Retraites : "S'il faut allonger la durée de cotisation, nous le ferons" soutient François Rebsamen

Pas de tabou. Le ministre du Travail François Rebsamen a déclaré que le gouvernement n'écartait pas l'idée d'allonger la durée des cotisations. Pour le ministre du Travail, si la pérennité des retraites est assurée jusqu'à "l'horizon 2023, 2025"  des ajustements ne sont pas à exclure.

"Il n'est pas question de baisser le niveau des pensions", a expliqué l'ancien maire de Dijon sur France 3. Avant d'ajouter: "S'il faut progressivement, c'est d'ailleurs prévu dans la loi Ayrault, allonger la durée de cotisation, nous le ferons puisqu'il est normal, je crois, que quand la durée de vie, l'espérance de vie s'allonge, on allonge proportionnellement la durée de cotisation".

Sur la durée même de cet allongement, le ministre s'est fait plus évasif. "Est-ce que c'est deux ans? On verra ce que dire le conseil d'orientation des retraites", a-t-il indiqué. "Ça peut être une augmentation s'il y a 6 mois de vie professionnelle qui sont gagnés. On verra cela", a commenté François Rebsamen. Le conseil d'orientation a été chargé par la réforme Ayrault de s'assurer que les mesures prises sont suffisantes pour pérenniser financièrement le système.

Cette proposition fait notamment écho au rapport alarmiste de la Cour des comptes, qui recommandait de travailler jusqu'à 65 ans pour sauver le régime de retraite complémentaire.

Alors que ses déclarations ont semé le trouble à gauche, l'entourage de Manuel Valls a précisé mardi soir qu'il n'était "pas question" de mener une nouvelle réforme des retraites d'ici la fin du quinquennat. ""François Rebsamen n'a fait que rappeler la philosophie de la réforme Ayrault" souligne-t-on à Matignon. La ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Tourraine, avait également écarté une telle idée peu après. 

Pour une retraite à taux plein, la réforme Ayrault prévoit un allongement de la durée de cotisation qui atteindra 43 ans (172 trimestres) en 2035, pour les générations 1973 et suivantes. La loi ne touche en revanche pas à l'âge légal de départ à la retraite, qui reste fixé à 62 ans. Toutefois, ces mesures sont considérées comme évolutives.