Comptage de troupes
Plan de stabilité à l'Assemblée : un "revers cinglant" selon l'UMP
Après le vote consultatif à l'Assemblée nationale, mardi, sur le plan de stabilité, où 41 députés socialistes se sont abstenus, Christian Jacob a assuré qu'il s'agissait d'un "revers cinglant" pour Manuel Valls et François Hollande.
L'Assemblée nationale a approuvé, mardi soir, par 265 voix pour, 232 contre et 67 abstentions, le programme de stabilité budgétaire, qui prévoit 50 milliards d'euros d'économies sur 2014-2017, lors d'un vote consultatif.
Si Manuel Valls a salué dans la foulée "un acte fondateur, important pour la suite du quinquennat du président de la République", après le vote, ajoutant que "c'était important qu'il y ait un vote qui montre que la majorité, au-delà des débats, approuve ce projet", 41 députés socialistes se sont abstenus. Avec un nombre important de députés frondeurs, c'est le vote qui a le plus divisé le PS depuis 2012, souligne Le Scan du Figaro.fr.
41 députes socialistes se sont abstenus pic.twitter.com/XxZEOAX2Ra
— Jérôme Guedj (@JeromeGuedj) April 29, 2014
Sur les 577 membres de l'Assemblée, cinq députés n'ont pas pris part au vote, six ministres (non encore remplacés par leurs suppléants) n'avaient pas le droit de voter et deux sièges sont vacants à la suite de démissions.
>> Retrouvez les détails du vote sur le site de l'Assemblée nationale.
Sur BFMTV, le patron des députés de l'UMP Christian Jacob a expliqué, mardi soir, qu'il s'agissait d'"un revers cinglant pour le Premier ministre et par voie de conséquence pour le président de la République".
Sollicité par l'AFP, le Premier secrétaire du parti Socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, s'est voulu pragmatique, peu de temps après les résultats du vote : "Le plan d'économie a été adopté, maintenant il faut l'appliquer, se déployer sur cette feuille de route et se rassembler".
Le Roux regrette "trop d'abstentions"
Le chef de file des députés socialistes Bruno Le Roux a jugé qu'il y avait eu "trop d'abstentions mais clairement une majorité de gauche" pour le vote du programme de stabilité, soulignant aussi qu'aucun député PS n'avait voté contre. "Il n'y a eu aucun vote (socialiste) contre [il y en a eu trois, ndlr], à l'intérieur du groupe -c'est important-, trop d'abstentions mais clairement une majorité de gauche dans l'hémicycle et un groupe socialiste qui a voté très majoritairement pour soutenir le Premier ministre", a déclaré Le Roux à la presse dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Interrogé sur les 41 abstentionnistes dans les rangs socialistes, Le Roux a répondu: "Ils ont voulu marquer une alerte, qui a bien entendu été prise en compte par le Premier ministre et par moi-même. Mais nous n'avions pas besoin de ce vote, qui aurait pu mettre en danger la majorité de gauche". Et d'assurer qu'il continuerait à "dialoguer avec ceux qui se sont abstenus".
Christian Paul est l'un des 41 abstentionnistes au groupe PS de l'Assemblée. "C'est une expression politique mature, mûrie, par un groupe qui est blessé par le choc politique des municipales et par le sentiment qu'il a que les deux premières années (du quinquennat) n'ont pas tenu leurs promesses", a déclaré à la presse, Christian Paul, un des députés socialistes frondeurs. "On n'est pas condamnés au bras de fer" et "je pense que Manuel Valls est tout à fait capable de trouver un mode de dialogue avec un Parlement vivant, actif, parfois remuant, conscient de ses responsabilités", a ajouté le député de la Nièvre, proche de Martine Aubry.
Henri Emmanuelli fait partie de ceux qui se sont abstenus.
Cher CAMBADELIS : comment fait-on pour dénoncer l'ordre "ordo-libéral de Bruxelles" et voter le même jour le " pacte de stabilité" a l'AN ?
— Henri Emmanuelli (@henriemmanuelli) 29 Avril 2014
41 absentions au groupe PS, le programme de stabilité de Manuel #Valls devient le programme de déstabilisation de la majorité. #DirectAN
— Eric Ciotti (@ECiotti) 29 Avril 2014
Les résultats du vote en vidéo (LCP)
Même si le vote était consultatif, le premier ministre avait tenu, dans l'après-midi, à en souligner l'importance. Face à l'opposition de plusieurs députés socialistes, qui avaient annoncé leur intention de s'abstenir, Manuel Valls avait lancé devant l'hémicycle un appel à sa majorité, affirmant que ce vote conditionnerait "à la fois la légitimité du gouvernement, sa capacité à gouverner et, surtout, la crédibilité de la France". Devant un hémicycle loin d'être plein avant le vote, il a vanté un plan "calibré", "bien réparti" et "juste parce qu'il tient compte du dialogue nourri, exigeant et fructueux que j'ai eu avec les groupes de la majorité". Puis, se sachant décrié, le Premier ministre a martelé "J'assume!" à neuf reprises en clôturant son discours.
Le premier ministre avait donné, mercredi 16 avril, le détail du plan d'économies de 50 milliards d'euros qu'il entend mener d'ici à 2017. Cette somme devrait provenir de l'Etat et ses agences (pour 18 milliards), des collectivités locales (pour 11 milliards) et de la protection sociale (10 milliards d'euros sur les dépenses de l'Assurance-maladie et 11 milliards sur la gestion du système social).
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