Révélation de l'homosexualité de Florian Philippot : l'an passé la justice a autorisé l'outing d'une personnalité politique "de premier plan"<!-- --> | Atlantico.fr
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Closer a révélé que Florian Philippot était homosexuel
Closer a révélé que Florian Philippot était homosexuel
©capture écran YouTube

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Le 19 décembre 2013, la cour d'appel de Paris a confirmé l'interdiction de la publication d'un livre sur le FN jugeant qu'il était bien contraire aux règles protégeant la vie privée, tout en considérant que les révélations sur la sexualité de Steeve Briois se justifiaient en raison de son rôle politique "de premier plan".

La révélation de l'homosexualité de Florian Philippot par Closer fait la une de tous les sites d'information ce vendredi et suscite de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux. De nombreuses personnalités politiques et en particulier du FN ont  réagi. Beaucoup ont demandé que la justice soit saisie. Marine Le Pen a estimé qu'il s'agissait "d'une atteinte très grave aux libertés individuelles. Ce type de comportement est insupportable". Elle a également dit que "si ces journaux étaient condamnés dès qu'ils violent la vie privée à verser des amendes qui correspondent à l'argent qu'ils ont engrangé grâce à cette atteinte à la vie privée, alors il ne le ferait plus. […] C'est la rentabilité qui, exclusivement, permet à ces journaux ce genre de violation".

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En 2004, la cour d'appel de Paris avait confirmé dans une décision que l'homosexualité faisait bien partie de la sphère privée, sanctionnant un journal qui avait outé Jean-Luc Roméro, élu UMP à l'époque, et défenseur de la cause homosexuelle.

Mais le 19 décembre 2013, la justice avait pris une décision différente. En effet, la cour d'appel de Paris a partiellement confirmé l'interdiction de la publication d'un livre sur le Front national d'Octave Nitkowski jugeant qu'il était bien contraire aux règles protégeant la vie privée tout en considérant que la révélation de la sexualité de Steeve Briois se justifiait en raison de son rôle politique "de premier plan".

Le cadre du FN avait attaqué l'auteur pour avoir divulgué son orientation sexuelle. Mais les juges ont considéré que les informations concernant l'élu pouvaient figurer dans le livre. "Etant une personnalité politique de premier plan, le droit du public à être informé (sur lui) prime sur le droit au respect de ce pan de sa vie privée" s'étaient justifié les juges.

A l'époque, Christophe Martet, ancien président d'Act-Up avait salué cette décision. "Aujourd'hui l'hétérosexualité s'étale partout en politique. Mais dès qu'on parle d'homosexualité, on nous renvoie à la vie privée. Quand on est un personnage public, on n'a plus à cacher son homosexualité. Je ne vois pas ce qu'on protège à rester dans le placard", avait-il commenté. 

Me Wallerand de Saint-Just avait en revanche critiqué cette décision estimant qu'elle était "alambiquée". "La cour prétend que l'orientation sexuelle d'une personne politique a une influence sur les décisions politiques qu'il prend pour lui-même et au nom de son parti. Partant de ce postulat surréaliste et insultant, la cour estime qu'il y a un motif valable" pour divulguer les détails de sa vie privée mais à la condition que cette personnalité ait une dimension politique nationale", avait dit l'avocat également membre du FN.

Si Florian Philippot porte plainte contre Closer, les juges devront choisir quelle jurisprudence ils appliquent dans cette affaire.

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