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Smic intermédiaire : le gouvernement n’en veut pas, les réactions des personnalités politiques
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Non, non et non

Pierre Gattaz, le président du Medef, a proposé, mardi, d’instaurer temporairement un salaire inférieur au Smic pour permettre aux jeunes d'entrer sur le marché du travail ou aux personnes au chômage de pouvoir en sortir.

C’est non. Le gouvernement de ne veut pas de "Smic intermédiaire",  un revenu transitoire et inférieur au Smic pour permettre aux jeunes d'entrer sur le marché du travail ou aux personnes au chômage d’y retourner plus rapidement, proposé mardi par Pierre Gattaz, le président du Medef. 

L’idée a été très fermement rejetée par Najat Vallaud-Belkacem, peu de temps après la proposition du président de l’organisation patronale. Au micro de France Info, la ministre de la Jeunesse et ancienne porte-parole du gouvernement, assure que "ça ne me convient pas et le gouvernement ne la retiendra pas", rapporte le site de la radio, mardi. Plus tôt dans l’après-midi, elle l’avait assuré sur Twitter :

Mardi, lors de sa conférence de presse mensuelle, Pierre Gattaz avait rallumé la polémique sur le salaire minimum. Selon lui, il faudrait "avoir temporairement un système permettant la première année" pour "un jeune ou quelqu’un qui ne trouve pas de travail, de rentrer dans l’entreprise de façon transitoire avec un salaire adapté, qui ne serait pas forcément le salaire du Smic". Un système qui "permettrait de mettre le pied à l’étrier" selon ses dires, et qui avait provoqué un tollé, y compris dans la sphère patronale : l’ancienne patronne de l’organisation a vite dénoncé une "logique esclavagiste" de "proposer un salaire en dessous du Smic".

>> Les réactions

Une idée "intempestive" dans le paysage actuel. Voila comment l'ancien ministre UMP et actuel maire de Bordeaux Alain Juppé qualifie l'idée de Pierre Gattaz ce mercredi matin, sur France info."Le patronat vient d'approuver les orientations du discours du Premier ministre. Est-ce vraiment le moment de remettre en cause le mic ?", s'est-il demandé. "Nous allons tous avoir des efforts à faire. C'est évident, et il faut le dire. Mais ce n'est pas une raison pour brutaliser ceux qui ont les plus petits revenus", a-t-il souligné.

Sur Europe 1, François Bayrou, le président du Modem, a dénoncé l'irrespect de l'idée : "Le fait que l'on propose à des jeunes ou d'ailleurs à des plus âgés de travailler pour moins de 1.000 euros par mois, franchement ce n'est pas raisonnable et ce n'est pas respectueux".

Baisser le Smic ? Tout le monde où presque est contraire, à gauche comme à droite. Mais ce mercredi, une voix discordante est venue des rangs de l'UMP. Sur RTL, Nathalie Kosciusko-Morizet est loin d'avoir repoussé ou condamnée l'idée : "Toutes les solutions, toutes les idées pour pouvoir lutter contre le chômage, en particulier le chômage des jeunes doivent pouvoir être étudiées. On ne doit pas s'empêcher de les regarder", a-t-elle assuré avant de condamner le "vrai" scandale, selon elle : le chômage des jeunes. Eric Ciotti, le député UMP des Alpes-Maritimes qui représente l'aile droite de l'UMP, et allé un peu plus loin et a assuré, pendant une interview sur Sud Radio, qu'il "préfère qu'un jeune travaille, même avec un salaire plutôt bas, plutôt qu'il soit au chômage."

Marine Le Pen a jugé "scandaleux" tout "Smic au rabais", ainsi qu'elle qualifie la proposition du président du Medef, y voyant la "prochaine étape de l'austérité qu'on impose à la France". Dans un communiqué, la présidente du Front national estime que "l'offensive menée contre le Smic, déjà relayée par le socialiste Pascal Lamy et le président du Medef Pierre Gattaz, s'inscrit dans le projet de l'Union européenne de libéraliser intégralement le marché du travail, quitte à précariser comme jamais les salariés". "Le gouvernement dit s'y opposer, mais les Français doivent savoir que ce projet scandaleux", dit-elle, "resurgira inévitablement après les élections si un signal très fort n'est pas envoyé dans les urnes". "Baisser aujourd'hui le Smic horaire pour les jeunes, c'est par exemple préparer le terrain pour faire demain la même chose chez les seniors" dit Marine Le Pen.

Lu sur Franceinfo.fr

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