"Valeurs actuelles", le nouveau sondage massue : les électeurs sarkozystes veulent un discours "à droite toute", Jérôme Kerviel VS la Société générale - et Christine Lagarde : la contre-attaque <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
"Valeurs actuelles", le nouveau sondage massue : les électeurs sarkozystes veulent un discours "à droite toute", Jérôme Kerviel VS la Société générale - et Christine Lagarde : la contre-attaque
©

Revue de presse des hebdos

Mais aussi les révélations de "Challenges" sur les raisons pour lesquelles François Hollande et Nicolas Sarkozy se sont rendus en Afrique du Sud dans deux avions séparés… Ah, elle pique et elle secoue, la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

Voir la bio »

Vous l’aurez deviné sans peine : en cette semaine de funérailles mondiales, Nelson Mandela s’affiche à la une de presque tous vos hebdos. Certains ont même avancé leur date de sortie, comme “ Paris-Match ” et “ L’Express ”, en kiosque dès mardi. Il est vrai que les nécros étaient prêtes depuis le mois de juin et cette semaine folle — surtout triste — où le géant sud-africain n’a pas arrêté de mourir et de ressusciter au gré des humeurs et des dissensions, un peu trop visibles, nées au sein de sa famille… Vous nous trouvez cynique ? Comme vous tous, on aimait Mandela. Attendez seulement de lire ce qui suit...

Révélations sur l’offre de “ voyage partagé ” vers l’Afrique du Sud faite à Nicolas Sarkozy

A l’heure du recueillement, tandis que François Hollande et Nicolas Sarkozy paraissent avoir ravalé leurs sabres pour célébrer dignement — et comme il se doit — la mémoire du grand Madiba, “ Challenges ”, joue en effet les trouble-fête et nous met, en vrai, un méchant coup dans le citron. D’après Pierre-Henri de Menthon et Airy Routier, “ C’est avec l’espoir de voir l’ancien président prendre l’Airbus A330 en passager de second rang, alors que François Hollande et Valérie Trierweiler occuperaient le lit présidentiel, que Pierre-René Lemas, secrétaire général de l’Elysée, a appelé le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy pour l’inviter, aux frais de la République, aux obsèques de Nelson Mandela ”. Oh, mais qu’est-ce que c’est que cette histoire-là et que ce Pierre-René Lemas ?

“ Pierre-René Lemas alimente la haine contre Nicolas Sarkozy ”

Il est l’homme qui “ alimente la haine contre Nicolas Sarkozy ”, nous disent les auteurs de la chronique “ Double je ” de “ Challenges ”, qui, d’ailleurs, n’ont pas fini de nous livrer leurs révélations… “ Un peu plus tôt, écrivent-ils en effet, ajoutant une pierre de plus au mur de haine entre les deux hommes, le même Lemas avait confié à Olivier Mazerolle, directeur de “ La Provence ” : “ Dites bien à Bernard Tapie que nous n’avons rien contre lui, qu’il n’est pas notre cible ”. Suggérant ainsi que la mise en cause de l’arbitrage ayant accordé 403 millions d’euros à Bernard Tapie visait d’abord Nicolas Sarkozy ”. Ouch ! Ca fait mal, ça. Même si ces petites phrases, ces petits coups bas, font, on le sait, on ne va pas faire semblant, partie intégrante du “ jeu politique ” — qu’il soit de gauche ou de droite, d’ailleurs. Il n’empêche, ça la fout mal, tout ça (si, bien sûr, c’est vrai). Ce qui nous amène à cette question — que d’aucuns, à commencer par nous, pourraient trouver un poil “ cynique ” : Pierre-André Lemas est-il à sa place (sachant qu’un journaliste comme Olivier Mazerolle ne craint apparemment pas de briser le “ off ”) ? Question subsidiaire — parce qu’on ne va pas non plus jouer les ravis de la crèche : quelqu’un a-t-il envie et/ou intérêt à se débarrasser de Pierre-André Lemas ?

Deux avions pour le voyage de la réconciliation

Mais revenons à l’article de Pierre-Henri de Menthon et d’Airy Routier, et à sa conclusion. “ Informé de cela et du reste, l’ex-président ne s’est pas laissé piéger, sourient en coin les deux journalistes. Après négociation, chacun voyagera dans son avion, celui attribué à Nicolas Sarkozy, plus lent, partant plus tôt pour arriver au même moment que celui du chef de l’Etat en Afrique du Sud afin de communier dans le souvenir de Nelson Mandela, artisan de la réconciliation et de la fraternité entre les hommes ”. Hou, l’est achtement, bigrement ironique, “ Challenges ” ! Si toute cette histoire est vraie, faut reconnaître en même temps qu’il y a passablement de quoi ricaner et grincer des dents… Ah, ce que ça peut être petit, la politique, des fois… surtout à l’heure où on enterre Mandela.

Sondage “ Valeurs actuelles ” : les électeurs de Nicolas Sarkozy veulent un “ discours résolument à droite ”

Nicolas Sarkozy serait-il le héros de la semaine ? C’est en tout cas celui du nouveau sondage massue de “ Valeurs actuelles ”… Ce jeudi, pour varier les plaisirs et sortir de la “ question immigrée ” sur laquelle il s’est beaucoup focalisé ces dernières semaines (voir les RP des 14 et 21 novembre), l’hebdomadaire a en effet sondé les âmes et les cœurs des électeurs de l’ancien président. Hasard ? Pure coïncidence ? Quinze jours après que “ Le Point ” nous a annoncé le “ retour par la gauche ” de Nicolas Sarkozy (voir la RP du 28 novembre), une semaine après que “ L’Obs ” nous a révélé son intention d’adopter un positionnement “ chiraquien ” (voir la RP du 5 décembre), “ Valeurs actuelles ” nous affirme, lui, au travers d’une étude “ exclusive ” réalisée par l’Institut Pollingvox, que “ 54 à 61 % (des électeurs sarkozystes) plébiscitent un “ discours résolument à droite ” ; seuls 39 % des sympathisants UMP appellent à des positions “ modérément de droite ” ”, commente le journal. Adieu, le discours sur “ la fracture sociale ” !

“ La prochaine élection se gagnera au peuple ”

Le résultat de ce sondage, indique l’hebdo, est “ le signe, selon Guillaume Peltier, que, “ malgré sa défaite, la ligne politique défendue par Sarkozy durant la campagne de 2012 n’est absolument pas remise en cause par son électorat ”. C’est, du reste, parmi son électorat le plus populaire — cible prioritaire de la “ ligne Buisson ” —, que le discours “ à droite toute ” de Sarkozy trouve le plus de supporters : 62 % des catégories sociales les moins défavorisées applaudissent à celui-ci. Idem pour les non-diplômés — alors même que les plus de Bac + 2 penchent majoritairement (52 %) en faveur d’une ligne “ modérément de droite ”. “ La prochaine présidentielle se gagnera au peuple, poursuit Peltier. Comme la gauche, une partie de la droite a peur d’aborder certains sujets, comme l’immigration. Elle a tort ” ”. Plus très en cour, ces derniers temps, comme nous l’indiquait “ Le Point ” la semaine dernière (voir la RP du 5 novembre), Patrick Buisson va-t-il, du coup, revenir en grâce ?

Sarkozy contre, tout contre le FN ?

Si le principe d’un discours “ à droite toute ” devait être adopté, il resterait encore à régler quelques problèmes de “ stratégie ”… très concrets. “ Selon (le président de Pollingvox) Jérôme Sainte-Marie, poursuit “ VA ”, “ il y a une vraie droite populaire, confirmant la droitisation de la société, qui s’exprime dans ce sondage. Il est clair que Sarkozy capitalise plus à droite qu’au centre. Mais des incertitudes demeurent : que représente une politique économique de droite pour les électeurs populaires de Sarkozy : plus de libéralisme ou plus de protectionnisme ? Et puis cette aspiration à un discours droitier a-t-elle comme objectif de faire barrage au Front National ou, au contraire, de se rapprocher de lui ? ” ”. En voilà une bonne question…

Les “ axes de campagne ” de Nadine Morano

… Une bonne question à laquelle Nadine Morano fournit, peut-être, un embryon de réponse. Interviewée dans “ Paris-Match ”, l’ancienne ministre, candidate UMP aux élections européennes pour la circonscription Est, définit ainsi ses “ axes de campagne ” : “ Les Français sont attachés à l’Europe mais ils en veulent une autre ! dit-elle. Moi-même, je veux incarner une autre Europe. D’ailleurs, j’ai voté “ non ” à Maastricht ! Elle apparaît technocratique et contraignante. L’Europe doit protéger, et le citoyen doit pouvoir se faire entendre par une représentation politique puissante face à la technostructure envahissante. Un des chantiers prioritaires sera de réformer l’espace Schengen devenu une vraie passoire ”. —“ N’est-ce pas un argument pour contrer le FN donné gagnant ? ”, réagit le mag. —“ Les résultats que vous avancez relèvent de la pure fiction, rétorque Morano. Je ne partage en rien la vision politique de ce parti qui prône le repli sur soi, le retour en arrière et qui confond patriotisme et nationalisme ! ” Si elle le dit. Reste à passer ces déclarations anti-FN au fil des actes… et des discours…

Sondage “ Valeurs actuelles ”, suite : les électeurs sarkozystes ne veulent pas d’une primaire

Mais revenons au sondage de “ Valeurs actuelles ”. Outre la demande d’un discours “ à droite toute ”, les électeurs sarkozystes souhaitent également et “ très majoritairement, indique le journal, que leur champion n’annonce son retour qu’ “ après les élections municipales et européennes de 2014 ” (jusqu’à 62 % chez ses électeurs du premier tour de 2012). (…) Ils sont enfin nettement plus nombreux à préférer que “ l’UMP soutienne la candidature (de Nicolas Sarkozy) sans organiser de primaire ” (jusqu’à 65 % chez les sympathisants UMP). Cette dernière question de notre sondage (…) le confirme : il y a bien, pour les sympathisants UMP, d’un côté Sarkozy et de l’autre… les autres ”. Et l’hebdo de conclure : “ L’ancien chef de l’Etat ne joue pas dans la même catégorie que ses concurrents potentiels — Fillon, Juppé, Bertrand, etc. ”

Abandon de la primaire UMP : quand le sondage de “ Valeurs actuelles ” rejoint les vues de Nicolas Sarkozy

Que la stature de Nicolas Sarkozy dépasse et écrase celles de ses concurrents potentiels, nul ne saurait le contester ni même le discuter. Mails il convient peut-être de préciser ici que le résultat du sondage de “ Valeurs actuelles ” concernant le rejet de la primaire UMP va dans le sens souhaité par Nicolas Sarkozy en personne. D’après “ Le Nouvel Observateur ”, en effet, l’ancien chef de l’Etat envisagerait “ de créer une structure partisane à sa main qui lui permettrait de régler l’épineuse question de la primaire à droite pour la présidentielle de 2017 ”. Comme le rappelle l’hebdomadaire, l’organisation de la primaire “ figure dans les statuts de l’UMP ” : impossible d’y couper. Impossible, sauf en créant un nouveau parti.

Un nouveau parti pour Nicolas Sarkozy

La création d’une nouvelle structure partisane permettrait en outre à l’ancien président, toujours selon “ Le Nouvel Obs ”, “ de dépasser le cadre de l’UMP, dont il juge l’image très abîmée, et de ne pas être, le cas échéant, “ le candidat de l’UMP ”, statut qu’il juge trop réducteur, trop étriqué. L’Association Les Amis de Nicolas Sarkozy, lancée par Brice Hortefeux après la défaite de 2012, pourrait-elle servir de base à cette nouvelle structure ? Il est encore trop tôt pour le dire. Une chose est sûre, en revanche : Sarkozy considère que c’est grâce à son implication personnelle que la souscription nationale lancée par l’UMP en juillet dernier pour le remboursement de ses frais de campagne, après l’invalidation de ses comptes par le Conseil constitutionnel, a réuni plus de 11 millions d’euros. “ C’est la vraie leçon de l’année 2013 ”, commente sans ciller l’un de ses très proches. “ Il a levé sur son seul nom un montant qui équivaut à la moitié du financement d’une campagne présidentielle… ” Dans l’idée de l’ancien président, ce futur parti devrait évidemment bénéficier du soutien, si possible unanime, de l’UMP ”. Pas forcément gagné…

Le 77 rue de Miromesnil, walk of fame de la politique

Dans l’enquête qu’il consacre à “ ce que Nicolas Sarkozy fait et (…) dit dans son QG du 77, rue de Miromesnil ”, “ Le Point ” souligne que quelque chose y a bel et bien changé : “ L’intéressé, qui longtemps se voulait mystérieux sur ses intentions, se montre dorénavant beaucoup plus explicite, indique l’hebdo. “ Il ne se cache plus derrière son petit doigt pour évoquer sa candidature ” confie un centriste, qui le trouve beaucoup plus déterminé depuis son non-lieu dans l’affaire Bettencourt ”. Du coup, tout le monde se précipite pour venir faire sa cour à “ l’ex ”. “ La rue de Miromesnil, indique le journal, est devenue un véritable walk of fame de la politique. La semaine dernière, Bernadette Chirac a poussé la porte du “ 77 ”. Juste après elle, Nadine Morano. De Jean-François Copé à Guillaume Peltier, de Jean-Pierre Raffarin à Chantal Jouanno, de Bruno Le Maire à François Baroin, des fillonnistes aux copéistes, de la Droite forte à La Boîte à idées, de Claude Guéant — qu’il n’a, en fait, pas banni — à René Ricol, tous ont sacrifié à ce rituel voulu ou obligé ”. Tous sauf…

Alain Juppé farouchement opposé au projet de Sarkozy de fonder un nouveau parti

… Tous sauf, bien sûr, “ François Fillon et Xavier Bertrand (qui), nous dit “ Le Point ”, snobent, depuis plusieurs mois maintenant, cet endroit où il faut être, cette sorte d’agence de recrutement d’avenir ”… Quid d’Alain Juppé ? Le journal n’en parle pas… contrairement à “ L’Obs ” qui nous précise, lui, que l’ancien président et l’ancien premier ministre se sont vus “ vendredi 29 novembre à Bordeaux, en marge d’un concert de Carla Bruni ”. A l’hebdo de gauche, Alain Juppé a confirmé d’ailleurs qu’il avait “ entendu parler ” du projet de Sarkozy de créer un nouveau parti. “ Cofondateur de l’UMP en 2002 avec Jacques Chirac, botte en touche “ L’Obs ”, le maire de Bordeaux y est farouchement opposé. Il estime au contraire qu’il faut “ redynamiser l’UMP ”. Pour ce qui concerne la primaire, il n’en démord pas : elle devra avoir lieu, selon lui, “ début 2016 ” ”. Ouch ! La belle unité derrière le candidat Sarkozy, avec ou sans nouveau parti, c’est pas pour tout de suite, on dirait…

Jérôme Kerviel : la contre-attaque inattendue

Mais quittons la politique politicienne pour nous pencher sur un dossier bien plus titillant, et autrement instructif… Gros scoop, ce mercredi, dans “ Les Inrocks ”, signé, qui plus est, par le grand Denis Robert. L’homme qui n’a pas eu peur de se colleter à la chambre de compensation Clearstream propose une interview étonnante — et saisissante — de Jérôme Kerviel, le trader brûlé de la Société générale, “ symbole mais aussi probable bouc émissaire d’un système financier devenu fou ”. Impossible, malheureusement, de rendre compte dans le détail des sept pages que compte l’entretien. Un seul conseil : lisez-les, on vous garantit que vous ne perdrez pas votre temps. En attendant, on vous en donne les points forts et les plus marquants. Tout en gardant en tête cette remarque de Denis Robert : “ Le but n’est pas de croire ou de ne pas croire ce que nous dit l’ancien trader mais de comprendre si la vérité judiciaire, bancaire et politique qui nous est servie depuis cinq années est conforme à la réalité ”.

Les boîtes mails des supérieurs de Kerviel étrangement écartées du dossier

Au cours de l’interview, Jérôme Kerviel révèle plusieurs éléments qui, on a beau tortiller, posent vraiment question… “ J’ai le sentiment — ça me sera peut-être reproché — que l’instruction a été faite à charge, dit-il. Pour vous donner un exemple, je suis mis en examen et condamné pour abus de confiance. Cet abus de confiance réside sur le fait de savoir si mes chefs savaient ou non ce que j’étais en train de faire. La moindre des choses pour connaître le niveau de connaissance de mes supérieurs aurait été de saisir leurs boîtes mails pour voir ce qu’il y avait dedans. Ca n’a jamais été fait malgré mes demandes. Comment je fais, moi, pour me défendre, si la justice ne va pas chercher les éléments pour au moins fermer cette porte-là ? ” Difficile de lui donner tort, non ? Mais entrons dans le vif du sujet… parce qu’il y a vraiment beaucoup plus troublant.

L’étrange enregistrement trafiqué

“ Quelques jours avant l’annonce de l’affaire, le 24 janvier 2008, le week-end juste avant, révèle encore le trader, ils (ses chefs, ndlr) m’ont fait revenir à la banque pour un interrogatoire privé. J’étais enfermé dans un bureau et ils m’ont posé des questions. Ce que je ne savais pas, c’est que j’étais enregistré. Ces enregistrements ont été saisis par la brigade financière lors de l’enquête préliminaire et on se rend compte en exploitant la pièce que le document était trafiqué. On a soumis l’enregistrement à des experts judiciaires en leur demandant : qu’est-ce que vous en pensez ? Ils rendent un rapport dont les conclusions sont que, selon eux, l’enregistrement était trafiqué. C’est-à-dire qu’il y a des réponses que j’apporte, des moments où j’interpelle les chefs qui sont en face de moi où je leur dis “ Mais tu savais ”. Et ces moments n’existent plus sur l’enregistrement. Il y a des coupes dans le document ”.

Trois autres traders seraient impliqués

“ Ils m’accusent d’avoir inventé un système d’opérations fictives, poursuit Kerviel. Il y a un document saisi par la police, écrit sous la plume de la Société générale, qui mentionnent qu’eux, dans le cadre de débouclages, ont fait les mêmes opérations fictives. C’est une opération qui permet de masquer et de manipuler le chiffre que vous êtes en train de déclarer ou que vous affichez dans le système. Donc ils m’accusent d’avoir inventé ce système qu’ils utilisent eux-mêmes. Deuxième point, on voit sur ce document que dans le périmètre des opérations qui ont été débouclées qui mènent à une perte de 4, 9 milliards d’euros, il y a trois autres traders dont on vend les positions. Je ne suis donc pas le seul… ” Ah, on en apprend, hein ? Le meilleur — le plus débectant — est à venir…

Quand la Société générale s’offre un petit bonus via Christine Lagarde

Zêtes prêts ? On vous prévient : c’est du lourd… “ La Société générale, dans sa demande d’indemnités lors des procès, révèle Jérôme Kerviel, réclame 4, 9 milliards d’euros de dommages et intérêts sans jamais dire qu’ils ont récupéré 1, 7 milliard d’euros de l’Etat français sous forme de remise fiscale. Christine Lagarde (la ministre de l’Economie, des Finances et de l’emploi de l’époque – ndlr) l’accorde début 2008 alors que l’instruction est encore en cours. En fait, ils ont oublié de déclarer qu’ils avaient touché 1, 7 milliard. Donc il était malvenu pour eux de réclamer 4, 9 milliards. Ils auraient dû au maximum demander 3, 2 milliards ”. Ah, ça coupe un peu le souffle, ça, hmmm ?

“ La Société générale savait, c’est écrit noir sur blanc ”

“ Mes employeurs savaient ce que je faisais et je n’ai pas à être condamné pour ça, résume Jérôme Kerviel. (…) Ce n’est même pas un avis que je donne. C’est écrit noir sur blanc dans le rapport de la Commission bancaire (l’organisme de contrôle des banques – ndlr) que les stratagèmes que j’utilisais étaient tout sauf sophistiqués. Ils étaient ultra-simples ”. —“ Tu peux expliquer pour un béotien ? ”, lui demande Denis Robert. —“ Les opérations dites fictives étaient regroupées dans une base unique, qui regroupe toutes les opérations posant un problème. Je saisissais une opération dans ce système, elle était déroutée dans une poubelle, pour simplifier. Et cette poubelle-là, il y avait une équipe de quinze personnes payées uniquement pour vérifier toutes les opérations tous les jours, la réalité de ces opérations-là. Moi, j’ai mis plusieurs milliards d’opérations dans cette poubelle. Qui était contrôlée tous les jours. Donc non, il n’y avait rien de sophistiqué du tout. Et encore une fois, ça ne vient pas de moi, c’est la Commission bancaire qui le dit ”. Et qu’on n’avait bizarrement jamais entendue jusque-là… Denis Robert avait raison de le souligner : “ Le but n’est pas de croire ou de ne pas croire ce que nous dit l’ancien trader mais de comprendre si la vérité judiciaire, bancaire et politique qui nous est servie depuis cinq années est conforme à la réalité ”. Sur ce, bonne semaine — et cogitez bien, les petits poulets !

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !