Ukraine : 5 morts lors d'affrontements à Slaviansk, Washington accuse Moscou de ne pas avoir pris "la moindre initiative" pour calmer le jeu

Ce vendredi matin, la situation est toujours aussi tendue en Ukraine, au lendemain d'un assaut meurtrier contre les séparatistes dans l'est du pays. Ce jeudi soir, les Etats-Unis ont sévèrement mis en garde Moscou. Car la Russie "n'a pas pris la moindre initiative" pour mettre en oeuvre l'accord conclu à Genève pour faire baisser la tension en Ukraine, a accusé le secrétaire d'État américain John Kerry, dénonçant "une erreur coûteuse". Il a également reproché à la Russie de faire "des efforts démesurés pour saboter activement le processus démocratique par le biais d'une campagne d'intimidation grossière" en Ukraine. Il a également qualifié les nouveaux exercices menés à la frontière par l'armée russe de "menaçants". Ces derniers sont destinés à riposter à l'assaut lancé par Kiev contre les séparatistes à Slaviansk, bastion des insurgés pro-russes.

Ces affrontements "ont fait jusqu'à cinq morts" dans les rangs des insurgés et un soldat ukrainien a été blessé, selon le ministère ukrainien de l'Intérieur. "Si le régime actuel à Kiev a vraiment commencé à utiliser l'armée contre la population dans le pays, c'est un crime très grave contre son propre peuple", a averti Vladimir Poutine, ajoutant que cette opération aurait "des conséquences pour les gens qui prennent ces décisions". Ce dimanche, le leader des séparatistes de Slaviansk, Viatcheslav Ponomarev, lui avait demandé d'envoyer des troupes russes pour soutenir les insurgés.

De leur côté, Kiev, qui a relancé ce lundi son "opération antiterroriste" dans la zone, a donné ce jeudi quarante-huit heures à Moscou pour lui fournir des explications et des détails sur les manoeuvres militaires russes en cours près de la frontière ukrainienne. "Nous n'allons pas reculer devant la menace terroriste", a lancé le président par intérim, Olexandre Tourtchinov. "Nous exigeons que la Russie cesse de s'ingérer dans nos affaires intérieures, cesse le chantage et les menaces, et retire ses troupes de la frontière orientale de l'Ukraine", a-t-il déclaré. Les autorités ukrainiennes ont également annoncé la "libération" de la mairie de Marioupol, un port de près de 500 000 habitants dans le Sud-Est.