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Russie : Dimitri Medvedev ferait l'objet d'une campagne de dénigrement sur les réseaux sociaux
©Damir Sagolj / Reuters

Kremlinologie

Le Premier ministre russe se trouve dans une tourmente politique alors que l'entourage de Vladimir Poutine joue aux chaises musicales.

Dimitri Medvedev, Premier ministre russe, est dans la tourmente après des propos controversés. Répondant à une question sur les salaires des enseignants, ce dernier a déclaré que si ceux-ci n'étaient pas contents de leur salaire, ils n'avaient qu'à chercher du travail dans le secteur privé. "Être un enseignant, un professeur, c'est une vocation. Mais si on veut gagner de l'argent, il y a beaucoup de bonnes manières de faire ça qui sont plus rapides et meilleures--c'est-à-dire, en entreprise", a-t-il déclaré

Une pétition en ligne demandant la démission du Premier ministre a vite reçu 270 000 signatures. Une tempête politique sur une petite phrase comme il peut en exister dans toute démocratie. Mais en Russie, la réalité est souvent différente des apparences. Selon RBC, un média économique investigatif russe, deux sources haut-placées du Kremlin affirment que le Premier ministre fait l'objet d'une campagne organisée de dénigrement. Selon les sources de RBC, des experts des médias sociaux surveillaient les paroles de Medvedev, attendant une gaffe à exploiter pour le pousser à la démission. 

Cette controverse a lieu alors que le cercle rapproché de Vladimir Poutine semble être dans la tourmente. Le président russe a récemment renvoyé son directeur de cabinet, Serguei Ivanov, un de ses plus proches compagnons et conseillers, une nouvelle qui a surpris tous les observateurs de la politique russe. Pour Brian Whitmore, analyste des questions russes à Radio Free Europe, il y a actuellement "un jeu de chaises musicales au Kremlin." 

Pour Karina Orlova, journaliste russe qui a fui le pays après avoir été l'objet de menaces, le marionnettiste pourrait être Alexeï Koudrine, ancien ministre des Finances, qui n'a jamais caché ses ambitions d'être Premier ministre. Elle remarque qu'un autre aspirant potentiel au poste, le premier vice-premier ministre Igor Chouvalov, vient lui aussi d'être plongé dans une controverse médiatique, celle-ci au sujet de son train de vie princier. Mais selon elle, il est également possible que Dimitri Medvedev paie tout simplement le salaire de ses gaffes, dont il est coutimier ; après tout, il y a deux mois, il a également déclaré à une retraitée qui se plaignait du fait que les retraites augmentent moins vite que le niveau de vie : "On n'a pas d'argent pour ça, mais bon courage et bonne journée !"

Quoi qu'il en soit, la controverse et les allégations qui l'entourent montrent l'état de fragilité du groupe qui est au coeur du pouvoir en Russie, de plus en plus malmené par la crise économique russe, les sanctions internationales, la corruption endémique, et l'absence d'alternative au pouvoir personnel de Vladimir Poutine. Une histoire qui semble devoir se prolonger de rebondissement étrange en rebondissement étrange vers une issue très incertaine. 

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Via The American Interest

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