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Syrie : l'ONU propose de contrôler les couloirs humanitaires à Alep
©REUTERS/Abdalrhman Ismail

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Ce vendredi 29 juillet, l'ONU a proposé de prendre le contrôle des couloirs humanitaires proposés par la Russie à Alep (Syrie), afin de permettre à quelque 250 000 civils de fuir la ville assiégée. Cependant, la France juge cette solution "pas crédible".

Le jeudi 28 juillet, la Russie, alliée du président syrien Bachar al-Assad, a annoncé la mise en place des couloirs humanitaires pour permettre aux 250 000 civils et combattants de sortir des secteurs rebelles de la métropole d'Alep, assiégés et bombardés sans relâche depuis le 17 juillet par le régime.

L'ONU sait ce qu'il faut faire

"Nous accueillons toute initiative visant à aider les populations civiles dans les conflits (...) en particulier en Syrie (...) et nous sommes en principe et en pratique favorables aux couloirs humanitaires dans les circonstances qui permettent de protéger les civils", a dit Staffan de Mistura, envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, lors d'un point de presse à Genève. Cependant, l'ONU n'a pas pu s'empêcher de s'immiscer dans la démarche des Russes. "Notre suggestion est que la Russie nous laisse les couloirs qui ont été ouverts sur son initiative. L'ONU et ses partenaires humanitaires savent ce qu'il faut faire. Ils ont l'expérience", a souligné M. De Mistura. Il a également souligné que les Russes doivent effectuer "des améliorations importantes" des couloirs humanitaires.

La Russie a répondu qu'elle "étudiera soigneusement et tiendra compte" des propositions faites par Staffan de Mistura en vue d'une amélioration de ses opérations humanitaires à Alep, a déclaré l'ambassadeur de Russie aux Nations unies à Genève, Alexeï Borodavkine, cité vendredi par l'agence de presse RIA.

Les civils piégés risquent de manquer de nourriture

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie a réitéré la demande faite la veille à New York par le patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien "de pauses humanitaires de 48 heures pour permettre des opérations transfrontalières et à travers les lignes de front" à Alep. "Personne ne doit être forcé de fuir, par un itinéraire précis ou vers une certaine destination", a souligné M. O'Brien.

Au lendemain de la mise en place de ces couloirs, présentés comme à but "humanitaire", l'aviation et l'artillerie du régime de Damas ont repris ce vendredi matin leurs bombardements contre les quartiers rebelles de l'est d'Alep. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), seule "une douzaine de personnes sont sorties depuis jeudi via l'un des corridors à partir du quartier Boustane al-Qasr". M. De Mistura a averti que le quart de million de civils piégés dans la partie est d'Alep risquent de manquer de nourriture et de produits de base d'ici trois semaines.

La France juge cette solution "pas crédible"

Ce vendredi 29 juillet, la France a estimé que les "couloirs humanitaires", annoncés par la Russie et ouverts par le régime de Damas pour évacuer les quartiers rebelles assiégés d'Alep (nord) n'apportaient pas de "réponse crédible" à la situation. "Le droit international humanitaire exige que l'aide puisse être acheminée de toute urgence" aux populations assiégées, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal. "Dans ce contexte, l'hypothèse de 'couloirs humanitaires' qui consisteraient à demander aux habitants d'Alep de quitter la ville n'apporte pas une réponse crédible à la situation", a-t-il ajouté. "Les habitants d'Alep doivent pouvoir rester chez eux en sécurité et bénéficier de toute l'aide dont ils ont besoin. Telle est la priorité", a-t-il insisté.

Lu sur Le Point

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