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Vers une nouvelle colonisation ?
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Convoitise

De nombreuses universités américaines font l'acquisition de vastes territoires sur le continent africain. Des investissements massifs qui ne profitent pas à la population locale.

Certaines grandes universités américaines comme la prestigieuse Harvard dans le Massachusetts ou encore Vanderbilt dans le Tennessee, se livrent désormais à une activité qui s'éloigne de la sphère éducative. Selon une enquête réalisée par l'institut de recherche militant situé en Californie, l’Oakland Institute, les universités ont fait l’acquisition de vastes superficies de terres agricoles en Afrique.

Les contrats d'achats ou baux de location auraient été négociés par l'entremise de fonds spéculatifs britanniques ou européens. L'essentiel des capitaux transiterait par "Emergent", une société de gestion d’actifs londonienne qui gère l’un des principaux fonds d’acquisition de terres africaines. Ces contrats risquent de conduire à l'expulsion de plusieurs milliers de personnes de leurs terres.  

Les investisseurs étrangers profiteraient d’accaparements de terres qui souvent n’apportent pas les bénéfices promis en matière d’emplois et de développement économique, et en plus portent en germe des problèmes sociaux et environnementaux dans ces pays les plus pauvres de la planète.

Cependant, le rapport de l'Oakland Institut, dévoile que les clients américains de la société Emergent, auraient investi jusqu'à 500 millions de dollars ( 350 millions d'euros, ndlr) dans les terres les plus fertiles du continent africain. Ils espèrent ainsi obtenir un rendement de 25%.

La firme de gestion d'actifs londonienne, assure quant à elle, avoir traité les contrats de manière responsable. “Les fonds de dotation universitaires et les fonds de pension sont évidemment des investisseurs privilégiant le long terme, affirme un porte-parole de la firme. Nous investissons dans l’agriculture en Afrique, nous y créons des entreprises et des emplois. Nous le faisons avec un grand sens des responsabilités… Les sommes engagées sont élevées, pouvant atteindre des centaines de millions de dollars. Il n’y a aucune spoliation. Nous voulons augmenter la valeur des terres. La taille est un facteur important, car les économies d’échelle permettent d’accroître la productivité.”

D'autres entreprises, chinoises et moyen-orientales notamment, avaient également tenté de se glisser sur ce terrain. Elles ont été pointées du doigt pour avoir accaparé de vastes terrains dans des pays en développement, en vue d’y effectuer à moindre coûts des cultures alimentaires, destinées aux populations de leurs pays d’origine.

Interrogée sur ces activités, la firme qui gère le fonds d’investissement de Harvard a décliné tout commentaire. “ La société de gestion de Harvard a pour politique de ne pas discuter des investissements ou de la stratégie d’investissement, et je ne peux donc ni confirmer ni infirmer les allégations contenues dans le rapport ”, répond un porte-parole.

La faculté Vanderbilt a également préféré garder le silence.

Lu sur Courrier International

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