L'élue comparaît depuis le 4 mars, aux côtés de 21 autres prévenus, pour le détournement de quelque 740 000 euros de subventions publiques au profit d'associations fictives basées dans les quartiers Nord de Marseille dont elle est l'élue, sur fond de visées électoralistes. "Ce n'est pas le procès du clientélisme, je le dis clairement", a affirmé le magistrat, au cours d'un réquisitoire qui a duré près de deux heures lundi après-midi. "Non, le clientélisme électoral se pratique depuis longtemps", a-t-il affirmé, citant l'époque romaine et Cicéron. Pour le procureur, "le clientélisme vient se loger dans l'infraction de détournement de fonds publics", en "sa qualité de mobile".
Détaillant un "mécanisme simple mais qui a bien fonctionné" pour récupérer l'argent public - "plus c'est gros, plus ça passe" a-t-il ironisé -, Jean-Luc Blachon a souligné que ce système avait prospéré parce que les territoires ciblés étaient économiquement défavorisés. "On a voulu déposséder le tribunal d'un dossier pour lui proposer un mauvais story-telling à la façon 'procès de voyous'", a-t-il lancé, revenant sur le climat de pressions et de menaces existant au sein des associations, mais aussi parmi les agents des services du conseil régional, qui a transpiré durant les audiences. "Or, le dossier est toujours là, dur, avec la précision du quartz", a-t-il ajouté. Le procès reprendra mardi matin avec les plaidoiries de la défense.
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !