Rapport Pisa : tout ce qu'il faut savoir sur les résultats, les chiffres et les réactions

Publiés ce mardi, les résultats de l'étude Pisa ne sont pas bons, la France ayant perdu deux places (25ème) par rapport à 2009. Les jeunes Français obtiennent un résultat dans la moyenne des pays de l'OCDE en mathématiques (495 points contre 494 pour l'OCDE) mais leur résultat est inférieur de 15 points à celui obtenu en 2003. Nos élèves se situent également au-dessus de la moyenne en matière de compréhension de l'écrit et en sciences (505 contre 496) et retrouvent leur niveau de l'an 2000 après avoir baissé en 2003 et 2006.

Le rapport pointe surtout du doigt l'inégalité des chances : "La corrélation entre le milieu socio-économique et la performance est bien plus marquée en France que dans la plupart des autres pays de l'OCDE". Notre système d'éducation serait d'ailleurs plus inégalitaire aujourd'hui qu'il y a 9 ans. Voir le test et ses explications ici.

Cet échec a, évidemment, fait réagir les personnalités politiques de tous bords. Selon Marine Le Pen (FN), "les résultats particulièrement mauvais pour la France établis par le dernier rapport Pisa de l’OCDE sont une photographie cruelle des échecs de l’UMPS (...) Les conditions d’un bon apprentissage ne sont plus réunies dans nombre de nos établissements scolaires, gangrenés par le communautarisme et la violence".

Un constat partagé par Laurent Wauquiez (UMP), selon qui "la priorité du renfort des moyens de l'Education nationale doit être mise sur le coeur de métier, lecture, écriture, calcul". L'ancien ministre estime également que "plutôt que de s'occuper de la semaine de 4 jours et demi, le ministre Vincent Peillon ferait mieux de s'occuper de l'illettrisme et du calcul". Un commentaire qui lui a valu de nombreuses remontrances de ceux qui ont tenu à lui rappeler que l'étude Pisa porte sur la période 2003-2012 - sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, donc.

Mr Wauquiez, ne fuyez pas vos responsabilités : #PISA est une enquête conduite en mai 2012.

— Najat Belkacem (@najatvb) 3 Décembre 2013

Et lorsque la droite vise la gauche... la gauche vise la droite. Ainsi, Jack Lang (PS) reproche à l'UMP, au pouvoir de 2002 à 2012, d'avoir aggravé la situation. "Pendant les dix années de gouvernement de droite, je n'ai cessé de dénoncer l'étranglement progressif de notre système d'éducation. Le Ministre Xavier Darcos a pris des décisions gravissimes: suppression de la formation des maîtres, augmentation des effectifs d'élèves par classe, disparition de plusieurs dizaines de milliers de postes. Nous payons aujourd'hui le prix d'une politique aveugle et irresponsable".

Vincent Peillon a réagi en milieu d'après-midi. Le ministre a indiqué qu'il s'agissait de résultats "préoccupants" et "inacceptables". Les résultats publiés par l'OCDE "sont préoccupants" parce qu'"ils marquent une baisse du niveau moyen en mathématiques, même si la France conserve un classement correct". Ce qui "est plus préoccupant" encore, c'est qu'ils "marquent un accroissement des écarts de niveau entre les élèves, ce qui veut dire qu'il y a plus d'élèves en difficulté", a-t-il ajouté.

L'Education nationale a, elle, décidé de faire la pédagogie des actions qu'elle a entamées depuis l'arrivée de Vincent Peillon au pouvoir, mettant notamment en avant les "nouveaux rythmes scolaires" et "la lutte contre le décrochage scolaire". 

#PISA : les résultats s'aggravent. Que fait-on pour inverser la tendance ? http://t.co/8l6NMZu6d2 [infographie] pic.twitter.com/BIBXoIOmnr

— Education nationale (@EducationFrance) 3 Décembre 2013