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Racisme : un comité de l'ONU demande aux Pays-Bas d'abandonner leur "père Fouettard"
©Tenorio81 // Wikimedia Commons

Traditions

Le comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale a affirmé vendredi dans un rapport que le personnage de Zwarte Piet (Pierre noir) est vécu comme "un vestige de l'esclavage" par les personnes d'origine africaine.

Le père Fouettard va-t-il devenir une affaire d'Etat ? Le comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale a demandé vendredi dans un rapport aux Pays-Bas d'en finir avec la tradition du père Fouettard, dans la mesure où le personnage est "parfois dépeint d'une manière qui reflète des stéréotypes négatifs" et est vécu comme "un vestige de l'esclavage" par les personnes d'origine africaine.

Le Père Fouettard est l'aide de saint Nicolas dans le folklore des Pays-Bas et de Belgique. Le personnage est appelé Zwarte Piet par les néerlandophones, ce qui se traduit littéralement par "Pierre le Noir". À l'origine, il était vu comme étant le méchant qui distribue des punitions aux enfants désobéissants, alors que son compagnon offre des douceurs aux enfants sages.

Les Néerlandais qui se déguisent en père Fouettard ont pour habitude de se peindre le visage en noir et de mettre du rouge à lèvre, ce qui provoque la colère du comité. "Considérant que même des traditions culturelles profondément enracinées ne justifient pas des pratiques discriminatoires et des stéréotypes, le comité recommande que l'État promeuve de manière active l'élimination de ces caractéristiques qui reflètent des stéréotypes négatifs", écrivent les auteurs du rapport.

La polémique n'est pas nouvelle : en janvier 2013, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies (UNHRC) avait reçu des plaintes sur son site web de personnes estimant que "le Père Fouettard perpétue une vision raciste et stéréotypée du peuple africain et des personnes d’origine africaine qui apparaissent comme des citoyens de seconde zone." Une partie de la population avait alors protesté, ne voulant pas voir l'une de ses traditions abandonnée sous prétexte qu'elle offenserait une minorité de personnes.

Il est fort possible que ce rapport du comité, qui n'a rien de contraignant, n'ait pas plus d'effet : vendredi, le gouvernement néerlandais a estimé que les traditions populaires ne sont pas de son ressort. "Quelles chansons vous entonnez pour Saint-Nicolas, comment vous fêtez Noël ou Pâques... ce n'est quand même pas l'objet de la politique", a assuré le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte.

Lu sur 7sur7

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