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Qui est Shadik Khan, musulman modéré et (très probable) futur maire de Londres ?
©REUTERS/Stefan Wermuth

London calling

Fils d’un ancien chauffeur de bus pakistanais, ce travailliste de 45 ans possède plus de 10 points d'avance dans les sondages sur son concurrent conservateur.

Ce pourrait être une grande première en Occident. Sadiq Khan devrait devenir le premier musulman élu à la tête d’une grande ville occidentale, en l'occurrence, la plus grande ville d'Europe : Londres. Le candidat travailliste pourrait bien prendre le siège laissé vacant par le turbulent Boris Johnson, nouveau héraut du Brexit. En tous cas, le parcours du probable futur édile dénote quelque peu dans le milieu feutré de la politique. Fils d’un ancien chauffeur de bus pakistanais (ses parents ont émigré du Pakistan peu avant sa naissance), Sadiq Khan a grandi avec 7 frères et sœurs, dans un logement modeste d’un quartier populaire situé à quarante minutes de Trafalgar Square.  

Il y a 10 ans, il était avocat spécialisé dans les droits de l’Homme. Il se lance dans la politique avant de devenir député du Labour, puis rentre dans le gouvernement de Gordon Brown en tant que ministre des Communautés, puis des Transports. Cet homme de 45 ans, père de deux filles, se qualifie de musulman modéré et prône le multiculturalisme. Sa religion s'est parfois retrouvée au cœur des débats pour l'élection, certains l'accusant d'être un radical (David Cameron, pour venir au secours du candidat conservateur, a insinué récemment que Sadiq Kahn avait fréquenté un imam soutenant l’État islamique).

Mais Khan se veut très clair : "Je n’ai jamais cessé de dénoncer les extrémistes de façon très ferme. J’ai même une fatwa contre moi pour mon combat en faveur du mariage homosexuel. C’est difficile. Mais mon expérience, en tant que musulman britannique, est que Londres est la seule ville au monde ou je veux élever mes filles. Et mon histoire est celle de nombre d’immigrés, d’enfants et de petits enfants depuis des milliers d’années".

Sa victoire est quasiment actée, tant son écart dans les sondages est important. Avec 10 points de retard, son challenger conservateur, Frank Zacharias Robin Goldsmith, dit Zac (fils du richissime financier franco-britannique Jimmy Goldsmith) semble définitivement distancé dans cette élection, qui aura lieu le 5 mai prochain. Mais est-ce réellement étonnant ?  Comme le précise Le Point, "aujourd’hui, les "Britanniques blancs" sont minoritaires dans la ville londonienne, un Londonien sur 8 est musulman et un sur 3 est né à l’étranger. Pas moins de 300 langues sont parlées dans les maisons de la capitale britannique."

Lu sur RTL.fr

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