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Travail le dimanche : toutes les réactions au rapport Bailly
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Ce lundi, l'ancien président de La Poste a remis au Premier ministre Jean-Marc Ayrault préconisant notamment d'étendre de cinq à douze le nombre de dimanches autorisés.

La question du travail dominical est un sujet brûlant. Fin septembre, début octobre plusieurs enseignes de bricolage s'étaient opposées à l'application du texte de loi. Une fronde qui avait obligé Matignon a commandé un rapport sur cette question. Et ce rapport a été remis ce lundi à Jean-Marc Ayrault par Jean-Paul Bailly, l'ancien patron de La Poste. En clair, celui-ci propose essentiellement un assouplissement du nombre de dimanches autorisés par le maire et une loi pour revoir les zones autorisées à ouvrir. Mais le rapport suggère aussi de revenir sur la dérogation permanente accordée au secteur de l'ameublement. Il propose donc d'étendre de cinq à douze le nombre de dimanches autorisés, mais refuse de nouvelles dérogations permanentes pour des secteurs comme le bricolage. Dès ce rapport remis, les réactions se sont multipliées. En voici quelques unes.

Jean-Claude Bourrelier, président de Bricorama : cette autorisation "est une réelle bouffée d'oxygène"

"Je me bats pour que nous soyons tous égaux. En étant de nouveau tous ouverts le dimanche, en attendant la loi, cela va permettre de clarifier une situation qui ne peut plus durer et ainsi mettre fin à l'injustice", a notamment déclaré Jean-Claude Bourrelier. Ce rapport propose, avant le vote d'une loi, d'"inscrire provisoirement, jusqu'au 1er juillet 2015, le secteur du bricolage dans la liste des dérogataires". Une autorisation qui "est une réelle bouffée d'oxygène car nos collaborateurs volontaires étaient désespérés de ne pas pouvoir travailler le dimanche", a-t-il insisté en rappelant que "le travail dominical chez Bricorama est payé triple".
"Nous sommes prêts à ouvrir à nouveau le dimanche dès que nous en aurons l'autorisation, nous avons même trop de collaborateurs qui souhaitent travailler ce jour-là", a assuré Jean-Claude Bourrelier. Mais il faudra que cela future loi "remette vraiment de l'ordre", a-t-il demandé, ajoutant qu'"il n'est pas normal que des magasins soient ouverts quand d'autres doivent rester fermés".

Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales : "Il faut mettre de la cohérence"

"Il faut à l'évidence plus de souplesse, il faut des adaptations, parce qu'on ne comprend pas grand-chose aux raisons qui poussent à ce que tel commerce puisse être ouvert, et tel autre ne le soit pas", a déclaré sur i-Télé la ministre des Affaires sociales et de la Santé. "Je suis favorable à ce que des adaptations interviennent, dans le respect évidemment de la volonté des salariés, et qui dit travail du dimanche doit signifier amélioration de la rémunération, ce qui n'est pas toujours le cas", a-t-elle poursuivi.

"Il faut mettre de la cohérence, de la cohérence par territoires parce que tout le monde comprend que ce qui se passe en Ile-de-France n'est évidemment pas comparable à ce qui se passe, par exemple dans ma région, la région Centre", a insisté Marisol Touraine.

Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement

Elle a estimé qu'un aménagement du travail dominical ne devait pas forcément passer par une loi. "C'est à la fois la question des nouvelles pratiques des consommateurs et aussi la question de la protection des salariés" et "enfin la façon dont d'un territoire à l'autre, peut-être, on n'est pas obligés d'appliquer strictement les mêmes règles", a-t-elle résumé sur France 2.
Le "nouvel équilibre à trouver entre ces trois exigences" passera-t-il par une loi ? "Ce n'est pas forcément nécessaire", a-t-elle affirmé. De son point de vue, "le principe du non-travail le dimanche doit rester la règle", "tout n'est pas consommation".

Les syndicats

"Chaque fois que le gouvernement a une difficulté sociale, il confie un rapport à un patron", a ironiquement noté Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT. Celui-ci estime d'ailleurs que le rapport Bailly n'apporte "pas de réponse à la question posée par le Premier ministre", qui portait selon lui sur le "travail atypique", donc pas seulement le dimanche, qui concernerait "30% des salariés". Thierry Lepaon craint enfin que les salariés n'aient pas leur mot à dire sur les week-ends travaillés supplémentaires occasionnés si les dérogations municipales passent de 5 à 12.

Les tweets 

La CFTC et l'Unsa ont elles aussi remis en cause ces autorisations supplémentaires, qui "brisent la cohérence de l'analyse" de Jean-Paul Bailly. Enfin, la CFE-CGC, elle, salue le rapport, mais réclame l'ouverture de négociations interprofessionnelles sur la question.

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