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Stéphane Gatignon, maire de Sevran, démissionne
©MIGUEL MEDINA / AFP

Clap de fin

Ainsi il proteste contre l’insuffisance des politiques publiques en banlieue. Dans les colonnes du Monde, il étrille le "nouveau monde" d'Emmanuel Macron.

Communiste refondateur, écologiste et enfin soutien d’Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2017, Stéphane Gatignon, maire de Sevran depuis 2001, annonce sa démission dans les colonnes du Monde. "Mon but a toujours été de péter le ghetto, mais je crois que, malgré les déclarations qui vont dans ce sens, les gouvernements successifs ne partagent pas cet objectif. On continue à faire de la banlieue un monde parallèle, structuré comme une société précaire qui ne s’en sort que grâce aux solidarités, à la débrouille, à la démerde. Je pense aujourd’hui que cette situation arrange tout le monde. Alors, à un moment, on fatigue, on perd le jus…", explique-t-il les raisons de son départ.

"Le nouveau monde de Macron, c'est le post-politique, des ministres sans expérience"

"Aujourd’hui, les villes de banlieue sont tenues à la gorge et on nous traite comme si nous étions aussi riches que Puteaux. La loi de finances 2018 nous impose de ne pas augmenter nos budgets de fonctionnement de plus de 1,2 % : si le gouvernement ne revient pas sur cette mesure, on est morts !", ajoute-t-il. "Le nouveau monde de Macron, c'est le post-politique, des ministres sans expérience. Mézard semblait plus intéressé par son chien que par ce que disaient les maires de banlieue devant lui. Julien Denormandie est brillant, il veut bosser, mais il n'a jamais fait de 'popol', comme on dit, il ne connaît pas la dynamique des rapports de force. Le terrain, il ne sait pas ce que c'est. L'appareil se bureaucratise", tacle l'ancien membre d'EELV. En outre, il étrille aussi La République en marche. "Ça me fait penser à Russie unie. (...) Ce n'est qu'une écurie présidentielle", lance-t-il en référence au parti de Vladimir Poutine.

Selon Stéphane Gatignon, "il faut prendre les bonnes décisions, et vite". "Il faut que son gouvernement comprenne que la banlieue, sa jeunesse, son cosmopolitisme, son ancrage dans les technologies, son libéralisme, c’est ça le nouveau monde. Or les signes ne sont pas encourageants : coupes dans le budget de la politique de la ville en 2017, gel des emplois aidés, décisions défavorables au financement de l’ANRU et maintenant, ce conseil présidentiel des villes : censé rassembler des gens issus des banlieues, il n’est composé que d’anciennes figures ou de personnes qui, même si certaines font du bon travail, ne représentent pas grand-monde dans les quartiers populaires. Bref, beaucoup d’affichage et de com’, et peu d’action".

Lu sur Le Monde

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