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Pourquoi il ne faut pas (trop) s'inquiéter du plongeon de l'indice sensé prédire les récessions
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No stress

Le Baltic Dry Index est beaucoup trop volatile pour servir de thermomètre économique fiable.

Dernièrement, beaucoup de gens ont paniqué à la vue de ce graphique :


Ce tableau représente sur un an
le Baltic Dry Index (BDIY) : un indice des prix pour le transport maritime en vrac de matières sèches. Concrètement, il reflète combien coûte la location d’un cargo pour le transport de marchandises non liquides. Le Baltic Exchange enregistre aussi le taux de location des pétroliers et des navires spécialisés, comme ceux conçus pour transiter par le canal de Panama, ou ceux trop gros pour passer par le canal de Suez et qui le contournent en passant par le Cap Horn. Il inclut aussi la tarification pour les conteneurs de taille Handymax, Supramax, Panamax et Capesize.

Comme vous pouvez le constater, il a plongé de près de 66% depuis son dernier pic. De manière assez compréhensible, de nombreuses personnes se sont demandé si cette baisse spectaculaire signifie que l'économie mondiale est au bord du précipice. Ou du moins si cela laisse présager d'un ralentissement de l'économique chinoise.

Pourrépondre à cette question, nous allonsd'abord replacer dans un contexte global les évolution de ce premier graphique.


On voit donc que la baisse actuelle que nous pouvons observer n'est rien comparé à ce que nous avons pu observer lorsque l'économie
mondialeest entrée en récessionen 2008. On voit aussi que cet indice est VOLATILE. Entre mai et juillet 2010, l'indice a décliné de 58%. Inversement, de septembre à novembre 2009, il a bondi de 200%.

Mais pour biencomprendre cequi se passe, il faut comprendreque leBaltic Dry Indexn'est pas simplementle reflet dela demanded'expédition,mais ausside la demande en navires pour assurer ce ravitaillement.En mai 2009, un ancien rédacteur de Business Insider, avait parfaitement expliqué cet aspect.

"Pourquoi une telle volatilité ? A cause de l'opposition entre une demande à court terme des bateaux, face à la demande de marchandises. Si les tauxmontent deux choses peuvent survenir :pas assez de bateauxou une demande trop forte en marchandises." Or, il faut du temps pour construire de nouveaux cargos et ainsi répondre à une forte demande. Cela explique en partie pourquoi la BDIY s’est effondrée en 2008. Un grand nombre de chantiers navals avait accru la production début 2008. Les nouveaux cargos ont ainsi inondé le marché avec un wagon de retard, au moment où le marché s’effondrait fin 2008.

Imaginons seulement 9 bateaux de disponibles pour 10 chargements d'acier : s'en suivra une véritable course aux enchères entre les 10 consommateurs d'acier pour voir leur cargaison arriver à bon port, et les tarifs d'expédition grimperont en flèche. Imaginons maintenant que 15 jours plus tard, deux nouveaux navires soient disponibles pour acheminer la marchandise. Les cartes seront totalement rebattues : 11 bateaux se battront pour avoir une cargaison à livrer.Les tarifs d'expéditionplongeront, à seulement deux semaines d'écart.

Voilà en un mot, pourquoi cet indice est si volatile, est donc pas si fiable qu'il n'y paraît. 


Lu sur Business Insider

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