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Réserve ministérielle : en 2011, 32,9 millions d'euros ont été distribués de façon opaque
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Besoin de transparence

Ce mercredi 9 juillet, pour la première fois, le ministère de l'Intérieur a dévoilé les noms de ceux qui ont distribué des subventions aux collectivités territoriales. La liste est surprenante.

Bernadette Chirac, François Guéant, Frédéric Nihous... Ils ont tous distribué une partie des 32,9 millions d'euros en 2011 et des 27 millions d'euros en 2012 de la "réserve ministérielle". L'année dernière, le ministère de l'Intérieur avait gardé secret le nom des élus. Mais ce mercredi 9 juillet, grâce à l'Association pour une démocratie directe et Regards citoyens, ils ont enfin été dévoilés. Le principe de la réserve ministérielle est le même que celui de la parlementaire : les collectivités locales effectuent des demandes de subvention auprès du ministère de l'Intérieur, avec le soutien d'un ministre (parfois obtenu par l'entremise d'un parlementaire). Cela permet de faire passer le dossier en priorité et de bénéficier de l'enveloppe accordée chaque année à la réserve ministérielle. Si cette procédure n'a rien d'illégale, certaines subventions font l'objet de polémiques car il arrive que des personnalités n'ayant aucun mandat de député ou de sénateur en fassent profiter leur fief électoral.

Francetv info a étudié les 1 250 subventions de cette réserve ministérielle. Comme l'avait révélé le Canard enchaîné en 2011, un an plus tôt, François Guéant avait distribué pour 322 500 euros de subventions dans la circonscription où il s'est présenté en 2012. Le fils de Claude Guéant n'est alors que simple suppléant de la 4e circonscription du Morbihan. Autre nom mis en lumière : Bernadette Chirac. Bien qu'elle ne soit ni députée, ministre ou suppléante, l'ex Première dame a versé en 2011 une subvention de 16 410 euros issue de la réserve ministérielle à la commune de Chaumeil. Cette dernière fait partie du canton de Corrèze, dont Bernadette Chirac la conseillère générale. Elle y a d'ailleurs été réélue en 2011. Par ailleurs, Frédéric Nihous a obtenu en 2011 deux subventions d'un total de 38 700 euros pour la commune de Baudreix, dans les Pyrénées-Atlantiques. Le candidat à la présentielle de 2007 pour le mouvement Chasse, pêche, nature et traditions n'est ni pourtant ni député, ni sénateur. En 2012, l'homme a finalement rallié la candidature de Nicolas Sarkozy.

Sans surprise, les ténors de l'UMP, au pouvoir à l'époque, sont ceux qui ont le plus octroyé de subventions issues de la réserve ministérielle. François Baroin a accordé 3 millions d'euros de subventions. Il a donné un million d'euros à la ville de Troyes dont il est maire, 861 700 euros aux autres communes de sa circonscription, et 770 000 euros à Chantilly, la ville de son prédécesseur au ministère du Budget, Eric Woerth. Le Premier ministre François Fillon a, lui, accordé 2 millions des 2,19 millions d'euros de subventions distribués au titre de la réserve ministérielle à son département de la Sarthe. Il en va de même pour Jean-François Copé : le maire de Meaux a distribué 1 011 534 euros, dont 981 534 euros ont été versés à des communes de Seine-et-Marne.

Enfin, si la plus grande partie de cette réserve ministérielle a été distribuée par l'ancienne majorité, les noms d'élus de gauche apparaissent tout de même dans la liste.  Ainsi, Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et députée de Mozelle, a distribué 7 subventions dans son département pour un total de 24 233 euros. Autres personnalités impliquées : Jean-Pierre Chevènement (4 subventions pour 130 000 euros dans le Territoire de Belfort) ou encore le député communiste André Chassaigne (7 000 euros pour une commune de sa circonscription).

Lu sur France TV Info

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