Trappes : agression présumée d'une adolescente voilée, Valls condamne

Si les faits sont avérés, les conséquences pourraient être lourdes. Une adolescente voilée de 16 ans a déposé plainte mardi au commissariat de Trappes (Yvelines). Elle affirme avoir été victime la veille d'une agression à caractère islamophobe, ont indiqué des sources concordantes, qui confirment une information du Parisien. Un incident qui survient alors que la situation est déjà tendue dans la ville. En effet, Trappes, située à 35 km à l'ouest de Paris, a été le théâtre de violences urbaines et de vives tensions à la mi-juillet survenues après le contrôle policier d'une femme entièrement voilée, ce que la loi interdit.

C'est pourquoi Manuel Valls a immédiatement réagi. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur "condamne avec sévérité cette nouvelle manifestation de haine et d'intolérance anti-musulmane qui porte atteinte aux valeurs de la République et au principe de liberté de conscience".

Plus précisément, les faits seraient survenus lundi en fin d'après-midi. Deux hommes auraient abordé l'adolescente, lui montrant un "objet tranchant", selon une source policière. Ils lui auraient par la suite arraché son voile et porté un coup à l'épaule, selon une source judiciaire. Toutefois aucun témoin visuel direct n'a pu corroborer les propos de la jeune fille, selon des sources policière et judiciaire. Dans sa déposition, la jeune fille a assuré que ces actes ont doublés d'insultes à caractère islamophobe. Elle a ajouté, selon une source policière, que les agresseurs sont de "type européen", dont un avait le crâne rasé. Ils auraient pris la fuite à bord d'un véhicule.

Selon le communiqué du ministère de l'Intérieur, les deux hommes ont "fait chuter au sol" la jeune fille et l'ont frappée. Ils ont été mis en fuite par un jeune homme. Une amie de l'adolescente a prévenu les pompiers peu après. Une source policière a fait état de "griffures (...) très superficielles" sur le visage et la gorge de la jeune fille, mais les résultats de l'examen médical ne sont pas encore connus. L'association militante du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) fustige sur son site internet "une agression islamophobe, raciste et sexiste (...) il y a clairement une volonté de la part des agresseurs de faire mal physiquement et psychologiquement".

Le parquet a chargé la sûreté départementale des Yvelines de l'enquête.