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5 mythes au sujet du recyclage
©ALAIN JOCARD / AFP

Atlantico Green

Le recyclage s'est imposé dans nos vies depuis plusieurs années. Pourtant, quelques idées reçues ont la peau dure.

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie est un expert indépendant des questions environnementales.

Il est également docteur en droit de l'environnement et ancien directeur du Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (en 1993).

Il est avocat à la Cour et maître de conférences.

Il est l'auteur de Petit vocabulaire du patrimoine culturel et naturel (Confluences, 2003).

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Le recyclage consomme plus d'énergie que ce qu'on utilise pour créer quelque chose de nouveau.

Ça, c'est la tarte à la crème. Il est vrai qu'il y a des frais engendrés lorsque l'on veut recycler, prendre des produits divers pour les remodeler, pour les purifier d'un certain nombre de chose. Mais ces frais doivent être vus sur le volume. Quel que soit les quantités actuelles, nous sommes en dessous de nos besoins et des possibilités de retraitement. Retraiter ce qui existe, c'est aussi économiser des ressources naturelles. Il est assez grave de dire que cela demande plus d'énergie. C'est passer complètement à côté du cercle vertueux qui s'opère en recyclant.
Ces frais que vous évoquez peuvent être amortis par la quantité. De plus, tout cela doit être accompagné d'un travail intellectuel et d'une réflexion sur la manière de consommer.

Les articles doivent être triés méticuleusement pour le recyclage.

Il faut faire un énorme effort de séparation des produits les uns des autres. Il faut que cet effort soit bien repris par ceux qui les traites. Le gain pour le citoyen est considérable.
Ordonner sa manière de vivre est quelque chose de normal. On ne se comporte pas dans son jardin comme sur un trottoir. Par rapport aux déchets dont nous sommes responsables, il faut agir. Le tri est une attitude citoyenne. On en parle beaucoup, c'est aimable, ça fait partie des propos de salon, mais derrière, ça ne fait pas grand-chose. Les attitudes éco citoyennes supposent une discipline personnelle.

Les produits fabriqués à partir de contenus recyclés sont de moins bonne qualité.

Ce n'est pas vrai. C'est une question de technique. Il y a quelques années nous retraitions des pneus et les résultats n'étaient pas satisfaisant. Mais tout le monde s'accordait à dire que c'était parce que les techniques utilisées n'étaient pas au point. Avant nos ordinateurs actuels, souvenez-vous de ceux sur lesquels nous travaillions. Les choses évoluent avec le temps. Il y a des progrès à faire, certes, mais nous parlons ici d'un problème technique. Il suffit de traiter autrement.

Les matières recyclables finissent juste à la poubelle. (les éboueurs jettent tout dans la poubelle sans tenir compte du tri effectué par les habitants)

Si ça a pu être le cas auparavant, ça ne l'est plus aujourd'hui à l'exception de très rares régions. Depuis quelques années, on commence à être beaucoup plus rigoureux. D'énormes progrès ont été faits. Dire cela aujourd'hui, c'est excessif.

Le recyclage doit être économiquement rentable.

Il l'est. Mais il n'a pas l'obligation de l'être. Ce n'est pas une maladie honteuse d'être rentable. Il faut que la rentabilité ne soit pas que calculée sur un aspect financier mais aussi sur un aspect humain, moral. Le recyclage doit être rentable avant tout sur le plan naturel et sur un plan humain. Si l'on agresse moins la planète il y a une réelle satisfaction sur l'individu. C'est un gain intangible. Ce que le recyclage rapporte n'est pas nécessairement mesurable.

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