générale pour leurs résultats en banque d’investissement et Crédit Agricole pour son activité dans les métiers type gestion d’actifs. Pour compléter ce panorama, le digital qui semblait constituer une menace, se transforme, grâce à des investissements conséquents de la part des banques, en opportunité pour améliorer la relation client. 

En bourse, l’essentiel pour nous à long-terme, est toujours la capacité bénéficiaire et les banques françaises nous semblent bien positionnées. Il faut néanmoins, comme pour les autres actifs de la Zone Euro, être patient et attendre que le paysage politique soit stabilisé, avant de renforcer les positions. En effet, certains des programmes des candidats affichent clairement des mesures qui pourraient au moins pour un temps affecter les résultats des banques. En outre certains sujets de fragilité persistent pour le secteur en Italie ou en Allemagne : si ces risques se matérialisaient, il est à craindre que tout le secteur bancaire européen soit affecté y compris les banques françaises même si elles ont fait depuis longtemps des efforts de restructuration que leurs homologues transalpines n’ont pas ou seulement partiellement mis en œuvre. Enfin, les coûts liés à la règlementation pourraient eux aussi peser sur les capacités bénéficiaires des banques européennes et affecter les banques françaises. 

En conclusion : le contexte général s’est amélioré pour les banques françaises mais il nous semble un peu prématuré pour renforcer les positions. En cas de volatilité excessive, des opportunités d’acheter plus bas vont apparaître d’ici les élections françaises. Il est probable alors que les investisseurs appliquent une décote particulière dans ce cas aux banques françaises… il faudra donc être prêt à agir au cas où cela se produirait ! 

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