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NSA : l'agence peut mettre sur écoute 100% des appels téléphoniques d'un pays étranger
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Nouvelles révélations

C'est ce qu'a révélé ce mardi le Washington Post qui s'appuie sur des documents envoyés par Edward Snowden, l'homme par qui le scandale est arrivé.

Flashback. En juin dernier, le Guardian et le Washington Post révélaient l'existence d'une surveillance poussée des moyens de communication numériques par l’agence nationale de sécurité américaine, la NSA. Leur source : Edouard Snowden, ancien collaborateur de la NSA. Depuis beaucoup de choses ont été dites à ce sujet, le directeur national du renseignement américain allant même jusqu'à reconnaître son erreur. Mi-février, dans une interview au Daily Beast, James R. Clapper s'excuse : "Nous aurions dû vous prévenir que nous espionnions vos appels". Pour autant, le scandale ne s'arrête pas là. Pire, il s'avère plus important que prévu.

En effet, selon le Washington Post, qui s'appuie sur des documents transmis par Edward Snowden lui-même, l'agence américaine de renseignement a la capacité technique d'enregistrer l'ensemble des appels téléphoniques passés depuis un pays et de décrypter ces conversations un mois après qu'elles ont eu lieu. En clair, 100% des appels téléphoniques d'un pays étranger sont potentiellement sur écoutes.

Le quotidien américain explique que ce programme, surnommé MYSTIC, a été lancé en 2009 et a atteint ses pleines capacités en 2011 contre un pays cible. L'un des outils du programme qui fonctionne comme une machine à remonter le temps, et baptisé RETRO, permet de "récupérer des enregistrements qui ne paraissaient pas dignes d'intérêt au moment de l'appel original", expliquent des documents officiels cités par le journal.

Preuve que le sujet est brûlant, le Washington Post précise, qu'à la demande des autorités américaines, il n'a pas révélé un certain nombre de détails permettant d'identifier le pays où ce système était actuellement utilisé ou les pays qui auraient pu être visés. Comme un aveu finalement.

Le projet initial du programme prévoyait l'enregistrement de "toutes les conversations" à travers un pays et leur stockage durant un mois, précisent les documents. S'il s'avérait exact, ce programme serait le plus puissant de toute l'agence car il permettrait à la NSA de mettre sur écoute le réseau téléphonique entier d'un pays.

La NSA n'a pas tenu a commenté les nouvelles révélations. Cependant, elle a réaffirmé que sa mission consistait précisément à identifier d'éventuelles menaces sur "le grand et complexe système de communications globales modernes". "La NSA ne collecte pas de renseignements dans un pays, où que ce soit dans le monde, à moins que cela ne soit nécessaire pour les intérêts de sécurité nationale et de politique étrangère des Etats-Unis, et pour protéger ses citoyens et ceux de ses alliés et partenaires", a-t-elle déclaré dans un communiqué repris par le Washington Post.

"La question est maintenant de savoir si nous aurons la volonté politique d'imposer des limites raisonnables sur les pouvoirs de la NSA, c'est-à-dire, si nous aurons la volonté politique de protéger nos libertés démocratiques", a réagi Jameel Jaffer, de la grande association de défense des libertés individuelles American Civil Liberties Union (ACLU).

Pour rappel, Barack Obama a initié le 17 janvier une réforme des programmes de surveillance électronique américains. Le réexamen des lois est en cours, et de nombreux projets de réforme sont en discussion au Congrès. Il faut dire qu'il y a de quoi faire.

Lu sur le Washington Post

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