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Renault : "l’Etat n’est pas un actionnaire naïf, de seconde catégorie", avertit Emmanuel Macron
©Reuters

Recadrage

Dans une interview pour Les Echos, le ministre de l'Economie met en garde le groupe, qui tente de court-circuiter les droits de vote double de l'Etat.

Socialiste ou pas, le gouvernement n'est pas là pour faire des cadeaux. Voilà le message réaffirmé par le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, dans une interview aux Echos. Interrogé sur le conflit qui oppose l'Etat et le groupe Renault-Nissan, il s'est montré intraitable. "L’Etat n’est pas un actionnaire naïf, de seconde catégorie. L’Etat est un investisseur de long terme, exigeant."
Le point de tension concerne les fameux droits de vote double, instaurés par la Loi Florange : les entreprises où l'Etat est présent depuis plus de deux ans doivent consentir de doubler les voix de ce dernier. L'idée était d'éviter la casse sociale dans les entreprises en partie publiques.
Sauf que Renault-Nissan n'a aucune intention de laisser l'Etat prendre une place trop importante. Le PDG du groupe, Carlos Ghosn, a ainsi tenté de bloquer la décision lors d'une Assemblée générale en avril dernier. Peine perdu, l'Etat a décidé d'augmenter sa participation au capital pour en atteindre 20% et ainsi obtenir une minorité de blocage. "Notre démarche est claire" se justifie le ministre. "Nous nous sommes retrouvés face à une résolution du conseil d’administration de Renault demandant de s’affranchir de l’application de la loi. Il était de notre devoir de préserver nos droits, comme d’autres l’ont fait. Ce n’est pas une agression, et nous avons tenu informées les autorités japonaises pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté." 
Mais le constructeur automobile cherche une nouvelle solution, notamment en donnant des droits de vote à Nissan, au sein de Renault, les deux groupes ayant chacun des participations l'un dans l'autre, Une menace, rapidement recadrée par Emmanuel Macron : "Carlos Ghosn est PDG, pas actionnaire, de même que je représente l’actionnaire et n’ai pas vocation à interférer dans la gestion de l’entreprise. Quand les uns veulent faire le métier des autres, cela ne donne jamais de bons résultats," a-t-il tranché. "A l’époque (de la reprise de Nissan), la France avait décidé d’investir à un moment où beaucoup disaient Nissan mal en point. Renault a pris des risques financiers et opérationnels. Maintenant que la situation est meilleure, pourquoi Renault devrait renoncer à l’application des accords historiques ? Quand on investit sur le long terme, il est normal d’avoir un retour."
Reste que l'Etat avait promis de revenir à sa participation originelle du début d'année : 15,01%, chose qui n'est toujours pas faite. "Le cours remonte. Lorsque nous serons en situation de préserver nos intérêts patrimoniaux, nous le ferons. Pour retourner, comme promis, exactement à notre niveau antérieur."
Lu sur Les Echos

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